Frog Legs, c’est un peu comme si une grenouille avait décidé de devenir championne olympique du patinage artistique sans savoir patiner, ni même avoir été mise au courant des règles. Ici, pas question de sauter en appuyant sur une touche magique : non, non. On contrôle chaque jambe du valeureux batracien séparément, avec une précision toute relative, en utilisant les sticks analogiques comme si on essayait de jouer du violon avec des moufles trempées dans de la sauce soja. Résultat : un ballet de maladresse pure, hilarant, parfois tragique, toujours attachant.

Dès les premières secondes, on comprend que l’objectif ne sera pas d’avancer vite… mais d’avancer tout court. Mettre un pied devant l’autre devient un exploit digne d’un documentaire animalier en slow motion. Quand, par miracle, on réussit à sauter d’un point A à un point B sans trop rebondir comme une crêpe molle, on ressent une fierté profonde. Comme si on venait de réapprendre à marcher après vingt ans de coma. En réalité, on vient juste de franchir une boîte en carton. Et pourtant, quelle victoire.

Le jeu se vit comme une comédie burlesque digne des meilleurs sketchs de chutes contrôlées. On assiste à des envols de grenouille incontrôlés, des spasmes de cuisses annonçant un désastre, et des atterrissages qu’aucune grenouille sensée ne devrait tenter. Surtout quand le décor décide de jouer contre vous avec ses plateformes mouvantes, ses obstacles en mouvement perpétuel, et ses murs à escalader comme si un batracien avait la souplesse d’un chat et le grip d’un gecko. Spoiler : ce n’est pas le cas.

Visuellement, Frog Legs opte pour un style minimaliste, coloré, un brin cartoonesque. C’est simple, lisible, et franchement adorable. Le design de la grenouille est expressif à souhait : elle a cette manière de vous faire sentir qu’elle aussi trouve que tout ça, franchement, c’est n’importe quoi. Et quand elle reste coincée, pattes en l’air, en équilibre instable sur le coin d’une caisse en bois, on a presque envie de s’excuser.

Côté son, rien d’extravagant. Une ambiance zen, quelques bruitages bien sentis, et surtout ce contraste délicieux entre la sérénité de la bande-son et le chaos absolu de vos tentatives pour atteindre le prochain checkpoint. C’est comme écouter une berceuse pendant qu’on tente de jongler avec des tronçonneuses en feu. Drôle et absurde à la fois.

Frog Legs, c’est surtout une expérience. Un simulateur de courage déguisé en jeu de plateforme. Un titre qui ne cherche pas à flatter votre ego, mais à vous faire rire de vos échecs. Pas méchamment, non, mais avec la tendresse d’un jeu qui vous pousse à essayer encore, même quand tout votre corps crie “non”. On tombe, on glisse, on ricoche, on recommence. Et parfois, on réussit. Et cette réussite-là, elle vaut toutes les explosions hollywoodiennes du monde.

À recommander à tous ceux qui aiment les jeux à la physique volontairement foireuse, aux amateurs de défis improbables, ou tout simplement à ceux qui trouvent que faire avancer une grenouille à la force de deux joysticks, c’est une bonne idée de week-end. Et si jamais vous trouvez ça trop dur, rappelez-vous qu’avant tout ça, votre grenouille était paisible dans son étang. C’est un peu de votre faute, tout ça.

Mais ne vous inquiétez pas, elle vous aime quand même.

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *