Quatre ans après sa sortie initiale, et alors que le manga d’Eiichiro Oda continue de briser tous les records, One Piece: Pirate Warriors 4 s’impose-t-il toujours comme la référence absolue de l’adaptation vidéoludique ? Avec l’arrivée récente de contenus additionnels massifs (dont le tant attendu Gear 5), relancer le titre sur PS5 aujourd’hui offre une perspective nouvelle. C’est plus fluide, plus complet, et définitivement plus « Gomu Gomu ». Verdict d’une aventure où les ennemis volent par milliers.

Un Musou qui brise les codes (et les décors)
Si vous avez touché au troisième opus, oubliez vos automatismes. Pirate Warriors 4 a fait le pari risqué, mais payant, de dynamiter la formule classique du Musou. Fini le gameplay purement terrestre et rigide. Ici, la verticalité est reine. Le système de combats aériens permet d’enchaîner les combos au sol, de propulser l’adversaire en l’air et de continuer la punition en suspension avant de l’écraser au sol.
Sur PS5, cette fluidité prend tout son sens. Le jeu verrouille un 60 images par seconde constant qui change radicalement l’expérience par rapport aux anciennes générations. Quand on déclenche une attaque spéciale dévastatrice avec Kaido ou Barbe Blanche au milieu de 500 soldats, la console ne bronche pas. C’est jouissif, lisible (autant qu’un Musou peut l’être) et d’une nervosité exemplaire.
Autre nouveauté majeure qui tient toujours la route : les personnages de type « Titan ». Incarner Big Mom ou Kaido donne un véritable sentiment de puissance disproportionnée. On ne se bat plus, on piétine des fourmis. La destruction des décors, bien que scriptée, ajoute un impact viscéral à chaque coup. Voir des bâtiments s’effondrer sous la pression d’un Haki royal est un plaisir coupable dont on ne se lasse pas.
Le Mode Histoire : Entre fidélité et frustration

C’est souvent le point de discorde. Le « Dramatic Log » (le mode histoire) fait des choix drastiques. Il couvre les arcs Alabasta, Enies Lobby, Marineford, Dressrosa, Whole Cake Island et Wano Kuni.
Le problème ? Les ellipses sont violentes. Exit Skypiea, Thriller Bark ou l’arc des Hommes-Poissons dans le mode principal. Pour un fan hardcore, ça pique. Cependant, la narration se concentre sur l’essentiel : l’intensité dramatique. Les cinématiques sont soignées, doublées par les voix officielles japonaises, et recréent certains des moments les plus emblématiques avec brio (le sauvetage de Robin, la guerre au Sommet).
Il faut noter un point crucial : l’arc Wano présent dans le jeu est une histoire originale. Le jeu étant sorti avant la fin de l’arc dans le manga/anime, la fin est inventée par les développeurs. C’est intéressant à voir comme une « timeline alternative », mais cela dénote aujourd’hui face à la réalité du canon. Heureusement, les DLC récents sont venus corriger le tir côté roster en intégrant les formes finales vues dans l’anime.
Contenu et Durée de vie : Le Trésor de Mary Geoise
Si le mode histoire se boucle en une quinzaine d’heures, le cœur du jeu réside dans le « Treasure Log ». C’est là que vous passerez des centaines d’heures à grinder pour monter vos personnages au niveau maximum, débloquer des compétences et optimiser vos arbres de talents (qui prennent la forme d’îles à explorer).
Le roster de base était déjà conséquent (plus de 40 personnages), mais avec les Character Pass, il devient pharaonique. Pouvoir jouer Roger, Garp, ou le Luffy en Gear 5 transforme le jeu en un bac à sable ultime pour les fans. Chaque personnage a un gameplay distinct (Type Ciel, Puissance, Vitesse, Technique), rendant la redondance inhérente au genre beaucoup plus supportable.

Ce qu’on aime
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Le gameplay aérien : Une véritable révolution pour la série, apportant dynamisme et liberté.
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La fluidité sur PS5 : Le 60 FPS est imperturbable, même avec des milliers d’ennemis à l’écran.
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Le roster titanesque : Une variété de personnages incroyable, surtout avec les DLC (Shanks, Oden, Gear 5).
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La sensation de puissance : Les impacts sont lourds, les décors explosent, on sent la force des Yonko.
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La direction artistique : Un cel-shading propre qui respecte parfaitement le trait d’Oda.
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La bande-son : Mélange de thèmes officiels et de compositions rock/métal qui collent à l’action.
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Le système de progression : Addictif, bien que long, il pousse à essayer tout le casting.
Ce qu’on n’aime pas
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Les trous dans le scénario : L’absence des arcs Skypiea et Thriller Bark est impardonnable pour un « résumé » de l’œuvre.
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La caméra : L’ennemi numéro 1 des Musou. Elle a toujours du mal à suivre dans les coins ou contre les boss géants.
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La fin de Wano inventée : Ça a mal vieilli maintenant que l’on connaît la vraie fin de l’arc.
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Les temps de chargement (menus) : Si le lancement de mission est rapide sur PS5, la navigation dans les menus reste un peu vieillotte.
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L’IA des alliés : Comme toujours, vos compagnons sont là pour la figuration et ne servent pas à grand-chose.

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