Sept ans après un premier opus qui avait su capter l’attention des amateurs de rythme et de shoot, le studio indé Mad Fellows (composé de seulement deux personnes !) revient avec Aaero2. Si le premier volet avait posé les bases d’un mélange audacieux entre le rail-shooter à la Panzer Dragoon et le jeu musical exigeant, cette suite entend peaufiner la formule et corriger les quelques errances du passé. Manette PS5 en main, casque vissé sur les oreilles, nous sommes repartis surfer sur les rubans de lumière pour voir si la magie opère toujours.
Le flow au bout des sticks
Dès les premières mesures, Aaero2 nous rappelle pourquoi son prédécesseur était si particulier. Le cœur du gameplay repose toujours sur cette mécanique unique de « ribbon-riding ». Avec le stick gauche, vous devez guider votre vaisseau pour qu’il épouse parfaitement les courbes d’un ruban lumineux qui ondule au gré de la basse et de la mélodie. C’est là que la magie de la synesthésie opère : coller au tracé ne sert pas juste à marquer des points, cela « déverrouille » la piste musicale, donnant l’impression physique que vos pouces génèrent le son. Sur PS5, l’expérience gagne en immersion grâce aux retours haptiques de la DualSense. Chaque vibration de basse, chaque écart de trajectoire se ressent dans la paume des mains avec une précision que la génération précédente ne permettait pas. La fluidité est exemplaire, le 60 FPS est imperturbable, une condition sine qua non pour un titre qui demande des réflexes aussi pointus. Visuellement, le jeu conserve sa direction artistique « low poly » stylisée mais la magnifie avec des effets de lumière dynamiques et des environnements aliens plus riches et inquiétants.
Un combat qui a du punch
Là où Aaero2 transforme l’essai, c’est sur son système de combat. Si le premier jeu pouvait parfois frustrer par un ciblage un peu brouillon, cette suite revoit sa copie. Le stick droit gère la visée de manière beaucoup plus intuitive, transformant le titre en véritable twin-stick shooter sur rails. La grande nouveauté réside dans la synchronisation des tirs : il ne suffit plus de verrouiller des cibles, il faut désormais lâcher vos salves de missiles en rythme avec le métronome pour maximiser les dégâts. C’est grisant. Les boss, gigantesques et mécaniques, imposent des séquences épiques où il faut jongler entre le suivi du ruban (pour la survie et le score) et l’offensive rythmique. Le mode multijoueur (local et en ligne) apporte enfin la convivialité qui manquait, que ce soit pour de la coopération ou du PvP, ajoutant une durée de vie bienvenue à la vingtaine de pistes disponibles.
Une playlist qui divise ou qui enivre
Il faut toutefois être clair : Aaero2 est un jeu de niche, principalement à cause de sa bande-son. Partenaire du label Monstercat, le jeu est une ode à la Drum & Bass, au Dubstep et à l’électro « haute énergie ». Si vous êtes allergique aux grosses basses qui tachent et aux rythmes syncopés de Muzz ou Droptek, l’expérience risque d’être un calvaire. Pour les autres, c’est un festin auditif parfaitement mixé. On regrettera peut-être une difficulté qui grimpe parfois en flèche un peu brutalement, punissant la moindre seconde d’inattention, mais c’est le prix à payer pour ce type de « flow » arcade.
Plus abouti, plus beau et plus complet, Aaero2 est la suite idéale. Il ne se contente pas de refaire le match, il améliore chaque aspect du gameplay original, notamment les combats. Si vous adhérez à son univers musical, c’est une pépite sensorielle à posséder absolument sur PS5.
J’AIME
-
La sensation de glisse sur les rubans, toujours aussi jouissive.
-
L’utilisation intelligente de la DualSense (haptique) qui renforce l’immersion musicale.
-
Le nouveau système de combat rythmique, bien plus précis et satisfaisant.
-
La fluidité technique irréprochable sur PS5.
-
L’ajout des modes multijoueur (Co-op et PvP) qui changent la donne.
-
Une direction artistique néon/alien très propre et lisible.
JE N’AIME PAS
-
Une playlist 100% Monstercat très clivante (il faut aimer la DnB/Dubstep).
-
Certains pics de difficulté un peu soudains.
-
On aurait aimé encore plus de pistes au lancement.

No responses yet