Plongez dans Averno City, où les rues sont aussi dangereuses que les coupes de cheveux sont douteuses. Avec The Precinct, les développeurs de Fallen Tree Games nous livrent un jeu d’action-aventure en monde ouvert, trempé jusqu’aux essuie-glaces dans l’esthétique des années 80. Ici, tout est néon, cuir, et moteurs vrombissants. Le tout servi par une bande-son synthwave qui ferait pleurer de jalousie n’importe quel fan de Miami Vice.
Vous incarnez Nick Cordell Jr., jeune recrue au sein de la police locale, bien décidé à faire respecter la loi dans une ville rongée par le crime. Accessoirement, vous portez aussi le poids d’un passé familial un peu lourd, puisque votre père, également flic, a été mystérieusement assassiné. Autant dire que vos premières semaines de service ne vont pas être de tout repos.
Le gameplay vous place directement derrière le badge : patrouilles, interventions, poursuites en bagnole façon film de série B, et enquêtes sur des affaires parfois plus louches qu’un vendeur de montres à la sauvette. Vous êtes libre de vos déplacements, de vos méthodes (dans les limites de la légalité, hein), et même de passer votre journée à verbaliser des stationnements gênants si le cœur vous en dit. La ville vous appartient – ou du moins, c’est ce que vous vous répétez en croisant pour la cinquième fois le même type en train de braquer une supérette.
L’atmosphère du jeu est indéniablement son plus gros atout. Averno City transpire l’ambiance rétro : les lumières des enseignes clignotent dans la brume, les bagnoles sont longues comme des paquebots, et les dialogues sentent bon le polar de minuit. L’immersion est réelle, et le style visuel joue à fond la carte du néon-noir. Le tout fonctionne très bien techniquement : pas de gros soucis d’optimisation, des contrôles plutôt réactifs, et une ville suffisamment vivante pour donner l’illusion qu’on y vit vraiment… même si les habitants ont parfois la vivacité d’un robot sous Xanax.
Côté gameplay, si les premières heures sont grisantes, le soufflé peut retomber un peu. Certaines missions ont un goût de déjà-vu assez prononcé. Il faut aimer la routine d’un flic, qui passe parfois plus de temps à faire des rondes qu’à résoudre de grandes affaires. L’histoire principale, bien que sympathique, manque un peu de nerf, et les rebondissements sont plus tièdes qu’explosifs. On aurait apprécié une narration un peu plus travaillée, avec des personnages secondaires moins clichés et plus attachants.
Cela dit, difficile de ne pas sourire lorsqu’on enclenche la sirène et qu’on se lance dans une course-poursuite sur fond de musique synthé, en slalomant entre des caisses à savon des années 80. Il y a une sincérité dans la proposition de The Precinct qui fait mouche, et une nostalgie parfaitement assumée. Ce n’est pas un blockbuster vidéoludique, mais un hommage assumé aux séries et films policiers de l’époque.
Disponible en édition standard et en version limitée – avec un joli steelbook, une carte de la ville et la bande-son en bonus –, le jeu sait aussi parler aux collectionneurs et aux amoureux du format physique.

(ps : le petit badge est une précommande Micromania)
The Precinct est un jeu qui ne prétend pas révolutionner le genre, mais qui le célèbre avec cœur et un certain style. Si vous avez grandi avec des VHS de Cobra, des posters de flics moustachus et une fascination pour les gyrophares rouges et bleus, ce jeu pourrait bien réveiller chez vous un vieux rêve d’uniforme et de justice.
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