Nous sommes à l’aube d’une renaissance pour la série de jeux de tir des années 90, avec une série de remakes, remasters et redémarrages qui lui offrent une nouvelle vie. Un exemple frappant est le récent remake complet de Rainbow Cotton, un jeu Dreamcast méconnu sorti exclusivement au Japon en 2000. Réalisé par les développeurs talentueux du studio allemand KRITZELKRATZ 3000, cette version remaniée présente des commandes affinées, des graphismes améliorés et quelques ajouts intéressants.
L’histoire de Rainbow Cotton se déroule dans le royaume enchanteur de Filament, où des créatures maléfiques ont envahi les villes qui produisent la précieuse fibre de coton. Face à cette menace, les fées, dirigées par leur reine Velvet, cherchent un moyen de défense. C’est là qu’intervient Silk, une fée astucieuse qui propose de faire appel à Cotton, une sorcière renommée obsédée par le coton. Grâce à un récit captivant, quelques ajustements habiles et une dose de persuasion, Silk parvient à convaincre Cotton de se joindre à la lutte contre les forces obscures.
L’intrigue du jeu est plaisante et divertissante. Cotton, quelle que soit la scène, apporte une touche de charme avec sa personnalité à la fois adorable et piquante, ajoutant une dimension anti-héroïque à tout ce qui l’entoure.
Même avec les ajustements de KRITZELKRATZ, le gameplay n’est pas totalement fluide. Malgré les changements significatifs apportés par le remake, comme la suppression du réticule de centrage automatique qui était une source de frustration dans l’original, il conserve essentiellement la mécanique de base de l’opus de 2000. Le cœur du gameplay de Rainbow Cotton, le tir, ne parvient pas à captiver autant qu’on pourrait l’espérer. L’une des raisons est que Cotton (et son balai) occupent une grande partie de l’écran, obscurcissant parfois les ennemis, les dangers et les passages.
Même lorsque la vue est dégagée devant vous, l’action dans le jeu donne souvent une impression de chaos imprévisible. Le développeur a introduit un nouveau mécanisme de verrouillage dans le remake, permettant à Silk d’agir comme un missile à tête chercheuse dans le but apparent d’atténuer cette sensation, mais son efficacité est limitée. Ce mécanisme est plutôt lent et vous oblige à rester immobile pour verrouiller une cible, ce qui vous expose aux attaques ennemies. Il est souvent plus judicieux de naviguer autour de l’écran pour trouver un angle d’attaque sûr, en espérant que vos projectiles atteignent leur cible tout en évitant les tirs ennemis qui drainent votre santé et interrompent vos tirs.
Les combats de boss représentent une amélioration notable, se déroulant au milieu et à la fin des niveaux. Avec un seul ennemi imposant à affronter au lieu de centaines d’ennemis plus petits et mobiles, l’action devient plus ciblée et stratégique. De plus, les boss sont à la fois visuellement impressionnants et offrent des défis mécaniques intéressants. Parmi eux, le boss de la troisième étape, Osashimi, se démarque. Ce gros poisson blindé, semblable à un napoléon asiatique, utilise sa queue puissante pour renverser des piliers et déploie également des œufs de poisson. À un moment crucial du combat, la caméra se retourne pour placer Cotton face à Osashimi alors qu’il attaque par derrière, ajoutant une dimension spectaculaire à l’affrontement.
Si vous êtes assez habile et chanceux pour parcourir les cinq étapes en une seule séance, sans interruption, vous pouvez vous attendre à passer seulement 60 minutes au pays du Filament. Pour être honnête, il existe quelques raisons potentielles de revenir au jeu une fois que vous avez terminé, notamment des chemins de branchement, un classement local et un mode coopératif exclusif à ce remake. Notez qu’en coopération, le joueur un contrôle Cotton et le joueur deux contrôle Silk, éliminant ainsi la capacité de Cotton à se verrouiller.
En plus du mode coopératif, Rainbow Cotton est livré avec un « mode rétro », qui fait de son mieux pour imiter l’expérience Dreamcast originale. Il comprend des lignes de balayage et un écran arrondi de type CRT, ainsi que le réticule de centrage à l’ancienne. C’est un artefact historique intéressant, mais en fin de compte, une façon inférieure de jouer au jeu.
Le remake propose également une prise en charge de l’écran large, une interface utilisateur actualisée, des sous-titres et une toute nouvelle localisation en anglais. Il bénéficie également de graphismes HD améliorés, bien que le titre original sur Dreamcast soit déjà assez attrayant, avec son esthétique de dessin animé éclatante et son excellent design de production. La première étape, avec ses allées pavées et ses arbres conifères décoratifs, est particulièrement remarquable, et elle est également accompagnée de l’une des meilleures musiques du jeu.
Cependant, le remake souffre de l’absence d’un manuel ou d’une section de tutoriel. KRITZELKRATZ a manqué une occasion précieuse d’intégrer un guide pour aider les nouveaux joueurs à comprendre les commandes, les modes, les bonus et les systèmes de notation. Pour l’instant, ils doivent se débrouiller seuls.
La résurrection de Cotton se poursuit avec ce remake de Rainbow Cotton. Malgré les améliorations visuelles en HD, le support coopératif et quelques ajustements de qualité de vie, cette nouvelle version reste légèrement supérieure au jeu Dreamcast. Cependant, une grande partie de l’essence même du jeu est préservée ici, ce qui entraîne une expérience mitigée. Le plaisir du tir n’est jamais pleinement atteint, les cinématiques animées manquent de polissage, et l’ensemble se termine par un pic de difficulté frustrant. Dans l’ensemble, ce remake ne parvient pas à corriger les faiblesses fondamentales de l’original.
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