En ce qui concerne les jeux de type « romans visuels », peu de compagnies produisent leurs propres titres japonais. Les raisons peuvent être liées au caractère de niche du genre ou aux coûts élevés de localisation. Parmi ces entreprises, Nippon Ichi est surtout connue pour la série Disgaea et a publié plusieurs titres exclusifs au Japon. Toutefois, cela change avec la sortie de l’aventure mystère « Process of Elimination » qui est maintenant disponible en occident. Nous allons donc examiner de plus près ce titre pour en savoir plus.

Process of Elimination met en scène Wato Hojo, un apprenti qui rêve de devenir détective dans une ville où sévit un tueur en série nommé le Quartering Duke. Le tueur cache son genre grâce à un filtre vocal et laisse toujours deux victimes derrière lui, affirmant que tout cela n’est que pour le divertissement. Wato est repéré par la Detective Alliance, une organisation qui rassemble les détectives les plus respectés pour résoudre l’affaire du Quartering Duke une bonne fois pour toutes. Chacun des membres a une capacité dans laquelle il excelle, reflétée par leur nom de code. Cependant, il est interdit de révéler son vrai nom, sauf si cela est absolument nécessaire. À sa grande déception, Wato est considéré comme un détective « incompétent ».

La majeure partie de l’expérience de Process of Elimination consiste en une grande quantité de texte que vous faites défiler à travers les pages. À mon avis, cela convient particulièrement bien à un petit écran tel que celui de la Nintendo Switch. La police de caractères utilisée a un espacement assez large entre les glyphes, ce qui m’a obligé à m’asseoir un peu plus loin de mon téléviseur que ma distance de visionnement habituelle pour une lecture confortable. Si vous êtes indécis quant à la plateforme à choisir entre PS5 ou Switch, je recommanderais la dernière.

Comme certains de ses contemporains tels que Danganronpa, 13 Sentinels et Ai: The Somnium Files, une fois que vous avez compris le rebondissement de l’intrigue, il est impossible de revivre correctement l’histoire de Process of Elimination. Cependant, les premiers chapitres souffrent de problèmes de rythme, mais cela s’améliore considérablement au milieu du jeu. Bien que le jeu soit court, même pour les normes du roman visuel, le trophée Platine est assez facile à obtenir pour les intéressés. J’ai réussi à terminer tous les chapitres en moins de dix heures, et les trophées restants m’ont pris seulement deux ou trois heures supplémentaires.

Les personnages de Process of Elimination, en particulier les détectives, ont un dialogue et des interactions hilarants, et l’équipe de localisation mérite des éloges pour avoir réussi à transmettre leur bizarrerie. Bien qu’il soit dommage qu’il n’y ait pas de doublage anglais, l’équipe de localisation a fait un excellent travail pour traduire fidèlement certains éléments de l’interface utilisateur et des termes écrits en pensant à la langue japonaise. Parmi les personnages attachants, Downtown, qui utilise beaucoup l’argot d’Internet, et Bookworm, qui parle toujours comme si elle était une narratrice, sont particulièrement agréables.

Cependant, la fin de l’histoire aurait pu être plus élaborée. Il semble que les développeurs aient voulu étendre la vision du monde et le scénario, mais ont finalement décidé de couper brusquement. Les informations qui traitent du cas de chaque détective et les pensées résiduelles, qui fournissent de brefs sketchs pour en apprendre plus sur leur passé, ont été reléguées dans un menu facultatif. L’épilogue implique également l’existence d’une suite potentielle, mais étant donné que Process of Elimination est sorti au Japon il y a près de deux ans sans nouvelles d’une suite, il est peu probable qu’elle soit développée.

Process of Elimination se distingue peut-être de ses contemporains par ses segments tactiques RPG-esque d’enquête, où le joueur doit examiner différents endroits dispersés sur une carte quadrillée pour obtenir et analyser des preuves afin de découvrir la vérité sur l’affaire. Au début, ces segments peuvent être frustrants pour plusieurs raisons, notamment parce qu’une fois qu’une action a été décidée pour un détective, elle ne peut pas être annulée à moins que cette action ne consiste qu’à déplacer le détective. Par conséquent, il n’est pas rare d’obtenir un Game Over si une enquête demande de la précision sous un délai imparti.

En outre, la perspective de la grille de la carte ne peut pas être modifiée et l’enregistrement n’est pas une option pendant ces scénarios. J’aurais préféré une grille descendante comme dans Fire Emblem. En outre, inspecter certains types de preuves dans certains chapitres déclenchera des pièges qui donneront un Game Over si un détective avec une statistique d’inférence insuffisante est à proximité. Par conséquent, le point de vue fixe mentionné précédemment peut être un obstacle dans certains cas.

Cependant, le système de notation à la fin de chaque chapitre offre une grande flexibilité quant aux solutions que vous pouvez utiliser pour résoudre les segments d’enquête. Vous pouvez obtenir le score maximum indépendamment du nombre de tours qu’il vous reste ou de la quantité de points que vous n’avez pas examinés en rouge. L’analyse attentive du texte est cruciale pour répondre correctement aux questions à choix multiples qui apparaissent plus tard, ce qui augmentera votre niveau de confiance et affectera votre score à la fin du chapitre. L’un des avantages de maximiser votre score est que vous pouvez rejouer les chapitres pour débloquer des pensées résiduelles qui contiennent des petites anecdotes sur le passé des détectives si vous les inspectez.

Process of Elimination offre une expérience émotionnelle intense et imprévisible. Bien que le début de l’histoire soit lent, le récit est capable de vous surprendre complètement, vous entraînant dans une boucle inattendue. Cette boucle de jeu est également similaire, car les segments tactiques ne deviennent plus intéressants qu’après plusieurs heures passées à maîtriser les systèmes complexes.