J’avoue un truc dès le départ : quand j’ai lancé Dune: Awakening sur Steam, j’étais à moitié excité à l’idée de m’enfoncer dans un monde hostile, à moitié certain que j’allais mourir de soif avant de comprendre comment construire une gourde.
On arrive sur Arrakis sans trop savoir ce qui nous attend, et très vite, c’est le sable qui parle. Pas toi. Tu prends une pelle, tu essaies de survivre, tu te fais attaquer par la chaleur, par le soleil, par ton propre manque d’organisation… et évidemment, par un ver géant qui surgit comme un boss final alors que t’es encore niveau slip et couteau en plastique.
C’est le genre de MMO qui te fait sentir petit. Vraiment petit. Pas parce que le monde est immense — ce qu’il est, d’ailleurs — mais parce qu’il te fait comprendre que tu n’es pas le héros. T’es juste un type paumé dans le désert qui tente de boire sa sueur pour rester en vie.
Je me suis mis à récolter, crafter, construire une base en carton-pâte, mourir, reconstruire, crafter mieux… et à un moment, j’ai enfin eu mon premier ornithopter. Et là, j’ai su que j’étais devenu quelque chose de presque crédible sur cette planète de fous.
Les sensations de progression sont bonnes. C’est pas un MMO qui te gave de quêtes FedEx : c’est un truc où tu te bats pour chaque outil, chaque goutte d’eau, chaque montée de niveau. Et franchement, ça fait plaisir. Parce que quand tu poses enfin ta tourelle devant ta base, tu te sens comme le roi du monde… ou au moins comme le concierge d’un petit bastion ridicule qui résiste encore aux vers.
Parlons des vers, justement. Ces sales bêtes sont partout. Silencieux, dangereux, et ils arrivent toujours quand tu t’y attends le moins — comme une mise à jour Windows. Et en plus, ils te volent tout : équipement, véhicules, armes… même ta dignité. Et ça, c’est dur.
Mais ce qui est fou, c’est que malgré toutes ces galères, tu relances. Tu recommences. Tu farmes, tu explores. Parce que le monde est beau, vraiment beau. Les effets de lumière sont dingues. L’ambiance sonore te plonge dedans, et l’impression de faire partie d’un écosystème hostile mais cohérent est ultra réussie.
Funcom a clairement mis le paquet sur l’ambiance. Et même si techniquement tout n’est pas parfait — netcode capricieux, serveurs en RTT et bugs bien relous (genre ton perso bloqué dans un caillou ou ton drone qui oublie qu’il a des ailes) — il y a quand même un truc magique qui prend.
Le gameplay est un mélange de survie bien rude, d’exploration à la Mad Max et de combat un peu lourd mais pas désagréable. Avec une progression qui passe par des mentors à choisir, des arbres de talents, des équipements à crafter, des véhicules à voler et des bases à défendre… là tu sens vraiment que t’es dans un MMO différent. Plus proche de Conan Exiles que de World of Warcraft.
Et justement, ce qui m’a plu, c’est que tu peux jouer solo. Vraiment. Sans dépendre de guildes ou de groupes vocaux qui te hurlent dessus parce que t’as looté le mauvais objet. Tu peux faire ton petit bonhomme de chemin, construire ton QG, explorer les coins paumés, et décider si tu veux faire du PvP ou rester peinard dans ton coin à dompter le désert.
Côté contenu, y’a de quoi faire. Même si tout n’est pas encore là — normal, c’est tout frais — entre les zones neutres, les événements dynamiques, les quêtes, les factions et les trucs à construire, j’ai jamais eu l’impression de tourner en rond. Je me suis même surpris à y passer deux heures sans voir le temps filer. Et ça, c’est toujours bon signe.
Et puis, soyons honnêtes : perdre ton matériel à cause d’un ver, rager, puis rire de ta propre bêtise… c’est aussi ça, le sel du jeu. Ou plutôt le sable. Et même si c’est frustrant parfois, ça rend l’expérience plus vivante, plus marrante, plus mémorable.
J’ai eu des moments de tension énormes en solo. Genre planqué derrière une dune, un ver en embuscade, une tempête en approche, et mon drone à moitié cassé. Ce genre de séquence, t’en as souvent. Parce que le jeu est dur mais jamais injuste. Il te met face à tes choix et t’apprend à jouer malin plutôt que bourrin.
Le modèle économique est clean. Pas de microtransactions pourries ou d’abonnements cachés. Tu payes une fois, tu joues, tu upgrades si tu veux, et basta. Franchement, dans le genre MMO survival, c’est assez rare pour être applaudi.
J’attends de voir ce que Funcom va ajouter dans les mois qui viennent. Parce que le potentiel est là. Les bases sont solides. Et avec un peu de polish et du contenu supplémentaire, on pourrait tenir un gros morceau. Surtout pour les fans de l’univers Dune qui veulent enfin un jeu à la hauteur.
Alors oui, c’est pas parfait. Mais c’est accrocheur, original, exigeant et surtout vivant. T’as toujours une bonne raison de relancer une partie, de tenter un run, d’améliorer ta base ou d’explorer une nouvelle zone. Et pour moi, c’est ça qui compte.
Dune: Awakening, c’est comme prendre une claque de sable dans la tronche. Douloureux, mais revigorant. Et si t’es du genre à aimer suer pour mériter ta place dans un monde hostile, t’as trouvé ton prochain terrain de jeu.
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