Le mot ombre dans le titre pourrait laisser penser que nous avons affaire à un jeu où la furtivité est primordiale. On pourrait imaginer un guerrier solitaire, tapis dans l’obscurité, éliminant ses ennemis avec précision et discrétion. Si c’est le type d’expérience que vous recherchez, vous risquez d’être quelque peu surpris.
En réalité, il s’agit d’un jeu de plateforme en 2D à l’exploration riche, se déroulant dans un Orient ancien, où les affrontements se règlent non pas par des assassinats silencieux, mais par des combats frénétiques à coups de poings enflammés et d’épées tranchantes. Cependant, si vous êtes à la recherche d’une aventure intense, exigeante et magnifiquement réalisée dans un univers inspiré des légendes asiatiques, alors vous ne serez absolument pas déçu. Ce titre se distingue comme l’un des jeux de plateforme les plus aboutis et maîtrisés que nous ayons vus ces dernières années.
Dès les premières minutes, il est évident que le jeu témoigne d’une profonde connaissance du genre. Son level design, ingénieusement conçu, propose un défi constant sans jamais donner l’impression d’être injuste. Chaque obstacle, chaque combat, chaque phase de plateforme est calibré avec une précision millimétrée, offrant une expérience exigeante mais gratifiante.
Au cœur de cette aventure, on incarne Xiaolang, un maître en arts martiaux dont la maîtrise des mouvements est un véritable plaisir à prendre en main. Le double saut offre une liberté d’action précieuse, permettant d’ajuster sa trajectoire en plein vol pour éviter les pièges ou atteindre des plateformes éloignées. Le saut contre les murs, lui, ajoute une dimension verticale au gameplay, autorisant des ascensions agiles et des rattrapages in extremis en cas de saut mal calculé. Pour les situations où la prudence est de mise, Xiaolang peut aussi se laisser glisser le long des parois, lui permettant d’observer les dangers qui l’attendent en contrebas avant de s’y engager.
Mais la fluidité de ces déplacements ne serait rien sans un système de combat à la hauteur. Chaque affrontement repose sur l’observation et la réactivité. Les ennemis, qu’il s’agisse de redoutables samouraïs, de serpents venimeux, d’araignées perfides ou encore de faucons et de chauves-souris agressives, possèdent chacun leur propre schéma d’attaque. Certains chargent brutalement, d’autres bondissent pour frapper, mais tous marquent un instant de vulnérabilité qu’il faut exploiter avec précision. C’est à ce moment-là que Xiaolang peut déclencher ses enchaînements dévastateurs, usant de ses poings et de son arsenal d’attaques secondaires. Outre ses coups directs, il dispose de couteaux de lancer à usage limité ainsi que de puissantes boules de feu, idéales pour éliminer les adversaires à distance ou neutraliser une menace avant qu’elle ne devienne problématique.
Grâce à cette synergie entre exploration dynamique et combats nerveux, le jeu parvient à offrir une aventure exaltante, où chaque victoire est une satisfaction et chaque défi un appel à la maîtrise. Que l’on soit amateur de jeux de plateforme exigeants ou simplement à la recherche d’un titre immersif au gameplay soigné, cette expérience a tout pour convaincre.
Contrairement aux jeux de plateforme classiques qui se déroulent de manière linéaire de gauche à droite, Shadow of the Orient propose une approche plus ouverte et multidirectionnelle de l’exploration. Chaque niveau est conçu comme un petit labyrinthe à parcourir librement, avec de multiples embranchements, passages cachés et secrets à découvrir. Il faut en moyenne entre 10 et 15 minutes pour explorer entièrement un niveau, en fonction de votre curiosité et de votre capacité à résoudre les petits casse-têtes environnementaux qui parsèment votre progression.
Heureusement, des points de contrôle bien placés jalonnent chaque zone, garantissant que vous ne recommencerez jamais trop loin après un échec. Cependant, le jeu étant exigeant, il n’est pas rare d’atteindre ces points de sauvegarde avec une barre de vie dangereusement basse, vous obligeant à redoubler de prudence jusqu’au prochain affrontement.
L’aventure vous fera traverser trois environnements distincts, dont un somptueux royaume enneigé, chacun offrant sa propre ambiance visuelle et ses défis uniques. Au sein de ces niveaux, un objectif récurrent consiste à retrouver et libérer trois enfants kidnappés, enfermés dans des cages dont les interrupteurs sont souvent dissimulés à proximité. Trouver ces prisonniers ajoute une dimension supplémentaire à l’exploration et encourage à fouiller chaque recoin du décor.
Les niveaux regorgent également de passages secrets, incitant rapidement les joueurs à sauter contre des murs apparemment solides dans l’espoir d’y découvrir une ouverture dissimulée. Ces salles secrètes renferment fréquemment des défis de plateforme supplémentaires, demandant précision et timing avant de pouvoir récolter une précieuse récompense.
En explorant, vous tomberez aussi sur des clés et leurs coffres correspondants, souvent séparés par une bonne distance. Il n’est pas rare de récupérer une clé bien avant de trouver son coffre, ou inversement, ce qui pousse à mémoriser l’agencement des niveaux et à revenir sur ses pas lorsque nécessaire. Ces coffres contiennent généralement des gemmes et des pièces précieuses, qui servent de monnaie d’échange pour acheter diverses améliorations.
Dans la boutique du jeu, accessible uniquement depuis le menu principal – un choix de conception qui peut facilement la faire passer inaperçue –, vous pourrez investir vos ressources durement gagnées dans des extensions de barre de vie, de nouvelles armes permanentes comme des épées et des haches, ou encore des améliorations augmentant la puissance de certains objets. Cependant, ces bonus sont loin d’être donnés : en règle générale, il faut attendre trois à quatre niveaux avant d’accumuler assez de richesses pour s’offrir une seule amélioration. Avec un total de seulement quinze niveaux dans l’ensemble du jeu, cela signifie qu’il est presque impossible d’obtenir toutes les améliorations avant le combat final. Lors de mon affrontement avec le boss ultime, je n’avais pu débloquer qu’un quart des améliorations disponibles, ce qui limite un peu la montée en puissance du personnage.
D’ailleurs, certaines améliorations auraient mérité d’être intégrées dès le départ plutôt que d’être vendues en boutique. La course rapide, par exemple, est indispensable pour esquiver certaines attaques ennemies et aurait dû être une capacité de base plutôt qu’un achat optionnel. Quant aux autres améliorations, si elles ne sont jamais totalement inutiles, elles semblent parfois accessoires en comparaison des options les plus essentielles.
Malgré ces quelques choix d’équilibrage discutables, l’exploration et la progression restent captivantes grâce à un level design soigné et une récompense constante pour les joueurs les plus curieux. Entre les secrets à découvrir, les défis de plateforme stimulants et la gestion des ressources, Shadow of the Orient parvient à offrir une aventure à la fois exigeante et gratifiante, où chaque nouvel outil débloqué ouvre la porte à de nouvelles stratégies et opportunités.
Shadow of the Orient est un jeu qui maîtrise son sujet, peaufinant chaque aspect avec soin pour offrir une expérience fluide et agréable. Il ne cherche pas à révolutionner le genre, mais il excelle dans ce qu’il propose. Si vous êtes en quête d’un jeu de plateforme 2D où exploration et combats se mêlent avec brio, alors ce titre est une recommandation évidente. Il offre un défi équilibré, une atmosphère immersive et un gameplay raffiné qui ravira les amateurs du genre.
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