Alors que tous autour de lui sont dotés de splendides ailes, celles de Shin ne se sont jamais développées et ne lui permettent pas de voler. Minuscules et noires, elles lui valent des moqueries constantes de son entourage. Pourtant, lui aussi rêve de servir le dieu protecteur dune montagne céleste. Un jour, il est finalement chargé de prendre soin d’un dieu, sur un des territoires les plus reculés. Mais celui qui s’y trouve n’a nullement l’air divin : c’est une grosse boule de poil blanche aussi mystérieuse que chaleureuse. Et même si cette boule reste silencieuse, elle lui rappelle néanmoins quelque chose…

 – Mon avis –

Ce manga, je l’ai lu d’une traite, pris dans ce mélange de douceur et de mélancolie qui m’a vraiment touché. À travers Shin et Baku, il parle avec finesse de sujets qui me tiennent à cœur : la marginalisation, la quête de soi, ce besoin profond de trouver sa place quand on se sent à côté du monde. Shin, malgré les moqueries, garde une force incroyable – pas une force brute, mais cette solidité intérieure qu’on admire en silence. Et Baku… ce personnage m’a particulièrement marqué. Il porte littéralement la « corruption » des autres pour les protéger, quitte à s’isoler. Il y a quelque chose de profondément beau et triste dans ce choix.

Leur lien, fragile au début, devient rapidement une vraie bouée de sauvetage, pour eux comme pour nous lecteurs. On les voit guérir, petit à petit, sans grandes déclarations mais à travers des gestes simples, des silences pleins de sens.

Graphiquement, Hagi m’a embarqué dès les premières pages. Ce trait tout en rondeur, ces décors inspirés d’un ailleurs asiatique, apaisants, presque oniriques… Et surtout, les regards. Ils disent tout. C’est fou ce que les visages expriment ici sans avoir besoin de mots.

La narration, elle aussi, est bien pensée. Entre présent et flashbacks, on remonte lentement le fil du passé de Baku, et chaque révélation donne un peu plus d’épaisseur à ce monde. Il y a une vraie maîtrise dans la manière dont les informations sont distillées.

Et puis, il y a cette romance – ou du moins, cette tendresse, jamais criée mais toujours là. Pas besoin de grandes scènes romantiques : quelques gestes, des silences, des moments partagés suffisent. Pour moi, c’est ce genre de romance implicite qui a le plus d’impact.

Fluff for the Flightless ne cherche pas à tout révolutionner, mais il le fait à sa manière : avec délicatesse, avec cœur. C’est une lecture que je recommande à ceux qui aiment les récits doux, ceux qui savent écouter les silences et lire entre les lignes.

 Editeur : Taïfu Comics

Collection : Yaoi

Date de parution : 24 juillet 2020

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Mangas

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