Sorti discrètement mais avec l’aura mystique des productions éditées par Serenity Forge (Doki Doki Literature Club Plus!), Centum est un OVNI. Après avoir retourné le jeu sur PlayStation 5, il est temps de poser la manette, de prendre une grande inspiration et de tenter de démêler le vrai du faux dans cette expérience qui ne veut pas seulement que vous jouiez, mais que vous doutiez de tout, y compris de vous-même.

Lancer Centum sur sa télévision de salon, c’est accepter d’emblée un contrat étrange. Dès les premières minutes dans cette cellule carcérale en pixel art, on comprend que le titre de Hack The Publisher n’est pas un simple Point & Click porté sur console. C’est une agression psychologique feutrée. Vous êtes un prisonnier, ou peut-être pas. Vous devez vous évader, ou peut-être pas. Le narrateur, omniprésent, vous guide, mais ment effrontément. Sur PS5, l’expérience se savoure comme un mauvais rêve dont on n’arrive pas à s’extraire, renforcée par une direction artistique qui cache son jeu.

L’écriture est le pilier central de l’œuvre. Si vous avez aimé vous faire retourner le cerveau par des jeux comme The Stanley Parable ou Inscription, vous êtes en terrain connu, mais Centum pousse le curseur du malaise un cran plus loin. Il ne s’agit pas ici d’humour méta, mais d’une horreur latente. Le jeu brise le quatrième mur avec une violence sourde, vous accusant, vous le joueur derrière la DualSense, de manipuler ce monde. Les énigmes ne sont pas de simples casse-têtes logiques ; elles sont des épreuves d’observation et de déduction où la solution demande souvent de penser « en dehors » du jeu. Sur console, le maniement du curseur au stick analogique est étonnamment correct, bien que l’on sente la rigidité héritée du PC lors des phases de précision.

Cependant, Centum est une expérience clivante. Son désir d’être cryptique vire parfois à l’obtusté pure. Il y a des moments où le génie de la narration s’effondre sous le poids de sa propre prétention, laissant le joueur errer dans des boucles temporelles frustrantes sans la moindre idée de la marche à suivre. C’est un jeu qui demande de la patience et une tolérance à l’échec, car « perdre » fait partie intégrante de la progression. Visuellement, le pixel art est sublime, jouant sur des contrastes saisissants et des glitchs visuels qui rendent l’atmosphère irrespirable, le tout porté par un sound design minimaliste mais terrifiant qui profite bien de la spatialisation 3D de la console. C’est une œuvre radicale, fascinante, mais qui laissera sur le carreau ceux qui cherchent du divertissement immédiat.

Centum n’est pas un jeu pour tout le monde, et il s’en vante. C’est une expérience narrative toxique et brillante, un labyrinthe mental qui vous hantera bien après avoir éteint la console. Si vous acceptez de perdre le contrôle et de vous soumettre à ses règles injustes, c’est une pépite de l’horreur psychologique. Pour les autres, ce sera juste un calvaire cryptique. Sur PS5, le contrat est rempli : on sort de là lessivé, confus, mais marqué.

J’AI AIMÉ

  • L’atmosphère oppressante et unique qui ne ressemble à rien d’autre.
  • Le concept de « narrateur non fiable » poussé à son paroxysme, on devient paranoïaque.
  • La direction artistique en pixel art qui fourmille de détails dérangeants.
  • Le sound design immersif qui met mal à l’aise (à jouer au casque absolument).
  • L’aspect « Méta » qui questionne notre rapport au jeu vidéo et à l’autorité.
  • Une durée de vie correcte pour le genre, avec une vraie rejouabilité pour comprendre l’histoire.

J’AI PAS AIMÉ

  • Certaines énigmes sont illogiques au point de devenir frustrantes.
  • La navigation au stick (curseur virtuel) reste moins souple qu’une souris pour ce genre.
  • Le rythme parfois haché par des retours en arrière punitifs.
  • Une écriture qui se regarde parfois un peu trop écrire, frôlant le prétentieux.
  • Quelques bugs d’interface mineurs sur la version console.

NOTE FINALE : 15/20

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One response

  1. Il m’intrigue ce ptit jeu 😳
    Mais c’est bien que ce style de jeu ne soit pas trop long car la plupart des gamers lâche a la moitié car la lecture est trop longue…
    Super Test 👍

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