Les développeurs passionnés de Tengo Project ont ressuscité ce classique avec Shadow of the Ninja – Reborn. Ce remake arbore un style artistique flamboyant et apporte quelques améliorations au gameplay d’origine, offrant ainsi un retour intense et divertissant aux fondamentaux des jeux de plateforme.

Dans une dictature dirigée par des démons, un pays fictif, situé quelque part en 2029, est sur le point de vivre un renversement. Deux ninjas mercenaires au grand cœur arrivent de l’Est pour destituer le Président Garuda.

Le cadre cyberpunk du jeu et la nature démoniaque des antagonistes sont mis en avant dès l’introduction cinématique. Toute référence à des lieux réels a été remplacée par des noms fictifs, et bien que l’intro soit en pixel art, elle reste étonnamment dynamique pour notre époque.

Votre ninja commence l’aventure équipé d’un katana et d’une lance-chaîne (kusarigama), idéales pour affronter des ennemis à courte et longue portée. Ces armes peuvent être améliorées à deux reprises grâce à un orbe de puissance. Vous aurez également accès à une panoplie de sous-armes et d’objets, utiles pour gérer les situations où vos armes principales ne suffisent pas.

Le gameplay est simple mais accrocheur, offrant une action continue qui ne laisse aucun répit. Chaque pas est une nouvelle menace, qu’il s’agisse d’une fosse de piques ou d’un ennemi vous lançant un projectile. Vous devez rester sur vos gardes pour éviter une mort prématurée. Heureusement, les niveaux sont divisés en trois sous-sections relativement courtes. Si vous mourez (ce qui est probable), vous recommencerez seulement à partir du début de la sous-section en cours. Cela est particulièrement utile lors des combats de boss, où il faut parfois plusieurs essais pour comprendre leurs schémas d’attaque, sans avoir à tout recommencer depuis le début du niveau.

Ceux qui ne sont pas très à l’aise avec les jeux exigeants pourraient vouloir éviter Shadow of the Ninja – Reborn, car il s’inscrit fièrement dans la tradition des jeux «Nintendo-Hard». Si vous êtes concentré et en pleine forme, vous pourriez le terminer en une à deux heures, mais les niveaux sont conçus pour frustrer et punir presque à chaque tournant. Ce n’est pas aussi impitoyable que les fameuses têtes de Méduse dans Castlevania, mais il est certain que vous passerez beaucoup de temps à surveiller votre barre de santé et à calculer combien de temps il vous reste avant d’atteindre la prochaine étape. Les moyens de se soigner sont rares, donc chaque erreur a des conséquences durables.

Cela dit, Shadow of the Ninja Reborn est un jeu que l’on peut surmonter avec de la persévérance, et il offre des aides en cas de difficulté. Les objets et sous-armes sont normalement à récupérer au fil des scènes, mais un système de «pitié» vous offrira de plus en plus d’objets de guérison et de rappel si vous échouez plusieurs fois. Cette fonctionnalité permet même aux joueurs moins expérimentés de voir la fin du jeu s’ils persévèrent. En plus de ce système, les sous-armes apportent une réelle valeur ajoutée au combat de base, offrant de nouvelles façons de traiter avec les ennemis.

Les visuels de ce remake ont subi une refonte spectaculaire, s’inspirant du style 16 bits. Les décors comme les tours d’horloges futuristes, les égouts crasseux et les palais de néon offrent une ambiance bien plus immersive que l’original 8 bits. La palette de couleurs est vibrante, et les sprites, notamment ceux des boss conçus par Shunichi Taniguchi, sont d’une grande finesse. Pour ceux qui préfèrent une expérience rétro, des filtres ajoutant des effets comme les lignes de balayage sont disponibles, renforçant l’esthétique nostalgique.

La bande-son a également été revue, avec des arrangements retravaillés par le compositeur original, Iku Mizutani. Le mélange de rock et de chiptune colle parfaitement à l’action, et bien que certaines pistes ne soient pas inoubliables, elles accompagnent très bien le gameplay et les visuels.

Shadow of the Ninja – Reborn est un jeu exigeant mais gratifiant, qui rend hommage à son ancêtre tout en conservant ce qui faisait le charme de l’original. Malgré sa courte durée, sa rejouabilité permet de prolonger l’expérience de plusieurs heures. Pour ceux qui cherchent à revivre les défis des premiers jeux Nintendo, ce titre au charme rétro indéniable se place fièrement aux côtés des plateformes «néo-rétro» modernes comme Panzer Paladin et Gravity Circuit.