Unicorn Overlord est un RPG de stratégie qui puise son inspiration dans des classiques tels que Fire Emblem et Ogre Battle / Tactics Ogre. Arborant un style old school indéniable, il rappelle un peu l’esthétique de Dragon’s Crown, un autre titre phare de Vanillaware. Cependant, il se distingue par le style artistique distinctif du développeur et par un design modernisé. Bien que le jeu repose en grande partie sur la vision de Vanillaware d’un concept établi, à l’instar de Dragon’s Crown, son manque d’originalité n’entrave jamais son caractère profondément enrichissant en tant qu’aventure. Le studio, après son merveilleux « 13 Sentinels », revient sur le devant de la scène avec un jeu ambitieux. Allez, on est partis pour le test ! 

Dans un univers de fantaisie médiévale peuplé d’artefacts magiques, d’elfes et même de lions à fourrure imposants, l’intrigue de Unicorn Overlord ne parvient pas tout à fait à égaler le reste du jeu. Le protagoniste princier Alain semble aussi plat que la royauté en quête de vengeance, et la narration manque en grande partie de dynamisme et de légèreté. Cette ambiance rappelle fortement l’atmosphère de Fire Emblem, mais à une époque où la série de Nintendo n’avait pas encore adopté un style d’anime complet. Bien que ce ne soit pas mauvais en soi, à l’exception de quelques scènes dramatiques, l’histoire ne parvient pas à maintenir un niveau de captivation constant.

Cependant, à l’instar de Fire Emblem, ce sont les personnages qui vous guident à travers l’aventure. Unicorn Overlord propose plus de 60 héros recrutables au cours d’une campagne d’environ 50 heures, et il est difficile de ne pas s’attacher à la plupart d’entre eux. Ces personnages gagnent votre respect à travers leurs exploits lors des batailles, lorsqu’ils arrachent la victoire à la défaite et mettent en avant votre génie tactique.

Certains personnages sont introduits au fil de l’histoire principale et ont un rôle spécifique à jouer, tandis que d’autres sont découverts via des quêtes secondaires. Ces quêtes optionnelles, bien que souvent non essentielles à l’intrigue principale, sont tout aussi importantes pour le développement global du récit. L’arrivée régulière de nouveaux héros au fur et à mesure de votre progression rend le recrutement de nouveaux alliés dans votre armée particulièrement gratifiant et constitue l’un des aspects les plus addictifs du jeu.

Effectivement, la véritable ingéniosité de Unicorn Overlord réside dans son gameplay dynamique. Il excelle dans le maintien de la nouveauté scénaristique en offrant constamment de nouvelles tactiques à explorer et de nouveaux héros à recruter. Même lorsque vous approchez du dénouement, le jeu continue à vous présenter de nouveaux types d’unités et des capacités inédites qui peuvent transformer complètement votre approche stratégique. Peu de RPG offrent une expérience où la gestion de groupe est aussi captivante, mais dans Unicorn Overlord, ajuster vos troupes est une expérience véritablement immersive.

Ce sont les mécanismes relativement uniques du système d’unités du jeu qui permettent cette flexibilité. Plutôt que de contrôler des personnages individuels, vous formez des escouades en combinant vos héros, offrant ainsi une multitude de possibilités. Vous pouvez constituer des groupes équilibrés avec des combattants au front, soutenus par des archers et des guérisseurs à l’arrière, ou choisir des escouades spécialisées pour contrer des types d’ennemis spécifiques – le choix vous appartient entièrement.

Ne vous laissez pas décourager si cela semble complexe, car l’apprentissage de Unicorn Overlord se déroule de manière fluide et naturelle. Au début, vous êtes limité à former seulement deux ou trois unités, chacune composée de deux combattants. Cependant, au fil de la campagne, vous débloquez progressivement plus d’escouades, et vos groupes existants peuvent accueillir jusqu’à cinq membres. Lorsque vous atteignez ce stade, vous aurez déjà exploré de nombreuses stratégies grâce à l’approche progressive du jeu, rendant chaque nouvelle étape de votre progression aussi organique que stimulante.

