Les amateurs de survival horror pourraient bien avoir trouvé leur prochaine obsession avec Confronted, le dernier-né de Grumpy Rock Studios. Ce jeu mise tout sur une atmosphère pesante, une tension omniprésente et un gameplay innovant centré sur la fuite et la survie. Dès les premières minutes, l’immersion est totale : un décor sombre et oppressant, des bruits inquiétants résonnant au loin, et cette sensation constante d’être traqué. Chaque ombre devient suspecte, chaque mouvement fait monter la pression, transformant la moindre avancée en un véritable défi psychologique.

Si l’influence d’Amnesia se fait sentir, Confronted parvient néanmoins à se forger une identité propre grâce à un système astucieux de barricades et un level design oppressant qui renforce le sentiment de vulnérabilité. En exploitant intelligemment la peur et l’urgence, le jeu renouvelle les codes du genre et pousse le joueur dans ses derniers retranchements.

Alors, Confronted a-t-il le potentiel pour devenir une référence incontournable du survival horror ? Nous avons plongé au cœur de cette expérience angoissante pour vous livrer notre verdict.

Dès les premiers instants, Confronted instaure une atmosphère oppressante. Le joueur est immédiatement plongé dans un château lugubre, où l’obscurité omniprésente et l’architecture délabrée semblent murmurer une histoire avant même que le scénario ne se dévoile. L’isolement de l’héroïne se fait ressentir à chaque pas, accentué par un silence pesant, uniquement troublé par des bruits inquiétants qui renforcent l’angoisse.

L’éclairage joue un rôle crucial dans cette immersion. Les ombres mouvantes et les rares sources de lumière créent une insécurité permanente, poussant le joueur à la vigilance. Chaque couloir obscur, chaque porte entrebâillée devient une menace potentielle, transformant l’exploration en une véritable épreuve où la peur guette à chaque recoin.

Si Confronted parvient à instiller une angoisse si viscérale, c’est en grande partie grâce à son sound design redoutablement efficace. Des pas feutrés dans la pièce voisine, le grincement sinistre d’une porte que l’on n’a pas touchée, des murmures indistincts résonnant dans l’obscurité… Chaque son devient une menace latente, une invitation à la paranoïa. On tend l’oreille, le souffle suspendu, redoutant que ce que l’on vient d’entendre ne soit pas que le simple fruit de notre imagination.

La musique, subtile mais implacable, accentue ce sentiment d’oppression. Elle surgit lors des instants de terreur, s’intensifie pour marteler l’urgence, puis s’évanouit brusquement, laissant place à un silence bien plus inquiétant encore. Chaque seconde devient une lutte intérieure entre la nécessité d’avancer et la peur irrationnelle du prochain bruit, celui qui pourrait signifier que l’on n’est pas seul.

Là où Confronted se démarque, c’est avec son système de barricades, qui constitue le principal moyen de défense du joueur. Contrairement à d’autres survival horror où l’on peut simplement fuir ou se cacher dans un placard, ici, survivre exige une approche plus active : il faut utiliser les objets trouvés dans l’environnement pour bloquer l’accès aux ennemis.

Lorsque le danger se rapproche, chaque seconde compte. Se glisser sous une table ou derrière un meuble peut offrir un bref répit, mais renforcer une porte avec des planches et d’autres matériaux est souvent la meilleure option. Une fois enfermé, il ne reste plus qu’à espérer que l’ennemi ne remarque pas votre présence… et attendre le bon moment pour sortir.

Cette mécanique ajoute une pression constante : il faut explorer pour rassembler des matériaux tout en sachant que chaque mouvement risque d’attirer une menace. Pire encore, démolir une barricade pour s’échapper fait du bruit, obligeant à peser chaque décision avec soin. Faut-il sécuriser une issue au risque d’être repéré ? Ou laisser un passage ouvert, quitte à ne plus avoir d’échappatoire ? Dans Confronted, chaque choix peut être fatal.

Le jeu exploite habilement les jeux d’ombres et de lumière pour maintenir une tension constante, dissimulant souvent l’ennemi jusqu’à l’instant où il est déjà trop tard. Cette approche renforce l’immersion et rappelle les grands classiques du genre, à mi-chemin entre l’oppression psychologique d’Amnesia et Résident Evil 7.

Si le décor plonge immédiatement dans l’horreur, les créatures qui hantent Confronted suscitent un sentiment plus mitigé. Leur apparence n’est peut-être pas la plus effrayante du genre, mais leur véritable force réside ailleurs : dans l’implacable traque qu’elles imposent au joueur. Ici, la terreur ne vient pas d’un monstre grotesque surgissant à l’écran, mais de la panique grandissante face à une menace que l’on ne peut ni combattre ni ralentir.

L’angoisse naît de cette course perpétuelle contre l’inévitable. Il faut fuir, chercher frénétiquement des planches pour se barricader, espérer que la cachette choisie sera suffisante… et surtout, prier pour que l’ombre qui rôde derrière la porte ne décide pas d’entrer. Confronted ne mise pas sur le choc visuel, mais sur une tension psychologique constante, un sentiment d’impuissance qui érode peu à peu la raison du joueur. Et même si son bestiaire aurait pu être plus marquant, l’expérience qu’il propose n’en est que plus oppressante.

Confronted s’impose comme une excellente surprise pour les amateurs de survival horror. Son atmosphère suffocante, son sound design oppressant et son gameplay centré sur la fuite et la barricade offrent une immersion intense où chaque décision peut être fatale. L’histoire du Radu Castle intrigue suffisamment pour encourager l’exploration, tandis que les mécaniques de jeu exigent réflexion et sang-froid, renforçant la tension à chaque instant.

Si son bestiaire manque d’impact visuel, l’horreur naît surtout du sentiment d’impuissance et de l’oppression constante de l’environnement, une angoisse qui s’infiltre lentement pour ne plus lâcher prise. Pour son prix, Confronted propose une expérience solide et efficace, idéale pour ceux en quête de frissons. En attendant une éventuelle suite ou des mises à jour, Grumpy Rock Studios signe ici une œuvre prometteuse qui prouve qu’il faudra désormais compter sur eux dans le paysage du survival horror.