Le jeu original est sans conteste l’un des jeux les plus influents et importants de l’ère MS-DOS. Souvent considéré comme le précurseur du genre de la simulation immersive, il a introduit une perspective à la première personne et une atmosphère d’horreur techno, qui ont inspiré des titres comme Half-Life, Deus Ex, et plus récemment, Prey d’Arkane. Bien que son importance historique soit indéniable, les joueurs d’aujourd’hui pourraient trouver difficile de revenir au jeu original, comparé à d’autres classiques des années 90. Ce remake complet de System Shock parviendra-t-il à le réinventer pour un public moderne ?
D’une certaine manière, nous avons déjà emprunté ce chemin. Nightdive Studios avait sorti System Shock Enhanced Edition en 2015, avec une série d’améliorations de la qualité de vie et un support pour les systèmes Windows modernes. Cependant, ce n’était qu’un avant-goût, car Nightdive a rapidement annoncé un remake complet du jeu. Après des années de retards, ce remake est enfin arrivé, et… c’est toujours System Shock, avec ses bons et ses mauvais côtés.
La cinématique d’introduction est présente et intacte mais, cette fois-ci, vous prenez immédiatement le contrôle de votre pirate informatique malchanceux. Après avoir exploré votre apaprtement, vous accédez à votre ordinateur portable et cmmencez à pirater les systèmes de Tri-Optimum. Vous êtes brutalement interrompu par un service de sécurité armé et contraint de pénétrer dans les sysètmes de SHODAN, l’IA de la station spatiale Citadelle. Chargé de supprimer les paramètres éthiques de SHODAN, vous êtes drogué et l’écran s’assombrit. Vous vous réveillez dans la baie médicale de la Citadelle, face à des robots, des mutants et la psychopathe SHODAN elle-même.
La première chose que les joueurs remarqueront est la mise à jour graphique avec Unreal Engine 4. Les blocs de couleurs primitifs et les ennemis grossiers ont été remplacés par une esthétique beaucoup plus détaillée et contemporaine, insufflant une nouvelle vie au monde de la Citadelle. Sous cette nouvelle couche de peinture, le design des niveaux et le placement des objets restent presque entièrement inchangés, bien qu’il soit désormais plus difficile de repérer les objets dans des environnements beaucoup plus chargés. Ce défi est aggravé par la possibilité de ramasser tout ce que vous voyez (avec les restrictions d’un inventaire limité). Au début, collecter tout ce que vous trouvez puis le recycler pour des crédits est une nécessité, mais cette tâche devient moins lourde à mesure que vos options offensives augmentent.
Au début, vous n’aurez accès qu’à un tuyau en métal et devrez vous approcher de vos ennemis, mais de nombreuses autres armes sont disponibles à mesure que vous progressez dans le jeu. J’ai été surpris de voir à quel point ces options rapprochent le jeu d’un jeu de tir à la première personne, même s’il reste complexe de choisir les armes et les munitions les mieux adaptées aux ennemis organiques ou robotiques.
Étant donné la nature limitée de votre inventaire, vous devrez faire des choix difficiles concernant les armes à transporter et prioriser les ressources appropriées. Les objets de quête et les items de guérison partagent le même espace limité, rendant la gestion de votre inventaire essentielle. Certaines quêtes sont peu claires (presque toutes sont suggérées via des audiologs), donc il est appréciable que vous ne puissiez pas accidentellement rejeter des objets de quête vitaux, même s’ils occupent toujours de la place.
La véritable star du jeu reste l’histoire et l’atmosphère. SHODAN reste l’un des meilleurs méchants du monde du jeu vidéo, et ses répliques glaçantes et son ton menaçant sont parfaitement recréés ici. Le récit se dévoile à travers les audiologs mentionnés, vous obligeant à explorer chaque niveau pour en découvrir les moindres détails. Bien qu’il s’agisse d’une approche résolument old school, cela s’accorde parfaitement avec l’idée d’être un hacker intrusif dans le système.
Le gameplay mêle combat, exploration et énigmes, chaque aspect ayant ses propres réglages de difficulté pour personnaliser votre expérience. Ces paramètres ne peuvent être ajustés qu’au début du jeu, donc si vous vous retrouvez débordé, il faudra recommencer depuis le début. Même avec les réglages de difficulté les plus bas et les ressources limitées disponibles, le jeu reste très difficile.
Même si j’ai pris plaisir à revisiter Citadel et à affronter SHODAN, j’ai rencontré plusieurs problèmes et désagréments mineurs qui pourraient être frustrants pour les joueurs habitués aux conceptions de jeux modernes. La carte en jeu ne fonctionne pas correctement : elle ne marque pas automatiquement les ascenseurs, les points de recharge, etc., et les marqueurs manuels semblent défectueux. De plus, le jeu manque cruellement d’un journal ou d’un suivi des objectifs, ce qui entraîne des retours en arrière fastidieux si vous manquez un journal audio crucial contenant l’indice nécessaire.
Il est également trop facile de se retrouver bloqué si vous n’avez pas l’équipement nécessaire. Par exemple, la section Beta Grove est impossible à traverser sans une combinaison de haut niveau, sans que le jeu ne le signale clairement. Cette combinaison se désactive également lors des rechargements, ce qui vous oblige à naviguer dans les menus pour éviter de mourir à plusieurs reprises. Dans la plupart des jeux, vous pouvez réapparaître en trouvant la salle médicale appropriée à chaque niveau, mais les Groves déclenchent une scène de mort de 60 secondes, ce qui a mis ma patience à rude épreuve.
Je suis heureux d’avoir persévéré jusqu’à la fin, mais le dernier tiers du jeu, qui se transforme en un combat FPS plus classique, met en évidence des mécanismes de jeu quelque peu maladroits. Les combats manquent de poids et d’impact, et il est difficile de savoir si l’on inflige des dégâts ou si l’on gaspille des munitions.
Derrière ses graphismes modernisés et éclatants, System Shock reste fidèle à son essence d’origine, et il y a de bonnes raisons pour que sa suite l’ait rendu en grande partie obsolète. Le résultat final est un jeu qui mérite encore son statut de classique, mais il faut l’accepter pour ce qu’il est. Si vous êtes intéressé par l’histoire du genre horrifique, cette version vaut la peine d’être jouée, mais il peut être utile de garder un guide à portée de main pour naviguer dans les aspects les plus archaïques de System Shock.
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