Un soir d’hiver, les jumeaux Shoyu et Miso sont abandonnés par leur mère. Maltraités par les adultes, martyrisés par les enfants, ils finissent vendus à un cirque. Là, ils trouvent pour la première fois un foyer chaleureux dans l’effervescence du Tokyo des années 1930.
– Mon avis –
Ah, Maruo, et son style particulier de l’histoire et du dessin ! J’ai aimé retrouvé les traits qu’on avait dans « La jeune fille aux camélias ». On se sent vraiment dans le Japon de 1930. Les mouvements sont bien définis et les personnages facilement reconnaissables, malgré le fait qu’ils soient nombreux, le mangaka dépeint sans jugement ce qui continue de le fasciner, à savoir la différence, qui parsème très souvent ses histoires. Ici, elle passe donc surtout par ses personnages un peu étranges, par les difformités, par ce qui sort de la norme au point de susciter une fascination. Quand bien même cette fascination peut avoir des allures malsaines puisque les pensionnaires du cirque sont exhibés comme des bêtes de foire. Le mangaka, lui, dépeint plutôt ses personnages avec insouciance, mais en suscitant des sentiments pouvant être très divers chez le lecteur.
En somme, sans forcément se placer parmi les œuvres les plus fortes, importantes, de Suehiro Maruo, pour le moment, cette première moitié de Tomino la Maudite accomplit à merveille sa tâche, l’artiste laissant libre cours avec une certaine maestria à ses obsessions thématiques et visuelles. De quoi largement donner envie de découvrir la suite et fin dans le prochain pavé.
De plus, cette édition est très belle sous sa couverture cartonnée, dans un format assez grand pour un manga, et nous nous retrouvons avec l’histoire en deux volumes, contre quatre dans sa version japonaise. Vous pouvez retrouver le tome 1 au prix de 22 euros.
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