Dans Crown Gambit, la conquête du pouvoir n’est pas une affaire de troupes ni de champs de bataille, mais bien d’alliances fragiles, de promesses tenues du bout des lèvres, et de trahisons élégamment emballées dans des lettres scellées. Le jeu se présente comme un mélange de jeux de cartes, de stratégie politique, de gestion d’influence et de diplomatie sournoise, le tout dans un univers médiéval-fantastique plus intéressé par les jeux d’alcôve que par les charges de cavalerie.

L’histoire se déroule dans le royaume de Meodred, en proie à une guerre de succession. Vous incarnez trois paladins — Aliza, Hael et Rollo — chargés de soutenir un prétendant au trône. Chaque décision influence le destin du royaume, offrant plusieurs chemins et fins possibles selon les alliances forgées et les sacrifices consentis.

Le jeu propose des combats de cartes tactiques où chaque carte offre deux options d’utilisation : une version standard, ou un effet secondaire nettement plus puissant, activable au prix de son bannissement pour le reste du combat. Ce choix stratégique ne se limite pas à l’issue immédiate de l’affrontement : il influence également une mécanique appelée « barre d’influence », qui reflète l’état d’esprit des personnages. Selon son évolution, cette jauge peut modifier leur comportement, leurs réactions ainsi que les dialogues à venir, ajoutant une dimension narrative à chaque décision prise en combat.

Dit comme ça, c’est fluide. Dans les faits, c’est un peu comme un dîner de famille politique où tout le monde parle en même temps, mais finit par voter pour bannir le cousin qu’on n’aimait pas de toute façon. Les choix sont souvent complexes, les conséquences rarement immédiates, et le jeu prend un malin plaisir à vous faire douter de vos alliés à chaque décision.

Chaque joueur peut nouer des alliances secrètes, faire passer des messages codés, proposer des marchés, ou saboter les ambitions adverses dans l’ombre. Les mécaniques de bluff et de négociation sont omniprésentes, transformant parfois une simple discussion sur la succession en scène digne d’un épisode de Succession sous stéroïdes médiévaux.

Mais attention : ici, trahir n’est pas gratuit. Le jeu garde la mémoire des affronts, et vos anciens alliés se souviendront très bien que vous les avez poignardés (métaphoriquement).

Graphiquement, Crown Gambit flatte la rétine (signé par l’artiste français Gober). Les menus sont décorés avec soin, les portraits de personnages sont dignes de tapisseries de château, et la bande-son murmure des conspirations à l’oreille.

Toutefois, certains aspects de l’interface gagneraient à être davantage travaillés en termes d’ergonomie, en particulier lorsqu’il s’agit de comprendre clairement les bonus et malus appliqués aux cartes, dont l’affichage et l’explication pourraient être nettement plus intuitifs. 

Le jeu est clairement pensé pour ceux qui aiment prendre leur temps, réfléchir plusieurs coups à l’avance, et savourer chaque retournement de situation. Les amateurs d’action immédiate et de récompenses rapides risquent de s’impatienter.

Crown Gambit n’est pas un jeu pour tout le monde. Il demande du temps, de la patience. Son gameplay dense mais cohérent en fait une expérience riche.

Si vous cherchez un jeu où chaque regard compte, chaque carte posée à un impact, et où la plus belle victoire est celle que personne ne vous a vu préparer…

Alors Crown Gambit est votre trône de fer, et si ma preview vous a plu, le jeu est disponible à partir du 18 juin sur Steam.

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