Après avoir exercé en France, Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis.
« Un divan à Tunis » fait partie de ces films dont on pourrait penser que le charme ne dépasse pas la bande-annonce. Tout y déjà dit. Le pitch du film, qui se résume en une phrase et qui joue sur le choc des cultures.
Son personnage principal, une femme indépendante, dont on se réjouit qu’il soit interprété par l’excellente Golshifteh Farahani. Et son traitement ; une succession de vignettes mettant en scènes des personnages croustillants composant un portrait assez large de la Tunisie post-Ben Ali (un père de famille secrètement alcoolique, un imam imberbe, la patronne bling-bling d’un salon de coiffure, un boulanger transformiste…).
Aucune surprise décoiffante. Aucune entorse à un cahier des charges soigneusement respecté. Mais, sans se pousser, sans vouloir à tout prix nous en mettre plein la vue, « Un divan à Tunis » est une réussite complète qui porte sur les choses et les êtres un regard d’une infinie bienveillance. Tout y est juste, tout y est savoureux. Qu’il s’agisse de la police tunisienne gentiment moquée avec un duo loufoque d’inspecteurs bas du front ou de l’administration tunisienne tout à la fois chicanière et accommodante.
Le regard de Manèle Labidi sur son héroïne est emblématique du « female gaze ». C’est le regard sur une femme indépendante, drôle, belle et intelligente, qui n’a pas besoin d’être érotisée pour posséder une identité.
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