Dès le départ, je n’attendais pas du nouveau BioWare qu’il égale le studio d’antan, surtout après les hauts et bas de Mass Effect Andromeda et Anthem depuis Dragon Age: Inquisition. Cependant, après un bon moment en compagnie de Rook, Varric et bien d’autres, je suis ravi d’annoncer que The Veilguard marque un vrai retour pour ce grand studio.

Bien sûr, il y a des nuances. L’influence d’une nouvelle équipe de scénaristes, plus jeune, se ressent : si l’histoire est solide et les personnages bien construits, certains dialogues et réactions paraissent parfois anachroniques. Là où des figures comme Lucanis s’expriment dans un style baroque, d’autres, comme Neve, Taash et Rook, sonnent presque modernes, ce qui détonne. Néanmoins, The Veilguard, tout comme Baldur’s Gate 3 l’an dernier, aborde des thèmes inclusifs et contemporains sans lourdeur.

Dans la tradition BioWare, Dragon Age: The Veilguard est richement narratif et cinématographique. L’action reste fluide et Rook, recruté par Varric pour contrecarrer Solas et son rituel destructeur, est constamment au centre de l’intrigue. Personnalisable en termes de race, sexe, et classe (Combattant, Voleur ou Mage avec neuf spécialisations), Rook est aussi lié à une faction influençant son parcours, que ce soit les Grey Wardens, les Mourn Watch ou les mystérieux Antivan Crows (mon choix pour un Rogue). Ces affiliations façonnent la perception des autres personnages, affectant quêtes, relations et même la dynamique des combats.

La profondeur des compagnons est un régal : Harding et Bellara, tous deux idéalistes, contrastent par leurs vécus ; les tanks Davrin et Taash gèrent des passés uniques ; et les mages Emmrich et Neve opposent un nécromancien expérimenté à une détective débrouillarde. Lucanis, enfin, est un combattant fascinant, possédé par un démon et dépendant du café pour rester maître de lui-même.

Les interactions avec ces personnages, les dialogues et les cadeaux que vous leur faites enrichissent votre aventure. Le jeu équilibre habilement cette dimension narrative avec l’action, vous laissant découvrir leurs histoires et renforcer vos liens dans des quêtes captivantes. Vous passerez également du temps au phare, une forteresse dans le Fade, d’où vous pourrez personnaliser votre personnage, voyager via le réseau Eluvian et explorer des zones semi-ouvertes remplies de quêtes et de secrets bien cachés.

Le butin, classé par couleur, se renforce en trouvant des doublons et en évoluant du gris au vert, puis au bleu, violet et or, chaque palier activant de nouveaux affixes. Les objets uniques rouges sont puissants mais présentent des effets négatifs nécessitant une gestion prudente. De plus, votre dague peut être équipée de runes en temps de recharge, vous offrant des bonus temporaires. Les arbres de compétences pour Rook et ses compagnons sont également un terrain d’expérimentation intéressant, d’autant plus que les respécialisations sont gratuites.

Si The Veilguard brille dans l’exploration et les interactions, son système de combat reste abouti. Le Voleur peut dominer en mêlée ou à distance, le Combattant retient la menace des ennemis et le Mage utilise les altérations d’état pour des dégâts de zone dévastateurs. Chaque personnage a aussi une capacité unique : Neve gèle des mécanismes, Davrin dégage des obstacles avec son griffon, des actions qui tissent des liens uniques avec Rook. Quelques soucis de dialogue et de caméra viennent cependant parfois briser l’immersion, mais ces problèmes sont mineurs.

Dragon Age: The Veilguard fait revivre Thedas avec des environnements splendides et des cinématiques immersives, malgré un style légèrement moins sombre. Le jeu reste fidèle à son esthétique et à sa maturité, tout en incorporant clins d’œil et easter eggs. Les quêtes secondaires, l’histoire captivante et les personnages attachants m’ont transporté dans des heures d’aventure, et j’ai hâte de redécouvrir mes choix pour une nouvelle partie.