Il est facile de ranger Driving Life dans le tiroir des « Simulateurs de PlayWay », mais ce serait négliger la nature étonnamment punitive et immersive de son concept. Loin des néons clinquants des jeux de course, le titre de Chrysopy Games nous jette sur une île rurale perdue en Amérique, sans un sou en poche, au volant d’une épave. Ici, la conduite n’est pas un loisir, c’est une lutte quotidienne pour payer son loyer, faire le plein d’essence et s’offrir un bol de nouilles instantanées.

L’ambiance est le premier point fort : la ruralité dépeinte est à la fois paisible et oppressive. On se sent isolé, chaque trajet est une nécessité, chaque dépense une source d’angoisse. Le cycle jour/nuit et la modélisation sommaire, mais fonctionnelle, des paysages contribuent à cette atmosphère de survie minimaliste.

Le cœur du gameplay réside dans son modèle de conduite, résolument tourné vers le « hardcore ». Le jeu exige l’utilisation de la transmission manuelle, avec gestion de l’embrayage. C’est un choix courageux qui ravira les puristes et ceux qui aiment le défi. Maîtriser le passage des vitesses, surtout sur les routes de terre battue ou à bord d’un fourgon chargé, devient une compétence essentielle. Rater un changement peut vous coûter de précieuses secondes sur une livraison ou, pire, endommager votre véhicule, entraînant des frais de réparation douloureux.

Le système économique est impitoyable. Les missions, souvent de transport de touristes via les routes sinueuses de l’île ou le ferry, paient juste assez pour vous maintenir à flot. L’équilibre est précaire : un oubli de faire le plein, une petite collision, ou le simple fait de choisir le mauvais repas bon marché pour se nourrir, et votre budget bascule dans le rouge. Cette gestion serrée des ressources — carburant, nourriture, dettes, et bien sûr, la maintenance du véhicule — est la véritable boucle de gameplay.

Cependant, le réalisme, parfois, confine à l’ennui. Le manque de variété des missions se fait sentir rapidement. On enchaîne les mêmes types de trajets, avec la même pression constante de ne pas faire d’erreur, ce qui peut rendre le rythme du jeu lent et répétitif. L’île, bien que charmante au début, manque de lieux marquants ou d’événements dynamiques qui viendraient pimenter l’aventure. On aurait aimé plus d’interactions sociales avec les habitants ou des événements aléatoires plus impactants, au-delà de la panne sèche ou du pneu crevé.

Driving Life est une expérience clivante. Ceux qui cherchent une simulation de conduite réaliste où chaque dollar compte trouveront leur compte dans ce défi de survie exigeant. Les autres pourraient trouver la courbe de progression trop lente et la récompense du travail trop maigre face à l’investissement en temps et en concentration.

Driving Life est un simulateur de survie routière sans concession, dédié aux amateurs de boîtes manuelles et de gestion micro-économique. Il réussit à créer un sentiment d’isolement et de précarité, mais sa boucle de jeu répétitive et son manque de surprises limitent son attrait à long terme. Un bon jeu de niche, mais qui demande beaucoup de patience.

J’aime :

  • Modèle de conduite exigeant avec gestion de l’embrayage et des vitesses manuelles.
  • L’atmosphère hardcore de survie où chaque dollar compte.
  • La variété des véhicules à maîtriser (voiture, fourgon, camion).
  • Le sentiment de progression satisfaisant quand on parvient à s’acheter une meilleure voiture.

J’aime pas :

  • Répétitivité des missions de transport.
  • L’environnement de l’île qui manque d’événements dynamiques ou de lieux mémorables.
  • Progression très lente et parfois frustrante due à l’économie impitoyable.
  • Aspects graphiques très basiques et parfois datés.

NOTE FINALE : 13/20

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