Une fois que vous avez pris le temps de constituer vos escouades, il est temps de les déployer sur le champ de bataille. Les affrontements se déroulent en temps réel, mais le jeu peut être mis en pause à tout moment, et il s’arrête automatiquement à chaque commande émise ou à chaque événement important. Les cartes suivent principalement une structure linéaire : avancez de garnison en garnison, en les capturant au fur et à mesure, mais des obstacles supplémentaires, comme des barricades et des catapultes, sont progressivement intégrés à la formule.

À travers chaque carte, le jeu vous incite à observer votre environnement et à planifier en conséquence. Les champs de bataille d’Unicorn Overlord ne sont pas nécessairement complexes en eux-mêmes ; la profondeur tactique du jeu réside dans votre capacité à vous préparer. Le bon déploiement des unités au bon moment, suivi de décisions judicieuses à chaque instant, sont les clés de vos victoires.

Dès que deux unités adverses se rencontrent, le combat tour par tour commence automatiquement. Les personnages agissent selon leurs tactiques prédéfinies – fondamentalement des comportements modifiables – et utilisent les capacités spécifiques à leur classe. Encore une fois, la profondeur et la personnalisation offertes sont impressionnantes dans le bon sens du terme. Sur les difficultés facile ou normale, vous pouvez vous en remettre aux tactiques par défaut qui s’avèrent souvent efficaces. Cependant, ceux qui recherchent des défis plus ardus devront envisager toutes les possibilités stratégiques.

C’est à ce moment que les caractéristiques individuelles des unités entrent en jeu. Par exemple, les chevaliers griffons aériens sont extrêmement vulnérables aux attaques des archers, mais ces derniers sont inefficaces contre l’infanterie équipée de boucliers. Pour contextualiser, ce n’est jamais aussi simple que le triangle d’armes de Fire Emblem car il y a une multitude de classes différentes à considérer, mais en général, les forces et les faiblesses restent au cœur du système de combat d’Unicorn Overlord.

Notre principal reproche concernant les combats est que les batailles peuvent devenir longues, surtout dans les phases avancées du jeu. Lorsque vous avez une unité constituée de cinq personnages affrontant une autre unité de cinq membres, chacun ayant accès à de multiples actions en raison de leur niveau élevé, les escarmouches peuvent s’étirer sur plusieurs minutes. Bien que voir les héros que vous avez soigneusement entraînés remporter la victoire soit extrêmement gratifiant, les combats prolongés peuvent devenir un peu lassants pour les joueurs moins patients.

Heureusement, un bouton de vitesse accélérée est disponible lorsque l’ennui se fait sentir, et il est même possible de sauter complètement les scènes de combat si vous connaissez déjà le dénouement. De plus, le jeu offre un aperçu rapide avant chaque rencontre, vous fournissant un résumé des dégâts entrants et sortants, ce qui vous aide à décider si une confrontation avec une unité particulière en vaut la peine. Un ajout bien pensé qui permet de gagner du temps.

Pendant les phases hors combat, vous explorez une vaste carte du monde en incarnant Alain, bien que celle-ci ne soit pas totalement ouverte. Même si vous avez une certaine liberté pour tracer votre propre chemin et découvrir de nombreux sites optionnels, vous êtes souvent guidé vers la progression de l’histoire principale. Cependant, cette exploration d’un monde étendu contribue à ancrer la narration d’Unicorn Overlord, lui conférant une atmosphère plus proche des RPG traditionnels où l’aventure semble authentique, plutôt que de simplement suivre des étapes prédéfinies.

Comme nous l’avons déjà mentionné à propos de 13 Sentinels, c’est la même impression avec Unicorn Overlord : la direction artistique distinctive de Vanillaware élève considérablement l’expérience. Les visuels sont magnifiques, avec des designs de personnages fantastiques et des décors somptueux. Même les menus sont d’une superbe propreté, laissant transparaître l’impression que la création de l’identité visuelle de ce jeu était une véritable passion pour ses développeurs.

Il est difficile de déterminer si Unicorn Overlord est objectivement le meilleur jeu de Vanillaware, mais pour moi, il se classe parmi les meilleurs, en lice pour la première place – et cela témoigne d’un éloge extrêmement élevé. C’est un RPG stratégique impeccable et profondément captivant ; le meilleur exemple du genre auquel nous avons joué depuis des années. Pour ceux qui recherchent une expérience immersive de réflexion tactique, c’est un incontournable – et même pour les autres, c’est une aventure fantastique qui captive l’imagination. Vanillaware a une fois de plus démontré son talent indéniable.