Please, Touch The Artwork 2 est un OVNI vidéoludique à la croisée de l’art et du jeu d’aventure, développé par Thomas Waterzooi — un nom qui évoque autant une touche belge qu’une carte de brasserie. Proposé gratuitement sur PC, iOS et Android (oui, même votre grille-pain connecté peut probablement y jouer), ce second opus rend hommage au peintre expressionniste belge James Ensor.
Le jeu se présente comme une ode interactive à ses œuvres, où l’esthétique muséale s’entrelace avec les codes du point-and-click, le tout saupoudré de puzzles légers et d’une ambiance délicieusement absurde.
Le joueur y incarne un squelette (probablement le plus expressif depuis celui de Grim Fandango), avatar spectral de James Ensor lui-même, embarqué dans une quête existentielle à travers ses propres toiles. Son objectif ? Rentrer chez lui. Un programme modeste mais étonnamment poétique, servi par des mécaniques de gameplay à mi-chemin entre la chasse aux objets cachés et des mini-jeux cognitifs à la difficulté variable. Mention spéciale au piano de la mémoire (attention aux fausses notes !) et aux traditionnels « trouve les différences », toujours efficaces pour mettre les neurones à contribution — et parfois, les nerfs.
L’aspect visuel est une véritable réinterprétation numérique des toiles d’Ensor : les tableaux prennent vie, littéralement, avec une animation qui réussit à conjuguer respect de l’œuvre originale et malice visuelle. C’est un musée interactif où personne ne vous dira de ne pas toucher — au contraire, c’est fortement recommandé. La bande-son n’est pas en reste : entre compositions classiques et bruitages incongrus, elle confère à l’ensemble une atmosphère à la fois élégante et délicieusement étrange. Oui, certains sons peuvent faire sursauter… mais on est chez Ensor, après tout.
La structure narrative se divise en un prologue, cinq mondes distincts (chacun inspiré d’une œuvre ou d’un thème cher à l’artiste), et un épilogue contemplatif. L’expérience totale se boucle en environ une heure, ce qui en fait une escapade artistique idéale entre deux réunions Zoom ou avant le dîner — courte, certes, mais étonnamment marquante.
Encensé par la presse spécialisée (Nintendo Life, AppUnwrapper, Ladies Gamers…) et bien noté sur Metacritic et Reddit, Please, Touch The Artwork 2 réussit le pari audacieux de faire dialoguer le jeu vidéo et l’histoire de l’art avec humour, simplicité, et une touche de surréalisme bien belge. Une expérience à tester, que vous soyez amateur d’art, fan de jeux narratifs… ou simplement curieux de voir un squelette se perdre dans une peinture.
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