Aujourd’hui, annoncer qu’un jeu vient d’anciens développeurs de Dragon Age : Origins n’a plus tout à fait le même impact qu’avant. Ce classique date un peu, et les opus suivants, comme Veilguard sorti l’année dernière, ont reçu un accueil assez mitigé. Pourtant, Eternal Strands a capté mon attention dès le début. Peut-être parce qu’il me rappelle Kingdoms of Amalur – un jeu que je garde toujours dans un coin de mon cœur. Ou alors, c’est cette vibe à Immortals: Fenyx Rising mélangée à cette ambition AA qui me donne toujours envie de soutenir ce genre de projet. Quoi qu’il en soit, dès son annonce, j’ai été intrigué par Eternal Strands, et je ne regrette pas de lui avoir donné sa chance.
Dans ce jeu, vous incarnez Brynn, une guerrière qui dirige un groupe de mercenaires composé d’archéologues, d’aventuriers et de magiciens. Vous évoluez dans un monde en ruines, dévasté par une apocalypse mêlant magie et science. Chaque membre de votre équipe est un « tisserand », un magicien traqué par un monde hostile qui veut leur peau. Votre mission : explorer ce monde pour activer des Loomgates (des points de voyage rapide qui relient les zones principales) et pénétrer dans d’immenses structures appelées Arches, qui contiennent des ressources rares essentielles à la survie de votre groupe.
C’est en affrontant ces Arches que l’histoire prend tout son sens. Pour les vaincre, il faut grimper dessus en gérant une jauge d’endurance façon Breath of the Wild, briser leur armure par sections tout en évitant leurs tentatives de vous repousser. Ces affrontements nécessitent un équipement de plus en plus performant, ce qui pousse à explorer et collecter des ressources un peu partout : coffres, sacs, boîtes ou encore objets laissés par les ennemis.
Ces ressources servent à plusieurs choses : améliorer ou fabriquer les armes et armures de Brynn, ou produire des fournitures pour le camp. Ces dernières sont essentielles pour développer les services de votre équipe, comme la forge de Sofia ou la caravane de Casmyn. En retour, cela vous rend plus fort ou vous permet de récupérer davantage d’objets après une mort. Si vous mourez, vous êtes ramené au camp, mais avec une limite sur la quantité de ressources que vous pouvez conserver.
Côté combat, Brynn a plusieurs options : elle peut alterner entre une épée et un bouclier, une arme à deux mains ou un arc. Le hic, c’est que changer d’arme passe par un menu radial au lieu d’être assigné à des touches rapides, ce qui casse un peu le rythme. Imaginez devoir fouiller un menu pour sortir votre arc juste parce qu’un ennemi tente de fuir – frustrant, surtout que beaucoup d’ennemis se barrent quand leur vie est trop basse.
Malheureusement, les ennemis eux-mêmes ne sont pas très variés, et les combats peuvent devenir répétitifs lors des longues sessions. Bien que vous puissiez verrouiller vos cibles et parer leurs attaques, les affrontements manquent parfois de réactivité et donnent un sentiment de flottement. Certains ennemis, comme les Darters qui disparaissent pour vous empoisonner, sont plus agaçants qu’amusants à affronter.
Heureusement, Brynn n’est pas seulement une guerrière : c’est aussi une tisseuse avec des pouvoirs magiques. Vous débloquez progressivement de nouvelles compétences, comme le Cinétique et le Givre, qui permettent de geler vos ennemis ou de les projeter les uns contre les autres. Ces pouvoirs servent aussi à résoudre des puzzles environnementaux, comme dégager des débris ou éteindre des incendies. En bonus, chaque sort est lié au manteau de Brynn, qui change de couleur et de motif en fonction du pouvoir équipé – un détail visuel sympa.
La fabrication d’équipement est également bien pensée : vous pouvez choisir les matériaux, ce qui influe sur les stats et l’apparence de vos créations. Par exemple, Sofia peut demander une simple « ressource sculptée », qui peut être n’importe quel type de bois ou d’écorce. Cela vous permet de créer plusieurs variantes d’un même équipement selon vos besoins, même si le système reste assez simple.
L’histoire d’Eternal Strands repose avant tout sur ses personnages, qui sont pour la plupart attachants et bien écrits. Le problème vient plutôt de la présentation, qui manque de cohérence. Les cinématiques alternent entre des animations complètes et des séquences façon dessin animé stylisé, parfois proches d’images fixes. Ce style particulier donne un aspect inachevé, avec des personnages moins détaillés que dans le reste du jeu. Pendant les dialogues, ce sont souvent des images statiques qui s’affichent, ce qui limite l’immersion. Heureusement, le doublage intégral sauve l’ensemble et donne du relief à chaque personnage.
Au final, Eternal Strands s’apparente à une version plus compacte et ciblée d’Immortals: Fenyx Rising. Le monde, bien que non ouvert, est interconnecté, avec moins de diversité dans les ennemis et les objets, mais une expérience plus concentrée. Les combats contre les Arches, avec leur mécanique d’escalade, sont vraiment excitants, malgré quelques bugs techniques ici et là.
Comme Atlas Fallen en 2023, Eternal Strands est un jeu double-A qui tente de rivaliser avec les triple-A, et c’est loin d’être une critique. Certes, il y a quelques maladresses, mais l’ambition est là, et beaucoup de choses fonctionnent. L’un de mes moments préférés reste un combat épique contre un dragon dans un village en ruines, au cœur d’un marais. Le dragon détruisait tout ce que j’utilisais comme couverture, me forçant à grimper sur lui ou à le clouer au sol avec des lances de glace.
Si vous êtes prêt à fermer les yeux sur quelques imperfections et que vous cherchez une aventure charmante dans un univers fantastique visuellement réussi, Eternal Strands mérite clairement qu’on lui accorde du temps.
2 Responses
Au top le test, il m’a donné envie de mettre la main dessus.
Hé hé c’est fait pour ca !!!!!