Diablo IV a marqué un tournant essentiel, non seulement pour la série, mais aussi pour Blizzard. Alors que *Diablo III* avait déjà rencontré un certain succès, le retour de Diablo IV à l’esthétique gothique sombre qui avait fait la renommée des deux premiers jeux était une décision bienvenue. De plus, son scénario captivant a été largement salué, laissant la porte ouverte à des suites inévitables.

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Un an et demi plus tard, la première de ces suites, Vessel of Hatred, voit enfin le jour. À bien des égards, cette extension ressemble à une continuité de Diablo IV, ce qui n’est pas un défaut. Elle s’intègre parfaitement au jeu de base, en reprenant ses points forts tout en corrigeant certaines faiblesses. Bien que l’extension reste parfois prudente, Vessel of Hatred s’impose comme une digne addition à cet univers diaboliquement réussi.

Le « DLC » reprend l’histoire là où Diablo IV s’était arrêté. Les Horadrims, autrefois unis, sont désormais divisés par des désaccords profonds sur la manière de lutter contre les forces de l’enfer. Neyrelle, toujours pleine d’espoir, s’est lancée seule dans une quête pour détruire Méphisto une bonne fois pour toutes. Cependant, sa décision d’emprisonner le Seigneur de la Haine lui inflige des tourments insoutenables, alors que Méphisto la tourmente mentalement, attisant ses doutes et ses incertitudes.

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C’est dans cette quête pour retrouver Neyrelle que nous arrivons dans une nouvelle région, Nahantu. Cette jungle dense et verdoyante, humide et luxuriante, contraste nettement avec les couleurs plus ternes du jeu de base. Bien que Nahantu ait été épargnée par les machinations de Lilith, elle tombe rapidement sous l’influence corruptrice de Méphisto, qui manipule Neyrelle, tandis que la Cathédrale de Lumière, privée du contrôle d’Inarius, la pourchasse avec une frénésie aveugle.

L’importance de Vessel of Hatred réside dans son choix de revisiter des personnages et des factions clés du jeu de base, renforçant ainsi son intérêt. Bien qu’il introduise quelques nouveaux visages intrigants comme Eru et Maka, l’accent reste principalement sur les luttes intérieures de Neyrelle face à Méphisto. Ce conflit ne se limite pas à ses tentatives de la contrôler, mais inclut aussi sa culpabilité de survivante après tout ce qu’elle a enduré. Cela s’inscrit naturellement dans la progression de l’expérience traumatisante qu’elle a vécue en cherchant à sauver Sanctuaire, donnant au joueur une raison immédiate de se plonger dans cette intrigue.

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La durée plus courte de l’extension resserre également le rythme général, évitant les actes intermédiaires gonflés qui ralentissaient parfois le jeu de base. Vessel of Hatred exploite pleinement chaque élément narratif dans cette trame condensée, ce qui rend l’expérience d’autant plus captivante. Le tout culmine en une conclusion thématique forte et cathartique, surtout pour Neyrelle, tout en laissant entrevoir clairement la direction que prendra la deuxième extension de Diablo IV.

Le principal ajout de gameplay dans Vessel of Hatred est la nouvelle classe, le Sacresprit. Ces guerriers, en harmonie avec les liens spirituels de Nahantu, utilisent les esprits animaux comme armes pour repousser les forces démoniaques. Bien que leur concept soit similaire à celui des druides, les Sacresprit apportent un nouveau fantasme de gameplay inédit dans les précédentes classes de Diablo.

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Chacune des compétences du Sacresprit invoque un Esprit Gardien différent, doté d’affinités élémentaires uniques et de styles de jeu variés. Par exemple, le Gardien Jaguar augmente la vitesse d’attaque pour un jeu à rythme rapide, tandis que le Gardien Gorille privilégie des compétences à zone d’effet plus lentes et une approche défensive. On trouve aussi le Gardien Aigle et le Gardien Mille-pattes : le premier combine la vitesse et la puissance du Jaguar avec des compétences infligeant la vulnérabilité, tandis que le second se concentre sur le contrôle des foules et les effets de statut débilitants.

Bien que vous puissiez vous spécialiser dans un archétype particulier et exploiter ses points forts, la meilleure manière de jouer le Sacresprit consiste à combiner des compétences issues de différents esprits gardiens pour maximiser leur complémentarité. Cela vous permet de pallier les faiblesses d’un gardien en particulier ou de créer des combos dévastateurs. Par exemple, associer les compétences du Gardien Mille-pattes et du Gardien Gorille peut transformer votre personnage en un maître du contrôle des foules, infligeant du poison et terrifiant les ennemis, tout en les préparant aux lourdes attaques du Gorille.

