Dans Citizen Sleeper 2: Starward Vector, on reprend une dose de galère spatiale, un peu d’huile de synthèse sur des rouages déjà bien grippés, et on balance tout ça dans une nouvelle casserole intersidérale, bien plus vaste que celle du premier opus. Et franchement ? Ça mijote mieux que jamais.

Fini la station Erlin’s Eye, place à la Bordure Starward, un coin paumé de l’espace où l’oxygène est rare, les emmerdes nombreuses, et la loyauté aussi volatile qu’un carburant de contrebande. On incarne toujours un Sleeper, cette âme humaine numérisée coincée dans un corps synthétique qui se détraque lentement, mais cette fois, avec un twist : on a un vaisseau. Et qui dit vaisseau dit fuite, dit choix, dit mobilité, et surtout, dit galère mobile.

La grosse claque, c’est cette sensation de liberté. On saute de système en système, on prend des boulots foireux pour grailler un peu de crédits, on évite des chasseurs de primes qu’on a un peu trop titillés, on monte une équipe de bras cassés — que ce soit un ingénieur parano ou une hackeuse avec plus de secrets que de biocredits sur son compte. Et derrière cette épopée faite de décisions morales floues, de tuiles de dés impitoyables et de ressources à gérer au jour le jour, il y a toujours ce cœur narratif qui tape fort. Très fort.

Le système de jeu reprend les dés du premier mais les pousse plus loin. Chaque matin, tu tires tes dés, et tu pries pour qu’ils soient pas tous pourris, parce que c’est ça ta journée. Tu choisis où les claquer : réparer ton vaisseau, infiltrer un réseau, soigner ton corps qui se délabre, ou négocier avec un marchand au bord de la crise de nerfs. Chaque choix a du poids, parfois plus que ce que tu imagines. Et c’est là que le jeu est fort. Il te prend pas pour un pigeon, il te laisse te planter, apprendre, et surtout, t’attacher. Parce que ces compagnons, ces planètes, ces failles sociales et technologiques, tout respire l’humanité dans ce qu’elle a de plus cru, de plus touchant, même quand c’est écrit à travers un terminal vétuste.

Techniquement, sur Xbox, ça tourne nickel. L’interface est claire, les transitions rapides, les bugs rares comme un bon repas chaud dans une raffinerie abandonnée. L’ambiance sonore est toujours aussi sobre, synthétique, presque intime, et la direction artistique garde cette patte cyber-organique qui colle parfaitement à l’univers.

Si tu as aimé le premier, tu vas fondre. Si tu découvres la série, tu as de la chance : tu arrives pile au bon moment. Citizen Sleeper 2 n’est pas juste une suite, c’est une évolution. Plus vaste, plus audacieux, plus personnel. Et dans cet espace sans pitié, c’est pas la puissance de feu qui te sauve. C’est ta capacité à choisir.

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *