Lorsque j’ai entendu Drova: Forsaken Kin décrit comme un « RPG en pixel art d’inspiration gothique », j’étais curieux de voir comment ses systèmes fonctionneraient dans un jeu d’aventure en vue descendante. Le résultat final m’a agréablement surpris.

Drova capture merveilleusement l’atmosphère gothique à travers plusieurs aspects. Le monde qu’il propose, bien que relativement compact, est étonnamment riche et complet à explorer. L’une de ses forces est de ne pas constamment vous guider, vous laissant la liberté de découvrir ses secrets par vous-même. Et lorsqu’on parle d’un monde « compact », cela ne signifie pas qu’il est restreint. Il est simplement conçu pour être non-procédural et ne cherche pas à s’étirer indéfiniment. Vous revisiterez certaines zones à plusieurs reprises, et vos actions auront un impact visible sur l’environnement et ses habitants.

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L’histoire prend place dans un univers inspiré des cultures celtiques et slaves, où chaque jour est un défi. Après avoir assisté à la fuite des druides de votre village avec un mystérieux cristal rouge, vous prenez les choses en main et décidez de les suivre dans les sombres et profondes forêts environnantes. Lorsque tout dérape, vous vous retrouvez seul avec le cristal, piégé dans le monde magique et mystérieux de Drova. Votre mission est simple : apporter le cristal à la ville de Nemeton pour espérer retrouver votre foyer… du moins, c’est ce que vous espérez.

Malheureusement, le jeu présente un certain nombre de défauts, notamment en ce qui concerne l’absence de signalisation. Votre carte est délibérément minimaliste et incomplète, ce qui ajoute un niveau de difficulté pour les joueurs qui aiment avoir un sens de l’orientation bien défini. Si vous souhaitez marquer des lieux importants ou des points d’intérêt, vous devrez acheter de l’encre auprès d’un vendeur pour tracer vos propres repères. Cela peut sembler une approche immersive, mais pour beaucoup, cela devient vite une source de frustration.

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En ce qui concerne l’intrigue, le récit global offre une certaine flexibilité, mais seulement jusqu’à un certain point. Les actions que vous choisissez de mener, ainsi que les quêtes que vous accomplissez pour les différentes factions, auront des répercussions sur la manière dont les personnages non-joueurs (PNJ) interagiront avec vous. Une fois que vous vous engagez dans une direction particulière, il est difficile de revenir en arrière, car ce choix influence non seulement la perception des PNJ, mais également ce que vous trouverez dans certaines zones. Les interactions avec les factions sont donc cruciales, et une mauvaise gestion de vos relations avec l’une d’elles pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la suite du jeu, un peu à la manière de Gothic, où des PNJ spécifiques doivent vous enseigner de nouvelles compétences et capacités. Si vous vous retrouvez en mauvaise posture avec l’une de ces factions, cela peut sérieusement compromettre votre progression.

Cependant, l’un des points forts de Drova est son utilisation efficace de l’espace. Il n’y a pas d’endroits inutiles ou de chemins sans issue : si vous pouvez vous rendre quelque part, il y a presque toujours une raison de le faire. Que ce soit des cadavres à fouiller, des boîtes à ouvrir, des sacs abandonnés ou même des objets éparpillés sur le sol, l’exploration est constamment récompensée. Le jeu propose également un système d’artisanat assez poussé, ce qui vous encourage à tout ramasser, des morceaux de viande aux baies sauvages, qui peuvent ensuite être cuisinés sur des feux de camp pour améliorer vos ressources. Cela donne une véritable profondeur à l’exploration, chaque découverte ayant une utilité potentielle dans votre aventure.

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Ainsi, malgré ses défauts en termes de navigation et de gestion des factions, Drova: Forsaken Kin parvient à offrir une expérience d’exploration gratifiante, où chaque recoin du monde a son importance et où la collecte de ressources devient un aspect essentiel de la survie.

Dans Drova: Forsaken Kin, les compétences et l’acquisition d’XP sont étroitement liées au système de combat, offrant ainsi une progression naturelle et gratifiante à mesure que vous vous immergez dans l’action. Chaque fois que vous montez de niveau ou que vous utilisez une arme de manière répétée, vous gagnez en maîtrise de celle-ci, débloquant de nouvelles compétences qui enrichissent encore davantage votre arsenal. Cela donne un sentiment de progression tangible, où chaque affrontement vous rend plus fort et plus polyvalent.

Les compétences elles-mêmes sont variées et bien conçues. Par exemple, certaines, comme les sorts, nécessitent de remplir une jauge d’énergie en frappant vos ennemis, ce qui ajoute une dynamique stratégique au combat. D’autres compétences sont basées sur un système de temps de recharge, vous obligeant à gérer vos actions avec soin, en choisissant le moment idéal pour utiliser vos capacités les plus puissantes. Cette combinaison de jauge d’énergie et de temps de recharge donne un rythme intéressant aux batailles, vous poussant à réfléchir à la meilleure façon d’utiliser vos ressources.

Les armes à distance, comme les arcs, apportent une touche supplémentaire de précision au gameplay. Tirer une flèche ne se résume pas à un simple clic : vous devez « tirer » la corde de l’arc et aligner deux lignes pour ajuster votre tir avant de relâcher la flèche. Cette mécanique ajoute une couche de tension et d’adresse, vous poussant à maîtriser l’art du tir à l’arc pour atteindre vos cibles avec précision. Cela fait de chaque tir une décision réfléchie, ce qui renforce l’immersion et le sentiment de satisfaction lorsque vous réussissez un coup bien placé.

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L’ensemble du système de progression dans Drova: Forsaken Kin repose donc sur une utilisation astucieuse des armes et des compétences, rendant chaque combat non seulement excitant, mais aussi enrichissant. Vous avez constamment l’impression de devenir plus habile, que ce soit par la maîtrise d’une arme particulière ou par le déverrouillage de nouvelles compétences qui transforment votre style de jeu. Cela crée une boucle addictive où l’envie d’expérimenter avec différentes armes et capacités se fait naturellement, tout en maintenant l’équilibre entre stratégie et action brute.

Malgré l’absence de dialogues en dehors de l’introduction et un créateur de personnages plutôt simple, Drova: Forsaken Kin regorge d’une atmosphère saisissante. Le pixel art, à la fois sombre et oppressant, la musique envoûtante, ainsi que le sentiment constant d’isolement dans un monde hostile, se mêlent pour offrir une expérience de RPG qui marque les esprits. Ce jeu parvient à se démarquer par sa fraîcheur tout en rappelant l’essence de classiques du genre.

L’absence de cartes détaillées et de marqueurs de quêtes peut rebuter certains joueurs (je dois avouer que leur présence m’aurait facilité la tâche à certains moments), mais cette décision de design vous pousse à ralentir et à vraiment vous plonger dans l’univers du jeu. Au premier abord, certains systèmes semblent relativement basiques, mais la richesse de l’expérience dépend directement de votre investissement dans ce monde mystérieux. Plus vous prenez le temps d’explorer et de comprendre ses subtilités, plus le jeu vous en récompense.

Avec une durée de vie pouvant atteindre 30 à 40 heures selon votre envie d’exploration et de découverte, Drova: Forsaken Kin propose une aventure riche et immersive. Que vous choisissiez de vous y plonger pour une courte session d’une heure ou que vous vous immergiez pendant plusieurs heures d’affilée, le jeu reste captivant et offre toujours de quoi surprendre et satisfaire.

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