Ah, la mort. Sujet léger, s’il en est. Et pourtant, entre deux open worlds saturés de quêtes secondaires et trois shooters dopés à l’adrénaline, voilà qu’arrive Kulebra and the Souls of Limbo. Un petit jeu indépendant qui ne paie pas de mine au premier regard, mais qui débarque avec une idée folle et poétique : transformer l’au-delà en terrain de jeu contemplatif et attachant.

Tu incarnes Kulebra, un serpent mort — mais pas vraiment flippant. Plutôt une espèce de squelette reptilien souriant, à la voix pleine de malice, qui se réveille dans le Limbo : un endroit entre la vie et la mort, où les âmes paumées errent en attendant de savoir quoi faire de leur éternité. Et toi, au lieu de pleurer sur ton sort, tu décides d’aller jacter avec tous ces spectres perdus, histoire de leur filer un coup de main pour régler leurs problèmes. Et peut-être, au passage, découvrir ce que toi-même tu fais là.

Le jeu te propulse dans un monde en 3D aux décors fixes, mais remplis de charme. On sent tout de suite que le budget n’est pas hollywoodien, mais la direction artistique est bourrée de personnalité. C’est un mélange entre folklore mexicain, rêve lucide et ambiance de vieux dessin animé oublié. Et c’est beau. Pas dans le sens technique du terme, mais dans celui qui réchauffe le cœur. Chaque zone est pensée comme un tableau vivant, avec des couleurs vives, des musiques douces et des personnages qui te parlent comme s’ils te connaissaient depuis toujours.

Kulebra glisse — littéralement. Tu le fais serpenter dans des ruelles, des cimetières, des coins oubliés du monde des morts, en discutant avec des détectives amnésiques, des musiciens ratés, des prêtres bougons et même des âmes trop timides pour se souvenir de leur prénom. Et tout ça, sans jamais te forcer à faire autre chose qu’écouter, comprendre et résoudre de petites énigmes logiques. Rien de compliqué, juste ce qu’il faut pour stimuler un peu les neurones sans casser le rythme.

Et c’est là que le jeu brille : dans sa capacité à t’embarquer dans une aventure douce, drôle, parfois mélancolique, sans jamais te punir ni te perdre. Tu te laisses porter, de mission en mission, en découvrant des morceaux d’histoire, des bouts d’âme, et surtout une chaleur qu’on trouve rarement dans les jeux vidéo.

Alors non, ce n’est pas un blockbuster. Tu n’y trouveras pas de combats épiques, de choix moraux déchirants ou de graphismes qui te font pleurer tellement c’est réaliste. Mais tu trouveras autre chose : un petit moment suspendu, un conte moderne qui parle de mort sans être morbide, d’espoir sans tomber dans le niais, et surtout un serpent squelettique qui devient, en quelques heures, ton meilleur pote dans l’au-delà.

Et franchement, ça suffit pour passer une excellente soirée.

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