Revenge of the Savage Planet : un retour intergalactiquement absurde et délicieusement jouissif
Cinq ans après Journey to the Savage Planet, Typhoon Studios signe son grand retour avec une suite qui ne fait pas dans la demi-mesure. Revenge of the Savage Planet est à la fois un hommage aux fondations farfelues du premier opus et une véritable montée en puissance sur tous les plans. Le ton satirique et irrévérencieux est toujours bien là — parfois même plus mordant — mais le jeu évolue sensiblement sur le plan du gameplay, de la structure, et de l’ambition visuelle.
Dès les premières minutes, le ton est donné : couleurs criardes, faune alien à la fois grotesque et mignonne, IA sarcastiques et publicités dystopiques ridicules qui ponctuent votre aventure. Typhoon Studios ne s’excuse pas de son humour absurde, bien au contraire : il en fait le cœur battant de l’expérience. Le jeu vous balance dans un univers où tout semble à la fois ridicule et étrangement cohérent, un peu comme si Rick & Morty avaient décidé de développer un metroidvania.
Sous cette couche d’humour cosmique se cache une structure metroidvania solide, respectueuse des classiques du genre mais résolument moderne. On explore ici quatre grands mondes distincts, tous interconnectés et truffés de secrets, de raccourcis, de collectibles, de puzzles environnementaux et d’obstacles qui nécessitent des compétences spécifiques à débloquer au fil de l’aventure.
Vous débutez avec un équipement minimal, puis au fil de vos découvertes, vous obtenez de nouvelles capacités : double-saut, grappin, gants d’escalade, projectiles spéciaux… tout ce qu’il faut pour revenir plus tard dans des zones auparavant inaccessibles. L’exploration est ainsi sans cesse encouragée, et la boucle de gameplay — exploration, amélioration, retour en arrière — s’avère très gratifiante.
Revenge ne cherche pas à rivaliser avec les plus gros AAA en matière de complexité, mais il sait faire parler la poudre au bon moment. Les affrontements sont rythmés, avec un feeling arcade assumé, et chaque rencontre vous pousse à improviser avec les outils à votre disposition. Le grappin, notamment, est un petit bijou de mobilité, permettant des déplacements fluides et verticaux dans des environnements pensés pour tirer parti de vos compétences.
Visuellement, le jeu est un vrai régal. Oubliez les planètes stériles aux palettes ternes : ici, tout est exagérément saturé, étrange et animé. Les créatures ont des comportements imprévisibles, les environnements sont organiques, farfelus, et parfois franchement grotesques. On sent que chaque biome a été pensé comme un terrain de jeu, autant pour les yeux que pour les mécaniques.
Si vous deviez placer Revenge of the Savage Planet dans une galaxie de références, ce serait quelque part entre l’élégance poétique d’un Ori and the Will of the Wisps, la liberté d’exploration d’un No Man’s Sky et le cynisme mordant d’un Borderlands. Le tout avec un filtre humoristique qui rend l’ensemble incroyablement rafraîchissant. Ce n’est pas tous les jours qu’on rigole tout en collectant du slime alien pour améliorer son jetpack.
Sans prétendre révolutionner le genre, Revenge of the Savage Planet parvient à injecter une bonne dose de fun et de folie dans une formule qui aurait pu sembler convenue. C’est un jeu qui respire la liberté créative, qui ne se prend jamais trop au sérieux, et qui parvient à être à la fois drôle, inventif et étrangement addictif. Que vous soyez fan du premier opus ou simple amateur de metroidvanias un peu barrés, cette planète mérite clairement un détour.
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