On pensait avoir fait le tour du genre, que tout avait déjà été dit et cultivé dans l’univers des jeux de ferme et de vie paisible. Et pourtant, Cattle Country débarque, solitaire et botté de frais, avec un accent du Far West et des éperons pleins de boue, prêt à secouer le train-train de ma petite exploitation de carottes.
Me voilà propulsé dans un monde en pixel art à la chaleur d’une veillée autour d’un feu de camp. Fini les plages de Stardew Valley, place à la poussière du désert, aux saloons aux rideaux douteux et aux couchers de soleil qui sentent bon la poudre et le cuir vieilli.
Ici, il n’est pas seulement question de planter du maïs ou de flatter une poule pour un œuf doré. Non. Il faut aussi faire face à des attaques de bandits, explorer des mines sombres à la lueur d’une lanterne hésitante, marchander avec des cowboys plus ou moins fiables, ou même tomber amoureux entre deux corvées de bois, là, près du vieux corral.
Le gameplay reste classique dans sa boucle – culture, élevage, pêche, artisanat – mais d’une redoutable efficacité. Il y a ce petit quelque chose qui donne envie de s’installer pour de bon. Les quêtes secondaires et les événements saisonniers ajoutent une profondeur bienvenue, rythmant les journées de travail au soleil avec juste ce qu’il faut d’imprévu.
Chaque personnage rencontré a sa personnalité bien trempée. Certains m’arrachent un sourire, d’autres me donnent envie de leur lancer une botte de foin en pleine figure. On est loin du PNJ au regard vide qui répète la même phrase depuis 2016.
Et puis, il y a cette ambiance. Une bande-son qui sent bon l’harmonica, des paysages aux tons chauds, une touche de mystère avec des trésors enfouis à découvrir au détour d’un canyon… Le tout forme un cocktail étonnamment savoureux, qui tape juste là où il faut. Comme un bon vieux whisky maison du saloon du coin.
Cattle Country ne réinvente pas la roue, mais il la ferre avec style. Il trouve l’équilibre parfait entre détente, gestion et narration, tout en glissant un clin d’œil appuyé aux amateurs de western en quête d’un peu de tendresse, de sable chaud et de vaches affectueuses.
C’est le genre de jeu que je lance pour une petite demi-heure… et dans lequel je me retrouve, à deux heures du matin, à organiser un duel au soleil entre deux vaches pour savoir laquelle aura droit au dernier ballot de foin. Si vous cherchez un jeu de gestion plein de charme, avec du sable dans les bottes, une étoile de shérif sur le cœur et un monde en pixel art qui me dit bonjour chaque matin, alors Cattle Country mérite clairement que vous y plantiez votre tente.
Et soyons honnête : ce n’est pas tous les jours qu’on peut dire qu’on est tombé amoureux en trayant une vache dans une mine abandonnée.
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