Le Big Bang a été l’impulsion dont notre univers avait besoin pour commencer à exister. Dans The Holy Gosh Darn, le paradis est également menacé par un Big Bang qui, de manière plutôt inquiétante pour l’archange Cassiel, signifierait la destruction totale de ce lieu sacré. En tant que Cassiel, vous disposez de seulement six heures pour trouver le « Gosh Darn » et l’utiliser pour sauver votre maison. Heureusement, la Mort vous offre une horloge permettant de voyager dans le temps, rendant ainsi votre quête un peu plus accessible. Et, pour être honnête, il est normal qu’elle vous aide, car tout cela est en grande partie sa faute…

Le jeu commence de façon spectaculaire. Alors que Cassiel et sa meilleure amie essaient de deviner quel chien sera le prochain à atteindre le paradis (car oui, tous les chiens vont au paradis), une soudaine vague de fantômes défonce les portes et détruit entièrement votre maison. Une sacrée entrée en matière (jeu de mots intentionnel). Heureusement, dans vos derniers instants, la Mort intervient pour vous expliquer ce qui vient de se passer. Elle vous offre la fameuse horloge temporelle et vous accompagne pour tenter de réparer les conséquences de ses actions.

En théorie, tout devrait être simple : il vous suffit de récupérer le Holy Gosh Darn, un artefact mystérieux créé par Dieu il y a très longtemps, censé être une arme redoutablement puissante. Le problème, c’est que vous ignorez à quoi ressemble cet artefact. Pire encore, il est enfermé dans un coffre-fort, mais lorsque vous arrivez, le gardien est profondément endormi et ne peut vous laisser entrer. Je ne vous dévoilerai pas la suite de l’histoire, mais vous voyez le principe : pour obtenir l’objet X, il vous faut d’abord l’objet Y, et il est impératif d’arriver à l’endroit X avant une heure précise, faute de quoi l’action Y ne pourra se dérouler. Bref, il s’agit d’une série de quêtes d’objets qui vous feront résoudre des énigmes.

Je sais que cette description peut sembler un peu abrupte, mais je tiens à préciser une chose : si ce type de gameplay est votre tasse de thé, vous allez adorer ce jeu. Si vous recherchez plus qu’une course d’un point A à un point B et vice-versa, alors ce jeu ne sera peut-être pas pour vous. Cela dit, si vous êtes indécis à propos de The Holy Gosh Darn, je vous encourage vivement à l’essayer. Certes, il y a beaucoup de déplacements, mais vous évoluez dans un monde superbement conçu. En traversant le Ciel, la Terre, l’Enfer et Helheim, vous ferez la rencontre de personnages excentriques. Des PDG maléfiques aux Anciens que vous pouvez provoquer, le jeu inclut également tous vos personnages bibliques préférés ! Je vous dirais lesquels, mais honnêtement, mes connaissances en la matière sont limitées, donc je ne saurais qui vous spoiler.

Les anges, les démons et les autres personnages sont magnifiquement doublés, leur donnant véritablement vie. Les animations sont également très plaisantes à regarder, et le style 2D du jeu rappelle les dessins animés du samedi matin, mis à part les innombrables jurons lancés par les anges. En effet, ce jeu en contient beaucoup. Mais, soyons honnêtes, qui ne jurerait pas si sa propre existence était en péril ? Comme vous l’avez sans doute deviné, les dialogues jouent un rôle crucial. Avec seulement six heures pour sauver votre maison, vous n’avez pas le temps d’écouter des conversations interminables, surtout si vous devez les répéter. Cependant, interrompre quelqu’un en pleine phrase est plutôt malpoli, et cela pourrait les rendre moins enclins à vous aider. Vous devrez donc user de stratégie pour savoir quand dire à quelqu’un d’aller droit au but. Cet aspect du gameplay est à la fois amusant et immersif, vous faisant ressentir la frustration de Cassiel quand tout ce que vous voulez, c’est sauver ce foutu paradis.

The Holy Gosh Darn me rappelle beaucoup Afterparty de Night School Studios, avec un gameplay similaire et des interprétations originales du Paradis et de l’Enfer. Les deux jeux partagent également une production de qualité, avec des graphismes splendides, un doublage exceptionnel et une écriture brillante. La musique et l’ambiance sonore sont également remarquables : elles s’adaptent parfaitement aux lieux, comme la Terre ou Helheim, chacun nécessitant une atmosphère distincte. Au fur et à mesure que l’horloge se rapproche du point de non-retour, les signaux sonores accentuent la tension. C’est une autre des nombreuses petites touches qui font de ce jeu une véritable pépite.

L’humour est également au rendez-vous. Comme je l’ai déjà mentionné, je reste souvent sceptique lorsque les développeurs affirment que leur jeu est drôle. Mais Perfectly Paranormal a su élever l’humour de ses précédents jeux, Manual Samuel et Helheim Hassle, à un tout autre niveau. Les personnages qui reviennent de ces jeux sont une addition intéressante, s’intégrant parfaitement à l’histoire sans jamais sembler forcés.

Y a-t-il des aspects négatifs dans le jeu ? Eh bien, peut-être. Le seul véritable souci que j’ai rencontré durant ma partie est lié à une certaine répétitivité. Cela dit, c’était souvent de ma faute. Par exemple, il m’est arrivé de partir en quête d’un objet, puis d’oublier de l’ajouter à mon horloge avant de voyager dans le temps, ce qui faisait que je perdais l’objet en revenant à ma destination précédente. Résultat : je devais retourner dans le futur avant de refaire tout le trajet inverse. Les énigmes ne sont pas particulièrement compliquées à résoudre, donc je pense que ce souci relève davantage d’une erreur de ma part plutôt que d’un problème lié au jeu.

Il y a beaucoup de choses à apprécier dans ce jeu. Le rythme est parfaitement maîtrisé, avec de nouveaux éléments de gameplay qui apparaissent au bon moment, même si Cassiel pourrait insinuer que certains d’entre eux auraient été utiles dès le début de l’aventure. Chaque action est empreinte d’un véritable sentiment d’urgence. Il y a aussi des quêtes secondaires qui enrichissent l’expérience de jeu, et elles peuvent être très amusantes, même si j’ai parfois eu l’impression qu’il était difficile de leur accorder du temps, étant donné que l’existence du paradis est en jeu. Malgré cela, je reviendrai peut-être sur le jeu pour explorer davantage ces quêtes et voir comment elles se déroulent.