Les Naufragés de La Méduse est une bande dessinée historique qui se lit comme un roman. À travers du peintre Géricault, le lecteur découvre le récit effroyable du radeau de La Méduse. Un fait divers qui a frappé l’opinion publique française du début du XIXe siècle et qui donne aujourd’hui encore la chair de poule.
Un naufrage qui aurait pu être évité
La Méduse, c’est une frégate qui quitte les côtes françaises en juin 1816 pour rejoindre le Sénégal. À bord, des militaires, des fonctionnaires coloniaux avec leurs familles, mais aussi quelques scientifiques. Le capitaine de Chaumareys, un vicomte qui n’a pas navigué depuis vingt ans, commet plusieurs erreurs qui entraînent l’échouage du navire sur un banc de sable au large des côtes du Sénégal. Plusieurs membres de l’équipage avaient pourtant anticipé le risque. Mais l’heure est encore au renouveau de l’après monarchie, et les nobles n’aiment pas se laisser dicter leur conduite par ceux qu’ils considèrent comme des inférieurs.
Très complet, Les Naufragés de La Méduse aborde de manière intéressante cet aspect de la tragédie. Les inégalités sociales sont très bien montrées alors que les privilégiés ont pu échapper au naufrage par barque alors que les plus pauvres, eux, se sont entassés sur un radeau à la dérive… Le Contexte est vraiment donné entre aussi, les bonapartistes et royalistes et la question de l’esclavage.
Deux récits en un
On peut suivre le récits d’un autre des naufragés, et celui du peintre Théodore Géricault qui, un an plus tard, décide de réaliser une toile grand format pour mettre en avant ce drame. On suit son amour secret pour sa tante, et le débat avec ses amis peintres, dont Vernet et Delacroix.
Avec un dessin soigné et des touches de couleurs de Jean-Sébastien Bordas, qui donnent un effet doux même aux scènes assez crues qui se passent sur le radeau. Les scènes très réalistes vont de la faim à des actes de cannibalisme.
Les recherches du peintre
La rencontre du peintre avec les rescapés, et surtout avec le docteur Henri Savigny, donne lieu à une réflexion sur les possibilités humaines dans les situations critiques. Géricault découvrira un monde cruel, et le changera dans sa vie d’artiste aussi.
« Les Naufragés de la Méduse » est un ouvrage accrocheur, qui nous fait réfléchir, et qu’on lit très vite, tellement l’écriture est fluide et le dessin agréable. J’ai bien aimé le petit index avec un peu d’informations hors récits, juste dommage qu’on ne retrouve pas en photo ou en dessin même, l’oeuvre finie de Géricault.
Vous pouvez retrouver l’ouvrage, dans votre librairies, édité par Casterman, Scénario : Jean-Christophe Deveney et Jean-Sébastien Bordas, Dessin : Jean-Sébastien Bordas ou encore vous le procurer ici.
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