Bien que Rendering Ranger: R2 partage certaines similitudes avec Turrican, notamment dans son approche des bases du genre, l’expérience globale se révèle être très différente. Les neuf niveaux du jeu alternent habilement entre des phases de course-tir en 2D, où le rythme est effréné, et des sections de tir spatial à défilement latéral, ajoutant une dimension de variété et d’intensité. En outre, des séquences de type « boss rush », où vous devrez affronter des ennemis puissants les uns après les autres, viennent pimenter encore davantage l’aventure, offrant un défi supplémentaire.

Le protagoniste du jeu, un guerrier armé jusqu’aux dents, dispose d’un arsenal à la fois puissant et limité. Il se contente de sauter – un saut qui, bien qu’assez élevé, ne permet pas de réaliser des acrobaties complexes – de se baisser pour éviter les projectiles, et de viser à la fois vers le haut et vers le bas à l’aide des boutons LB/RB. Ces mouvements, relativement simples et directs, sont en réalité tout ce dont vous aurez besoin pour traverser les niveaux sans interruption. Ne vous attendez pas à des pirouettes ou à des déplacements acrobatiques ; l’action reste centrée sur la fluidité du tir et de l’évasion. C’est un jeu où chaque seconde compte et où le rythme ne faiblit presque jamais. Dès le début, vous passerez la plupart de votre temps à maintenir le bouton de tir enfoncé, avec très peu de moments de répit.

Le premier niveau du jeu, bien que simple en apparence, vous prépare à cette expérience intense. Un défilement horizontal classique vous attend, mais ne vous laissez pas tromper par sa simplicité. Les niveaux suivants deviennent progressivement plus complexes, introduisant des éléments multidirectionnels. Les parcours ne sont pas véritablement labyrinthiques, mais ils offrent souvent un choix de direction, permettant au joueur de s’aventurer dans différentes zones à la recherche de chemins alternatifs. Certains combats de boss imposent même de revenir en arrière, car l’ennemi fait son apparition dans différentes salles, chacune ayant ses propres zones de sécurité qu’il faudra exploiter pour avoir une chance de vaincre.

La difficulté du jeu suit une courbe d’intensité impressionnante. À partir du deuxième niveau, le challenge monte en flèche, passant de difficile à véritablement impitoyable. Même en choisissant le « Mode Facile », qui vous offre sept vies supplémentaires, le jeu reste un défi de taille. Les récupérations de santé, bien que fréquentes, ne suffisent que rarement à vous offrir un véritable répit. En revanche, les vies bonus sont plutôt rares, et le jeu ne propose aucune forme de continuation. Ainsi, les joueurs qui souhaitent progresser doivent impérativement se rappeler des mots de passe des niveaux pour espérer atteindre la fin, un mécanisme bien ancré dans la nostalgie des années 90.

Les combats de boss dans Rendering Ranger: R2 constituent un véritable point fort du jeu. Chaque boss est non seulement unique, mais souvent grotesque dans son design, ce qui ajoute un aspect mémorable à chaque affrontement. Certains des ennemis sont d’une taille imposante et, grâce à la puissance du mode 7, certains d’entre eux évoluent de manière fluide à l’écran, créant une sensation de mouvement et d’ampleur. Dans l’un des combats, notre héros se retrouve à sauter et à s’aventurer sur une plateforme mobile, ajoutant une dynamique supplémentaire au combat. Ces affrontements sont souvent féroces, mais une fois que vous avez compris la stratégie et trouvé l’arme appropriée, il est possible de réduire rapidement la barre de vie des boss. Chaque arme, en fonction de son efficacité, peut transformer un combat ardu en une victoire rapide, à condition de savoir l’utiliser correctement.

Ce qui distingue Rendering Ranger: R2 au-delà de ses graphismes soignés et de son rythme effréné, c’est l’arsenal impressionnant dont dispose le héros. Son gigantesque canon à main tire un flot constant de balles, dont certaines sont multidirectionnelles, tandis que d’autres rebondissent dans l’environnement sans que cela n’affecte la fluidité du jeu. Chaque type de munition a une fonction spécifique, allant de bombes intelligentes à des rayons laser fulgurants, chacun offrant une nouvelle manière d’aborder le combat. Cependant, pour tirer pleinement parti de cet arsenal, il est impératif d’utiliser chaque capacité de manière stratégique. Si vous mourrez fréquemment, c’est probablement parce que vous n’exploitez pas suffisamment ces capacités à bon escient, une gestion efficace des armes étant cruciale pour progresser.

Une autre caractéristique marquante du jeu est la série de niveaux de tir aérien, particulièrement présents dans la seconde moitié de l’aventure. Ces phases offrent une toute nouvelle dynamique de gameplay, où l’on doit changer de direction régulièrement pour faire face à des ennemis qui surgissent de manière imprévisible. Certains boss, par exemple, attaquent depuis la droite avant de se replier et réapparaître à gauche, forçant le joueur à anticiper et ajuster constamment sa position. Plus le jeu avance, plus il devient essentiel de réagir rapidement et de changer de direction pour éviter des attaques puissantes. Le frisson de ces séquences aériennes est amplifié par la scène de décollage, magnifiquement rendue, où le vaisseau spatial du héros effectue une rotation avant de se lancer dans l’espace. Cette séquence, impressionnante pour son époque, aurait sans aucun doute époustouflé les possesseurs de Super Nintendo en 1995, ajoutant un effet visuel saisissant à une expérience déjà très riche.

Ce qui frappe également dans Rendering Ranger: R2, c’est la manière dont il parvient à se rapprocher d’une version moderne du genre, tout en conservant l’esprit des jeux d’antan. Bien que certains éléments empruntés aux années 90, tels que les rayons laser à éviter et les gouttes d’acide tombant selon des schémas précis à mémoriser, puissent paraître un peu datés aujourd’hui, l’essence même du jeu reste résolument intemporelle. En effet, si l’on y prête attention, le jeu s’inscrit parfaitement dans la lignée d’autres titres modernes comme Iron Meat, Blazing Chrome ou Prison City, qui, bien que fortement inspirés par les classiques, parviennent à retranscrire une intensité et une fluidité exceptionnelles.

Ces jeux ne cherchent pas à réinventer la roue, mais plutôt à redonner vie à une formule qui a fait ses preuves. Et c’est là toute la magie : même après trois décennies, on continue d’apprécier la maîtrise du genre et les prouesses techniques qu’ils ont à offrir. Rendering Ranger: R2 ne fait pas exception à cette règle. Il parvient à capturer cette essence rétro tout en la magnifiant avec des graphismes détaillés et des mécaniques de jeu bien rodées, prouvant ainsi que les classiques ne le sont pas sans raison. L’hommage rendu aux jeux d’autrefois ne fait pas seulement écho à leur époque, il les transcende et les place dans une perspective plus moderne, tout en préservant cette chaleur nostalgique que tant de joueurs continuent d’apprécier.

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