Il est facile de comprendre ce que QUByte Interactive a voulu accomplir avec Mars 2120, un jeu de science-fiction de type Metroidvania mettant en scène une héroïne courageuse dans une combinaison spatiale sophistiquée, dotée de pouvoirs évolutifs pour l’aider à traverser un laboratoire infesté de créatures extraterrestres. Les influences de Metroid Dread sont évidentes, mais cela n’est pas toujours à l’avantage du jeu. Après presque deux ans en accès anticipé, Mars 2120 est enfin prêt pour sa version 1.0, mais la question demeure : l’attente en valait-elle la peine ?

Vous incarnez le sergent Anna Charlotte, bloquée sur Mars au milieu du chaos. Une force maléfique a envahi la colonie, tous les habitants sont morts, et des mutants, monstres et chercheurs corrompus rôdent partout. Équipée d’une combinaison de combat modulaire et d’un fusil personnalisable avec trois « noyaux » spéciaux (électricité, glace, feu), Anna doit survivre.

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La comparaison avec la série Metroid, en particulier Dread, est à double tranchant. D’un côté, c’est un hommage appréciable de la part d’un petit studio à un pilier du genre, mais de l’autre, cela met en lumière la différence de qualité entre les deux jeux. Mars 2120 propose quelques bons moments, mais il est affaibli par ses contrôles, des combats peu inspirés et une conception de boss parfois décevante.

Pour approfondir les combats, Charlotte peut alterner entre différents modes de tir pour son fusil, comme un pistolet laser violet chargé ou un fusil à pompe à glace. Cependant, tout semble indiquer que QUByte Interactive privilégie les attaques au corps à corps. Les ennemis restent immobiles devant vous pendant que vous videz 12 à 15 balles sur eux, mais vous pouvez tout aussi bien effectuer deux combos en mêlée pour les éliminer. Il existe quelques compétences intéressantes, comme la possibilité de générer une charge électrique autour de vous qui soulève les ennemis dans les airs de manière comique, mais même si ces capacités peuvent vous faire gagner du temps, rien n’est plus efficace que de simplement frapper vos adversaires.

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Les mouvements des ennemis sont rigides et saccadés, tandis que leurs attaques au corps à corps sont étonnamment rapides, comme si quelques images d’animation manquaient. Quant aux ennemis à distance, ils restent immobiles et vous laissent les abattre sans grande résistance, même lorsque vous êtes face à eux avec la gâchette enfoncée. Mars 2120 propose également deux des pires combats de boss vus dans un Metroidvania depuis un moment. L’un est une brute massive avec seulement trois attaques faciles à esquiver, et l’autre est une araignée de glace géante que vous devez combattre en mêlée jusqu’à ce qu’elle retombe dans son trou. Dans l’ensemble, les combats sont plutôt mous, et la conception sonore (le fusil ressemble à une machine à sous) ne fait qu’accentuer cette impression de manque de dynamisme.

L’exploration s’en sort un peu mieux. Charlotte débloque rapidement des compétences comme un sprint aérien et un saut mural grâce à son noyau de foudre, avec des mouvements plus complexes à découvrir plus tard. Cependant, la manière dont ces pouvoirs sont acquis manque d’excitation. Généralement, vous rencontrez un obstacle, puis trouvez presque immédiatement un bonus ou un boss qui vous donne la capacité nécessaire pour le surmonter. Le jeu manque de passion dans ce domaine, bien que revenir explorer des zones avec de nouveaux pouvoirs puisse offrir des récompenses intéressantes, si vous parvenez à y retourner. Mars 2120 dispose d’un système de voyage rapide, mais celui-ci est peu pratique, avec des points de téléportation éloignés les uns des autres, ce qui limite son utilité.

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C’est regrettable, car il y a un jeu décent qui se cache quelque part dans Mars 2120. Certains niveaux sont plutôt bien conçus, comme celui qui se déroule au sommet d’un train à grande vitesse à moitié détruit, mais l’originalité manque cruellement. Charlotte, l’héroïne, est dépourvue de personnalité, et aurait pu être n’importe quel personnage, tant elle n’interagit pas vraiment avec le monde autour d’elle. La conception des ennemis est correcte, mais on retrouve des variantes recolorées dès les premières zones. Quant aux pouvoirs, ils sont plutôt classiques et n’apportent rien de nouveau par rapport à d’autres jeux du même genre.

Mars 2120 ne parvient pas à suffisamment se distinguer. Ses influences, notamment Metroid, sont évidentes, mais cela ne suffit pas à compenser des combats peu stimulants, des boss mal conçus et un level design répétitif. Pour les amateurs de Metroidvania, c’est une aventure qui peut valoir le détour grâce à ses pouvoirs visuellement intéressants, mais elle donne encore l’impression d’un jeu en accès anticipé.

 

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