Satoru Fujinuma (Yuki Furukawa), 29 ans, aspire à devenir dessinateur de mangas. Il possède également un étrange pouvoir, celui de revenir quelques minutes dans le temps lorsqu’un accident mortel est sur le point de survenir autour de lui. Un enchaînement d’événements dramatiques va le propulser 18 ans en arrière, dans le corps de ses 11 ans, à l’époque où un psychopathe tueur d’enfants sévit aux alentours de son école.
Le drama Erased s’inspire du manga du même nom de Kei Sanbe, qui était publié dans le magazine Young Ace de l’éditeur Kadokawa Shoten entre juin 2012 et mars 2016, et qui a déjà fait l’objet d’une adaptation en série animée en 2016.
Réalisée par Ten Shimoyama, à qui l’on doit notamment le long métrage de fantasy et d’action « Shinobi », la série live Erased est produite par Kansai Telecasting Corporation et distribuée mondialement par Netflix. Le format est extrêmement facile à regarder puisque les 12 épisodes font à peine plus de 30 minutes chacun.
A travers un scénario habile qui ne laisse rien au hasard, Erased développe un double récit navigant entre le passé et le présent, et qui déroule peu à peu son mystère sans jamais perdre en intensité. Le rapport entre passé et présent jette rapidement un trouble dans la perception du spectateur, puisque les deux époques sont reliées par la conscience de Satoru.
On se surprend ainsi à se demander si le présent n’est pas l’époque de ses 11 ans et l’autre période son futur potentiel. A la manière du personnage de L’Effet Papillon (Eric Bress, J. Mackye Gruber), film avec lequel Erased a quelques points communs, Satoru s’aperçoit rapidement que ses interventions dans le passé ont un impact sur le présent.
La réalisation joue parfois de manière un peu trop appuyée sur le procédé des ralentis en musique, mais force est d’admettre qu’elle met véritablement l’emphase sur le caractère inoubliable, voire immortel, de certains souvenirs d’enfance. Erased saisit aussi l’importance des lieux dans ces souvenirs, comme le refuge au fond du bus, où la petite bande d’enfants se retrouve quotidiennement, ou l’arbre majestueux dans la montagne, que Satoru fait découvrir à Kayo. L’effet est réussi : ces moments laissent des images et des émotions dans la tête longtemps après le visionnage.
Plusieurs éléments du casting tirent leur épingle du jeu, notamment la jeune Rinka Kakihara dans le rôle touchant de Kayo, dont le manteau n’est d’ailleurs pas sans évoquer le petit chaperon rouge.
Les deux acteurs qui interprètent Satoru, Yuki Furukawa en adulte et Reo Uchikawa en enfant, réussissent quant à eux à porter tour à tour le drama sur leurs épaules et à nous embarquer dans la quête du personnage.
N’ayez crainte, Erased donne largement satisfaction quant à la résolution du mystère grâce à un scénario d’une grande cohérence. Une série émouvante et pleine de suspense que je vous recommande chaudement.
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