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Le Sacresprit offre une multitude de façons de jouer dans Vessel of Hatred, et cela crée une véritable impression de nouveauté parmi les classes déjà exceptionnelles de Diablo IV. Aucune configuration ou style de jeu ne sera identique, offrant une flexibilité et une adaptabilité uniques dans l’univers de Diablo IV. J’ai souvent alterné entre différentes spécialisations grâce à la possibilité de le faire gratuitement à tout moment, et je suis impatient de découvrir les combinaisons redoutables que la communauté trouvera en explorant pleinement cette classe.

Nahantu est un ajout remarquable à l’univers de Diablo IV. Explorer un environnement plus vivant et dynamique apporte un vent de fraîcheur. Bien qu’il conserve les nuances gothiques familières dans sa palette de couleurs et son design global, il se distingue des autres lieux du jeu de base. La transition de Sanctuaire à Nahantu est frappante, notamment à travers l’influence mésoaméricaine présente dans son iconographie et ses structures. Cet environnement explore également un aspect plus spirituel du monde et de l’intrigue, apportant une nouvelle dimension à la franchise.

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Sur le plan de la conception, Nahantu ne diffère pas fondamentalement des autres régions du Sanctuaire. On y trouve des quêtes secondaires, des quêtes mondiales, des activités optionnelles, des objets à collectionner pour améliorer la réputation, et bien d’autres éléments familiers. Si vous avez apprécié la boucle d’exploration du jeu de base, vous retrouverez une expérience similaire dans Vessel of Hatred. Cela peut cependant être à double tranchant : la progression reste fluide et constante, mais l’ensemble ne semble pas vraiment innovant par rapport au jeu principal. Même les autels de Lilith ont un équivalent à Nahantu, et la mécanique de grind pour la renommée refait également surface — pour le meilleur ou pour le pire.

L’une des nouvelles fonctionnalités les plus intéressantes de Vessel of Hatred est l’introduction des mercenaires, une mécanique déjà présente dans Diablo II. Ces mercenaires sont des PNJ que vous pouvez recruter pour vous accompagner dans vos aventures à travers Nahantu et Sanctuaire. Avec le lancement de l’extension, quatre mercenaires seront disponibles, chacun disposant de son propre arbre de compétences et de comportements spécifiques pour compléter votre classe.

Ce système ajoute une dimension supplémentaire de progression, permettant aux joueurs d’ajuster et de personnaliser leurs mercenaires pour combler les lacunes de leur propre classe. Par exemple, Raheir peut jouer le rôle de tank en attirant les ennemis ou devenir un combattant polyvalent qui inflige des vulnérabilités. Ce système est particulièrement utile pour les joueurs solo, offrant une aide précieuse lorsque les combats deviennent plus difficiles. Thématiquement, il s’aligne bien avec l’idée centrale de Vessel of Hatred, qui explore l’importance de trouver du soutien et de s’unir face à l’adversité.

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Il peut sembler redondant de souligner à nouveau la beauté de Nahantu, mais il est difficile de passer sous silence l’excellence du style artistique et de l’esthétique générale de Diablo IV dans un tel environnement. Les jungles de Nahantu sont de véritables labyrinthes, denses en arbres et vignes, avec les forces de l’enfer qui se dissimulent dans l’ombre et la Cathédrale de Lumière qui s’étend le long de ses chemins sinueux. Malgré son apparence séduisante et naturelle, l’atmosphère inquiétante propre à Sanctuary imprègne également ce lieu, ajoutant une couche de tension à chaque exploration.

Le jeu ne se limite pas à la jungle : des régions désertiques arides bordent les zones naturelles, offrant une transition fluide vers et depuis la carte de base de Diablo IV. Vessel of Hatred propose également sa part de paysages infernaux à explorer, tous aussi riches en détails et en iconographie distincte. Cet aspect visuel reste l’un des points forts de Diablo IV, confirmant que la franchise excelle lorsqu’elle plonge dans les nuances de dark fantasy de son univers gothique.

Vessel of Hatred est un ajout indéniablement solide à Diablo IV. Bien qu’il ne prenne pas beaucoup de risques en ce qui concerne l’exploration et les activités en monde ouvert, il est difficile de critiquer ces aspects quand les bases sont aussi robustes. Si vous cherchez une extension qui révolutionne l’expérience Diablo IV, Vessel of Hatred ne sera pas celle-ci. Mais si vous voulez simplement profiter de plus de ce qui fait la force du jeu, cette extension mérite clairement votre attention.

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