A Pinball Game That Makes You Mad ne prend personne en traître. Son titre est une promesse, une mise en garde, et un résumé parfait de son contenu. Oubliez les tables de flipper traditionnelles avec leurs multiplicateurs et leurs jackpots ; ici, l’objectif est simple : grimper. Inspiré par la vague des « rage games » initiée par Getting Over It with Bennett Foddy, ce jeu transforme l’action simple du flipper en un escalier sans fin vers le sommet, où la moindre erreur vous renvoie dans les abîmes.
Le concept repose sur un contrôle ultra-minimaliste : une seule touche pour actionner les deux batteurs simultanément. Ce choix rend la précision du mouvement de la bille extrêmement aléatoire, surtout lorsque l’environnement se complexifie. Et il se complexifie, croyez-moi. Les niveaux sont un assemblage diabolique de rampes, de cibles et d’obstacles qui ne demandent qu’à vous faire chuter sur des étages entiers. La progression est lente, souvent mesurée en centimètres gagnés avant une descente vertigineuse de plusieurs minutes.

Ce qui fait la saveur particulière d’APGTMYM, c’est son ton. Le jeu est délibérément conçu pour se moquer de vous. La physique, bien que « presque » réaliste comme l’indiquent les développeurs, semble toujours conspirer contre vos efforts. La balle gagne une inertie folle, rebondit sur un pixel invisible, ou s’immobilise juste avant le point de contrôle tant espéré.
Heureusement, l’expérience n’est pas qu’une souffrance stérile. Le jeu est porté par une narration constante et pince-sans-rire qui commente vos échecs avec un humour très sec, presque britannique. L’oncle spirituel qui vous taquine et vous encourage (à vous énerver) est la seule chose qui vous empêche parfois de cliquer sur le fameux bouton « Rage Quit » mis en évidence.

Les développeurs ont même introduit des options qui, paradoxalement, augmentent la frustration. Des points de contrôle optionnels et des fonctions de « saut de section » sont disponibles pour les âmes trop faibles, mais le jeu ne manque pas de vous rappeler votre « manque de skill » à chaque utilisation. C’est une touche de génie masochiste qui rend la souffrance presque ludique.
Le titre est clairement destiné à une niche : celle des joueurs qui aiment tester leurs limites, celle des créateurs de contenu en quête de réactions extrêmes. Pour les autres, l’épreuve risque d’être aussi brève que douloureuse. J’ai personnellement atteint la phase de la méditation avant le déchaînement.

A Pinball Game That Makes You Mad est un jeu d’endurance mentale plus qu’un jeu d’adresse. C’est un marathon de clics de souris qui teste votre tolérance au ridicule et à la chute. Il ne plaira pas à tout le monde, mais il réussit brillamment à faire ce qu’il annonce. Pour ceux qui ont réussi à maîtriser le pot de terre de Bennett Foddy, le flipper d’Azimuth Studios offre un nouveau sommet à conquérir. Pour les autres, c’est le risque de désinstaller Steam qui est à craindre.
On Aime (Même si on en souffre)
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Le Concept Assume : Le jeu ne ment pas. C’est un pur « rage game » basé sur une mécanique simple, entièrement centré sur la difficulté et la frustration.
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La Narration Humoristique : Le narrateur est excellent, commentant les échecs avec un cynisme hilarant qui rend les retours en arrière moins amers.
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La Progression comme Récompense : Chaque nouvelle section franchie est une victoire épique, ressentie avec une satisfaction rarement égalée.
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L’Option du Saut et des Checkpoints : Reconnaître et inclure des options pour les moins endurants (même si le jeu se moque de vous pour ça) est une touche d’accessibilité inattendue.
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Le Contrôle à Un Seul Bouton : Une simplicité de gameplay idéale pour le Steam Deck ou un jeu décontracté… si seulement le jeu était réellement décontracté.
On N’aime Pas (Et c’est normal)
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La Difficulté Exagérée : Le pic de difficulté arrive trop vite et la progression devient rapidement illusoire, décourageant le joueur moyen.
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Le Design Visuel Fade : Les graphismes et la direction artistique sont fonctionnels mais oubliables. La plupart des tables se ressemblent, se concentrant sur les mécaniques plutôt que sur l’esthétique.
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La Répétitivité Pénible : Retomber sans cesse pour refaire les mêmes sections après des heures peut transformer l’amusement en véritable ennui.
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La Physique Injuste : Par moments, les rebonds de la bille semblent défier toute logique, donnant l’impression que le jeu triche activement.

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