Adapter Minecraft au cinéma, c’est un peu comme essayer de faire un scénario avec des blocs de terre : ça peut vite s’écrouler si t’as pas de bonnes fondations. Heureusement, le film réussit à transformer l’essence bac à sable du jeu en une aventure familiale plutôt bien ficelée – même si les fans hardcore du bloc resteront peut-être un peu sur leur faim.
Jason Momoa campe un héros cubique avec charisme, dans un rôle à contre-emploi : moins Aquaman, plus « papa cool qui craft un abri avant la nuit ». Il est solide, attachant, mais un peu trop sage pour vraiment marquer les esprits. On sent qu’il aurait pu lâcher un peu plus les chevaux.
Emma Myers (vue dans Wednesday) incarne l’héroïne au cœur de l’intrigue, avec un bon équilibre entre naïveté et courage. Elle porte bien l’aventure, même si son arc est ultra balisé.
Danielle Brooks, en mentor sarcastique, amène un peu de piquant au groupe, tandis que les seconds rôles (mention spéciale au nerd du Redstone) manquent un peu de relief mais remplissent leur rôle dans cette joyeuse party de pixels.
La version française (VF) s’en sort avec les honneurs, portée par des comédiens de doublage habitués à jongler entre action et humour. La VF a clairement été pensée pour coller au jeune public : c’est fluide, accessible, mais un peu trop lisse par moments. Certaines blagues passent un peu à côté, et les intonations manquent parfois de relief, surtout sur les scènes plus « épiques ».
Dans tous les cas : ça explose bien, et les Creepers font BOOM dans toutes les langues.
Impossible de ne pas parler de Jack Black, qui s’incruste (comme un Creeper dans une maison sans torches) dans l’univers de Minecraft: The Movie avec sa folie habituelle. Il prête sa voix – et toute son énergie rock’n’roll – à un personnage secondaire haut en couleur : un inventeur excentrique obsédé par la redstone… et par lui-même.
Il ne vole pas le film, mais presque. Dès qu’il apparaît, c’est une montée en puissance : gestuelle exagérée, mimiques vocales, punchlines absurdes… bref, du pur Jack Black. On sent qu’il s’amuse comme un gosse en mode créatif illimité.
Mention spéciale à une scène de craft musical complètement WTF, qui frôle le Tenacious D version Mojang. On n’en dira pas plus, mais on te conseille de rester jusqu’à la fin du générique…
Visuellement, c’est du joli boulot : des cubes partout, oui, mais avec une belle patine réaliste. Jason Momoa incarne un héros aussi carré qu’attachant, même si on aurait aimé un peu plus de rugosité dans son caractère (à défaut de Redstone). L’humour vise clairement les plus jeunes, et les fans de la première heure devront tendre l’oreille pour capter les rares clins d’œil bien planqués.
Le scénario ? Du classique efficace : un monde en danger, un héros malgré lui, une équipe hétéroclite, et roule ma pioche. Rien de révolutionnaire, mais de quoi passer un bon moment, surtout en famille. Et franchement, c’est déjà pas mal pour un film tiré d’un jeu où la moitié du gameplay consiste à taper des arbres à mains nues.
Un film carré (littéralement), fun, avec des acteurs qui font le taf même si on aurait aimé un peu plus de folie dans leurs blocs de dialogue. Une bonne porte d’entrée pour les petits joueurs, mais pas encore la version ciné du Nether pour les vétérans.
Note : 7/10 – Crafté avec soin, mais encore en version bêta côté émotions.
Le saviez-vous ? – Jason Momoa
Jason Momoa a accepté le rôle après que ses enfants – tous deux gros joueurs de Minecraft – lui ont dit que c’était « le seul film cool qu’il n’avait pas encore fait ». Il a même raconté en interview qu’il avait dû apprendre à jouer au jeu pour de vrai, histoire de ne pas se faire clasher par ses ados à la maison. Spoiler : il est mort par noyade dans sa première partie.
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