Le retour de Tales of Xillia sur la génération actuelle, dans une version « Remastered » jouée sur PlayStation 5, est un événement que les amateurs de J-RPG attendaient avec une impatience presque religieuse. Ce n’est pas un simple portage, mais une véritable cure de jouvence technique qui injecte une vitalité spectaculaire à un épisode charnière de la saga de Bandai Namco. Le jeu, qui avait marqué son époque par son système de double protagoniste (Jude Mathis et la divine Milla Maxwell) et son exploration des thèmes de la coexistence entre nature et progrès technologique, trouve ici une seconde jeunesse éclatante.

Au cœur de cette mise à niveau, l’amélioration la plus palpable réside dans la fluidité. L’expérience en 60 images par seconde (fps) transforme littéralement l’âme du jeu : son système de combat. Le Linear Motion Battle System, déjà dynamique sur la console d’origine, atteint une précision chirurgicale sur PS5. Les enchaînements d’Artes sont d’une réactivité parfaite, et le système de Lien (Linked Artes), pilier stratégique de cet opus, se déploie avec une vivacité qui fait de chaque affrontement un ballet aérien de combos dévastateurs. Le gain de performance est si conséquent qu’il redéfinit l’engagement tactique, permettant une exécution impeccable des contres et des ruptures d’armure. De plus, l’exploitation des capacités de la DualSense se veut subtile mais appréciable, le retour haptique soulignant la puissance des coups spéciaux ou la tension des incantations magiques.

Sur le plan visuel, la direction artistique originale est magnifiée par un affichage en 4K natif. Bien que le Remastered ne puisse pas effacer entièrement les traces de ses origines PS3, il réussit à lisser l’ensemble, éliminant l’aliasing et offrant un niveau de détail des modèles 3D et des skits bien supérieur. Mais c’est sans doute la réduction drastique des temps de chargement, désormais quasi-instantanés grâce au SSD de la PS5, qui parachève l’immersion. Là où l’original souffrait de fréquents micro-temps de pause entre les zones, cette version permet une exploration ininterrompue du vaste monde de Rieze Maxia et d’Elympios. Le voyage, qui reste le véritable cœur de l’expérience Tales of, gagne ainsi en rythme et en intensité dramatique.

Toutefois, le temps ne parvient pas à masquer l’intégralité des imperfections de la structure initiale. On retrouve, notamment dans certaines portions de l’aventure, des environnements qui manquent d’inspiration et des couloirs de donjons parfois répétitifs, héritage d’un développement initial qui n’avait pas les ressources illimitées des épisodes modernes. Le besoin de grinding pour suivre la progression du scénario dans certaines zones persiste également, rappelant les exigences des J-RPG à l’ancienne, ce qui pourrait déplaire aux joueurs habitués à des courbes de difficulté plus lissées. Malgré ces quelques aspérités, l’alchimie du casting, portée par l’énergie des comédiens de doublage et les interactions mémorables des saynètes, maintient le récit à un niveau de qualité constant.

Tales of Xillia Remastered sur PS5 n’est pas seulement un acte de conservation du patrimoine vidéoludique ; c’est la meilleure manière de redécouvrir un récit essentiel et un système de combat jouissif.
J’aime
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La fluidité exceptionnelle à 60 images par seconde (fps) qui sublime le système de combat.
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Le Linear Motion Battle System, désormais d’une précision chirurgicale et d’une grande réactivité.
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La réduction drastique, voire l’élimination, des temps de chargement grâce au SSD de la PS5.
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L’affichage en 4K natif qui met en valeur les modèles 3D et les cinématiques.
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L’exploitation subtile du retour haptique de la manette DualSense lors des incantations et des coups spéciaux.
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L’alchimie mémorable et l’énergie constante du casting principal à travers les saynètes.
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Un récit qui reste essentiel et un système de Lien toujours aussi stratégique et dévastateur.
J’aime pas
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Des environnements et des couloirs de donjons qui peuvent paraître répétitifs, un héritage de la structure originale PS3.
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La nécessité persistante de grinding (montée en niveau) pour certains passages, rappelant les exigences des J-RPG à l’ancienne.
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Bien que nettement amélioré, le moteur ne parvient pas à masquer entièrement les traces techniques de ses origines.

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