Dès le départ, la série La Belle et la Racaille nous avait séduits par son duo improbable : Kanzaki, la « racaille » au cœur tendre, et Atsuko, la « belle » studieuse et réservée. Les deux premiers tomes avaient patiemment tissé une relation faite de taquineries, de malentendus, et d’une tension émotionnelle latente. La question n’était plus « si » elles allaient se rapprocher, mais « quand » ce cap serait franchi. Et croyez-nous, ce troisième volume est celui de la concrétisation.

Si vous avez lu le tome précédent, vous savez que le climax émotionnel a été atteint. Ce Tome 3 s’ouvre sur une nouvelle ère pour Atsuko et Kanzaki : elles se sont enfin avoué leurs sentiments et sont officiellement en couple ! 

C’est le cœur du récit : l’exploration de leurs « premières fois » en tant qu’amoureuses. Ce passage de l’amitié passionnée à la romance assumée est l’occasion de moments à la fois excitants et déroutants, comme le décrit si bien l’éditeur Akata. On assiste aux premières hésitations, aux gestes maladroits, aux moments où l’on ne sait pas trop quelle est la nouvelle étiquette à adopter.

Fujichika gère cette transition avec une finesse remarquable. Plutôt que de basculer dans un drama excessif, l’autrice maintient le ton « Yuri Feel Good » qui fait le succès de la série. Les difficultés rencontrées par le couple ne sont jamais insurmontables, elles sont juste le reflet de l’apprentissage d’une relation, surtout à cet âge et dans ce contexte des années 80. L’accent est mis sur la communication et l’effort que font les deux héroïnes pour comprendre les émotions de l’autre, renforçant leur lien à chaque petite victoire.

Ce qui continue de faire mouche dans cette série, c’est son atmosphère unique. L’ancrage dans le Japon des années 1980 n’est pas qu’un simple décor. Il apporte un charme nostalgique et une lumière particulière à l’histoire.

La Belle et la Racaille est avant tout une comédie lumineuse. L’humour est toujours présent, souvent lié aux réactions vives de Kanzaki et à la manière dont Atsuko, malgré sa façade sage, parvient à la déstabiliser. Le dessin est, comme toujours, un régal. Ce style « rétro bourré de charme » confère aux personnages une expressivité dynamique et une fraîcheur qui sied parfaitement à l’énergie de la jeunesse. Les planches sont claires, les expressions hilarantes ou tendres, et la mise en scène accentue l’alchimie indéniable du couple.

Ce troisième volume est une réussite, car il parvient à gérer la phase délicate du passage à l’acte sentimental sans perdre en rythme ni en charme. On quitte la frustration de la confession pour entrer dans la douceur de la construction d’un couple.

Pour les fans de yuri qui apprécient les romances douces, bien écrites, et qui se développent de manière saine, ce titre est indispensable. Il prouve que l’on peut raconter l’amour entre deux filles avec légèreté, sans clichés excessifs, et avec une bonne dose de rires.

La Belle et la Racaille T.3 est la confirmation que cette série est un petit bijou de Yuri Feel Good. Un tome à dévorer pour tout savoir sur les défis (et les joies !) des premières fois.