Dans le jeu vidéo, certains titres vous plongent dans des épopées mythiques, d’autres vous balancent au cœur de drames galactiques… et puis il y a American Arcadia, qui vous colle une moustache des années 70, vous plante dans une utopie sponsorisée façon Truman Show, et vous fait courir pour votre peau — tout en gardant un brushing impeccable.

Signé Out of the Blue (Call of the Sea), ce jeu d’aventure narrative hybride jongle entre plateforme, infiltration, puzzles et thriller. Vous incarnez Trevor, parfait petit rouage d’une société rétro-futuriste où la cote d’audience décide littéralement de votre espérance de vie. Spoiler : Trevor est aussi populaire qu’un PowerPoint un vendredi soir.

Heureusement, une mystérieuse voix au bout du fil (mix entre hackeuse rebelle et fée Clochette) vous embarque dans une cavale haletante, alternant entre Trevor et Angela, employée du “monde réel” bien décidée à faire sauter le système de l’intérieur. L’ensemble est dynamique, malin, et suffisamment barré pour qu’on en redemande.

Le gameplay repose sur une alternance habile entre deux styles radicalement différents, incarnant chacun les deux protagonistes de l’histoire. D’un côté, le joueur incarne Trevor Hills, un employé ordinaire pris au piège d’une téléréalité dystopique. Sa fuite devient le cœur d’une séquence en 2.5D, mêlant plateformes, infiltration légère et énigmes environnementales. L’accent est mis sur la discrétion, l’observation du décor et des interactions contextuelles pour progresser dans un environnement hyper-contrôlé.

De l’autre, on joue Angela, une hackeuse opérant dans l’ombre depuis l’extérieur du système. Son gameplay bascule en vue à la première personne, où elle interagit avec des terminaux, pirate des systèmes de sécurité, et guide Trevor à distance à travers des séquences quasi-puzzle. Cette alternance de points de vue et de mécaniques crée un rythme dynamique et narratif, renforçant l’immersion et la tension dramatique.

Le jeu brille aussi par ses transitions fluides entre gameplay et cinématiques, rendant l’expérience proche d’un thriller interactif. Sans être complexe mécaniquement, American Arcadia mise sur la mise en scène, le rythme et l’équilibre entre ses deux styles pour offrir une aventure captivante et originale.

Côté style, c’est une carte postale des 70s version dystopie : couleurs pastel, col pelle-à-tarte, et ambiance « Big Brother, mais en plus funky ». L’humour pince-sans-rire équilibre parfaitement les thèmes plus sombres — surveillance, manipulation, télé-réalité… bref, c’est Black Mirror qui aurait fait équipe avec Portal dans un diner rétro.

En 5 à 7 heures bien rythmées, American Arcadia vous fait rire, courir, réfléchir et paniquer (parfois tout en même temps). Et si quelques bugs ou angles morts subsistent, rien qui mérite l’élimination en direct.

Une aventure brillante, étrange et stylée, à savourer comme une pub vintage qui déraille. Prêt à fuir une utopie où trop sourire peut vous tuer ? Alors coupez la télé… et lancez le jeu.

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