Vous souvenez-vous de l’époque où Konami était une véritable référence ? Dans les années 80 et 90, l’éditeur n’a pas seulement enchaîné les grands succès, il a aussi offert quelques pépites méconnues. Et cela ne concernait pas uniquement les consoles de salon : les portables ont également bénéficié d’un soin tout particulier au fil des ans. C’est le cas de ce jeu. Ninja Five-O vous captivera par son mélange explosif de deux éléments que vous adorez. Un véritable mariage parfait, comme le beurre de cacahuète et la confiture dans l’univers des jeux d’action.

Ninja Five-O ne brille pas par la profondeur de son scénario, mais il n’en a pas vraiment besoin. Vous incarnez un ninja qui est aussi un inspecteur de police – un concept déjà intrigant en soi. D’ailleurs, dans sa version européenne, le jeu portait un nom plus explicite : Ninja Cop. L’histoire vous entraîne dans une mission périlleuse à travers le monde, où vous devrez infiltrer des lieux hautement sécurisés, libérer des otages et neutraliser une organisation terroriste. En somme, la campagne ressemble à un mélange explosif entre Die Hard et American Ninja 2.

Votre périple vous mènera dans des environnements variés et truffés de dangers : un braquage de banque qui tourne mal, un entrepôt sombre et labyrinthique, un aéroport bondé, un avion en plein vol, des cavernes mystérieuses et une base militaire sous haute surveillance. Chaque niveau est semé de pièges vicieux, d’obstacles redoutables et d’ennemis impitoyables prêts à vous barrer la route.

Côté narration, le jeu reste minimaliste. Il ne s’embarrasse ni de développement de personnages, ni de rebondissements scénaristiques marquants. L’histoire est racontée à travers de simples écrans de texte et quelques illustrations avant chaque mission. Contrairement à la mise en scène cinématographique et immersive des Ninja Gaiden sur NES, Ninja Five-O adopte une approche plus fonctionnelle : on vous donne un rapide aperçu de votre objectif et c’est parti. Les noms des personnages sont rarement mentionnés, et le jeu ne cherche pas à tisser une intrigue complexe.

Mais au fond, est-ce vraiment un problème ? Comme dans les films d’action auxquels il rend hommage, le véritable intérêt réside ailleurs : dans son gameplay nerveux et spectaculaire. Peu importe que le récit soit simpliste – tant que l’adrénaline est au rendez-vous, le joueur ne s’ennuiera pas une seule seconde.

Visuellement, Ninja Five-O a remarquablement bien vieilli et conserve tout son charme, même des années après sa sortie. Les sprites sont nets, bien définis et regorgent de détails, donnant vie aux personnages et aux ennemis avec une précision qui force le respect. Chaque élément du décor est soigneusement conçu, grâce à des jeux de tuiles travaillés qui apportent une véritable richesse aux environnements.

Le jeu tire également parti d’un excellent usage du défilement parallaxe, créant une impression de profondeur et de dynamisme qui renforce l’immersion. Que ce soit dans les rues d’une ville, les hangars d’un aéroport ou les cavernes souterraines, chaque décor bénéficie d’un souci du détail qui donne une vraie identité aux différents niveaux.

L’animation est fluide et particulièrement soignée. Les mouvements du personnage principal sont réactifs et naturels, qu’il s’agisse de courir, bondir ou utiliser son grappin avec agilité. Les ennemis ne sont pas en reste, avec des animations crédibles qui ajoutent du réalisme aux affrontements. Ce soin apporté aux visuels et aux effets de mouvement contribue à une expérience de jeu dynamique et plaisante, prouvant que Ninja Five-O n’a rien perdu de son impact visuel au fil des années.

La difficulté élevée pourrait en décourager certains, mais Ninja Five-O reste un jeu hautement recommandé… à condition de réussir à mettre la main dessus. Sorti tardivement dans le cycle de vie de la Game Boy Advance, il n’a pas bénéficié d’un tirage massif, comme c’est souvent le cas pour les jeux publiés en fin de génération. En conséquence, il est aujourd’hui particulièrement rare et son prix a grimpé en flèche.

Heureusement, grâce à son portage sur console, Ninja Five-O fait son grand retour, permettant à une nouvelle génération de joueurs – ainsi qu’aux nostalgiques – de redécouvrir ce petit bijou. Fini les recherches interminables et les prix exorbitants sur le marché de l’occasion : le jeu est désormais accessible plus facilement, et dans des conditions optimales.

Le plaisir de reprendre la manette et de plonger dans cette aventure nerveuse sur un grand écran est indéniable. L’action, autrefois confinée aux dimensions modestes de la Game Boy Advance, prend une toute nouvelle ampleur, sublimée par le confort d’un écran de télévision et la précision d’une manette moderne. Ce portage offre une seconde vie au jeu, permettant aux amateurs de titres rétro comme aux nouveaux venus d’apprécier son gameplay exigeant et addictif dans des conditions idéales.

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