Après des années de domination sans partage sur le genre de la simulation agricole, Giants Software revient avec un opus qui ne se contente plus de polir la carrosserie des tracteurs. Farming Simulator 25 débarque sur Steam avec l’ambition d’imposer un nouveau standard technique et ludique. Après plusieurs dizaines d’heures passées dans la boue virtuelle de cette mouture PC, le verdict est sans appel : la franchise vient de franchir un cap majeur.

L’impact visuel est immédiat et, disons-le franchement, assez bluffant pour une série qui a longtemps traîné une réputation d’austérité graphique. Le passage au GIANTS Engine 10 n’est pas qu’un simple argument marketing ; il transforme radicalement l’atmosphère du jeu. Sur notre configuration PC, le rendu des éclairages et des ombres dynamiques apporte une profondeur inédite aux paysages, particulièrement visible lors des levers de soleil brumeux sur la nouvelle carte asiatique, Hutan Pantai. L’ajout de la déformation du terrain et les effets météorologiques retravaillés, notamment lors des fortes pluies qui impactent visuellement les cultures, renforcent une immersion que l’on attendait depuis longtemps. L’eau, élément central avec l’arrivée de la riziculture, bénéficie d’un traitement physique réaliste qui flatte la rétine, faisant de cet opus le plus beau de la saga, et de loin.

Au-delà de la simple cosmétique, c’est le « feeling » manette (ou clavier) en main qui séduit. La maniabilité a gagné en lourdeur, dans le bon sens du terme. On ressent davantage le poids des machines, l’inertie des remorques chargées à bloc et la résistance du terrain boueux sous les pneus. Giants a enfin intégré nativement des fonctionnalités que la communauté réclamait à cor et à cri, comme un système de GPS assisté qui rend les travaux des champs beaucoup plus fluides sans avoir à passer par des mods complexes dès le premier jour. L’interface a été épurée, rendant la gestion de vos ouvriers et de vos chaînes de production plus intuitive, sans sacrifier la profondeur de gestion qui fait le sel de la série. C’est un plaisir tactile indéniable que de manœuvrer ces mastodontes d’acier, et la physique des balles et des palettes semble enfin moins capricieuse, réduisant drastiquement ces moments de frustration où une palette s’envolait vers la stratosphère sans raison.

Mais la véritable surprise de cette édition réside dans l’intégration du DLC Highlands Fishing, qui s’impose comme bien plus qu’un simple contenu additionnel. Cette extension nous transporte dans des paysages écossais accidentés à couper le souffle, offrant une rupture de rythme bienvenue avec la routine agricole. Loin d’être anecdotique, la mécanique de pêche commerciale introduit une nouvelle boucle de gameplay aussi relaxante que lucrative. Gérer ses zones de pêche, entretenir ses équipements au bord des lochs brumeux et diversifier ses revenus grâce à l’aquaculture apporte une profondeur insoupçonnée. C’est une réussite totale qui prouve que le moteur du jeu est capable de gérer avec brio des activités éloignées du labour traditionnel, offrant une « parenthèse fraîcheur » indispensable entre deux moissons intensives.

Il est impossible d’évoquer cette version Steam sans la placer en perspective face à son homologue sur consoles. Si la version PS5 offre une expérience solide et confortable, elle reste techniquement un cran en dessous du potentiel offert par le PC. Là où la console de Sony doit faire des compromis sur la distance d’affichage ou la densité de la végétation pour maintenir ses performances, la version PC permet de pousser tous les curseurs à fond pour une expérience visuelle sans compromis. La fluidité sur une machine récente dépasse allègrement les 60 images par seconde, offrant un confort de jeu supérieur, surtout lors des manœuvres de précision. De plus, la gestion des périphériques (volants, panneaux de contrôle latéraux) est historiquement plus souple sur Windows, sans parler de l’accès futur aux scripts de mods complexes qui resteront l’apanage de la communauté Steam. Clairement, si vous avez le choix, le PC reste la plateforme reine pour l’agriculture virtuelle.

Farming Simulator 25 réussit le tour de force de contenter les puristes tout en ouvrant grand ses portes aux néophytes grâce à une accessibilité revue. L’ajout des cultures de riz, des buffles d’eau et surtout l’excellente surprise du contenu Highlands Fishing apportent un vent de fraîcheur nécessaire qui brise la routine des habitués. On sent que le studio a écouté sa communauté pour livrer une copie propre, techniquement aboutie et ludiquement addictive. C’est beau, c’est fluide, et c’est terriblement satisfaisant.

J’aime

  • Le saut technique impressionnant du GIANTS Engine 10 (lumières, brume, eau).
  • La déformation du terrain qui change la physique de conduite.
  • L’intégration native du GPS et l’amélioration de l’interface utilisateur.
  • L’excellente surprise du DLC Highlands Fishing qui diversifie le gameplay.
  • La riziculture qui modifie totalement la façon d’appréhender les champs.
  • L’optimisation PC aux petits oignons (framerate débloqué, distance d’affichage).
  • La carte asiatique Hutan Pantai, dépaysante et dense.

J’aime pas

  • L’IA des ouvriers, bien qu’améliorée, fait encore quelques choix étranges.
  • La physique des collisions parfois encore un peu rigide sur les petits obstacles.
  • Un tutoriel qui reste un peu sommaire pour les grands débutants.

NOTE FINALE : 18/20

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