Oubliez la simulation de course pure et dure : Desert Race Adventures est avant tout un jeu d’aventure stratégique avec une forte composante roguelike, inspiré par les courses cross-country mythiques comme le Paris-Dakar de l’ancienne époque. Décrit à juste titre comme un croisement entre The Oregon Trail et un rallye intense, le titre de Firedrake Games nous plonge dans une traversée éprouvante de l’Europe à l’Afrique, où chaque choix compte plus que la vitesse de pointe.

Nous incarnons une équipe de deux, un pilote et un copilote, chacun doté de traits uniques qui influencent le déroulement de la course. L’objectif est simple : atteindre l’arrivée avant tout le monde, mais le chemin est semé d’embûches imprévisibles, de la panne mécanique aux tempêtes de sable, en passant par les rencontres aléatoires qui peuvent être salvatrices ou désastreuses.

Le cœur de Desert Race Adventures réside dans la gestion microscopique de vos ressources. Le carburant, la nourriture, les pièces de rechange et l’état de votre véhicule sont des jauges vitales qu’il faut surveiller constamment. Le jeu se déroule sur une carte divisée en tronçons, où des événements aléatoires vous forcent à prendre des décisions difficiles. Faut-il risquer d’accélérer pour gagner du temps au détriment de l’usure du moteur et de la consommation de carburant ? Doit-on s’arrêter pour aider un autre concurrent, au risque de se faire distancer ?

La dimension roguelike fonctionne à merveille. Chaque tentative est unique, grâce à la génération procédurale des événements et des combinaisons de pilotes. Cela confère au titre une rejouabilité exceptionnelle, nous incitant à relancer une partie immédiatement après un échec cuisant, avec l’espoir de mieux planifier notre itinéraire et nos réserves la prochaine fois. L’apprentissage par l’échec est brutal mais gratifiant.

L’esthétique pixel-art rétro est un charme immédiat, rappelant les classiques de l’ère 16 bits, sans sacrifier la clartée de l’interface. La musique, entraînante, accompagne parfaitement les longues traversées du désert.

Cependant, le jeu n’est pas exempt de défauts. Sa difficulté est, sans surprise pour un roguelike, assez élevée et parfois punitive. Un seul mauvais choix de ressource au départ peut vous condamner des heures plus tard. Pour les joueurs non initiés au genre, la courbe d’apprentissage sera raide, et la frustration pourra vite pointer le bout de son nez.

L’aspect « course » est également très abstrait. Bien qu’il y ait un classement, l’expérience est centrée sur la gestion et la survie, et non sur le pilotage actif. Les amateurs de jeux de course traditionnels risquent d’être déroutés par cette approche axée sur le texte et les menus. De plus, au moment de l’écriture de ces lignes, l’absence de traduction française intégrale (avec certaines parties qui restent en anglais) est un frein pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, surtout dans un jeu basé sur des choix textuels.

Desert Race Adventures est une excellente surprise pour les fans de jeux de gestion et de roguelikes qui cherchent une nouvelle aventure thématique. Il parvient à capturer l’esprit d’endurance et de stratégie des grands rallyes-raids, enveloppé dans un écrin rétro charmant. C’est une expérience exigeante, mais riche en rebondissements, qui prouve qu’on n’a pas besoin de graphismes 3D pour faire sentir la chaleur du désert.

On Aime

• Le concept original : The Oregon Trail rencontre le Dakar.
• La profondeur de la gestion des ressources et de l’équipe.
• La rejouabilité élevée grâce à la nature roguelike et aux événements aléatoires.
• L’ambiance réussie, portée par un style pixel-art rétro très soigné.
• La tension constante générée par les choix difficiles et leurs conséquences.

On Regrette

• Une difficulté très élevée et parfois frustrante pour les nouveaux joueurs.
• L’aspect « course » est minimal, se limitant à un classement abstrait.
• L’interface et les événements textuels ne sont pas intégralement traduits en français (au lancement).
• Manque de variété dans les véhicules et les options de personnalisation à long terme.

Note Finale

16/20