Dans un paysage vidéoludique saturé de rogue-lites et de mondes ouverts, Neon Inferno fait figure d’ovni réconfortant. Développé par Zenovia Interactive (à qui l’on doit déjà l’excellent Steel Assault), ce titre est un pur concentré d’action 2D à l’ancienne, baigné dans une esthétique cyberpunk ultrastylisée. L’ambiance, entre la démesure d’Akira et la crasse néon de Blade Runner, est palpable dès le lancement sur Steam, la plateforme où nous avons pu déchaîner la furie de la Famille Morano.
Mais Neon Inferno n’est pas qu’un simple hommage à Contra ; c’est une fusion explosive, qui ambitionne de marier le run-and-gun frénétique avec les mécaniques de gallery shooter popularisées par des jeux cultes comme Wild Guns ou Dick Tracy. Et le pari est, dans l’ensemble, largement réussi.

Le cœur de Neon Inferno réside dans sa mécanique de tir bifocale : les combats se déroulent simultanément sur deux plans. Alors que votre personnage (Angelo Morano ou Mariana Vitti, chacun avec des spécificités de move-set subtiles) évolue en 2D classique au premier plan, des ennemis surgissent constamment de l’arrière-plan, exigeant une gestion rapide des menaces entre les deux axes.
Cette gestion des plans, couplée à une nervosité permanente, donne une profondeur tactique inattendue à ce qui pourrait n’être qu’un simple shooter. Il faut constamment jongler entre l’esquive des tirs frontaux et le ciblage des snipers ou des tourelles en arrière-plan (généralement en verrouillant via la gâchette, au pad, ou un bouton dédié, au clavier).

L’autre pilier du gameplay est le système de deviation et de Bullet Time. En utilisant l’attaque de mêlée au bon moment, vous pouvez renvoyer les projectiles ennemis verts et même ralentir brièvement le temps pour modifier leur trajectoire. Cette mécanique est indispensable, non seulement pour survivre, mais aussi pour infliger des dégâts massifs. Elle récompense la prise de risque et confère un rythme infernal aux affrontements, transformant chaque niveau en une chorégraphie mortelle.
La difficulté est clairement calibrée pour les amateurs d’arcade exigeants. Si le mode Histoire propose plusieurs paliers de difficulté pour une première approche, le véritable défi réside dans le Mode Arcade à un crédit, qui pousse la maîtrise des mécaniques dans ses retranchements.

Visuellement, Neon Inferno est une claque. le choix du pixel art 32-bit est non seulement esthétiquement plaisant, mais il permet une lisibilité parfaite de l’action, même lorsque l’écran déborde d’explosions, de néons et de tirs. La direction artistique est d’une richesse incroyable, avec des arrière-plans détaillés qui capturent l’essence d’une mégalopole dystopique et corrompue. Les effets de lumière (le fameux « néon » du titre) et les animations fluides rappellent le meilleur de l’ère 16 et 32 bits.
La bande-son, quant à elle, est une pépite. Le mélange de Synthwave lancinante et de Heavy Metal bourrin pendant les combats de boss dynamise l’action et ancre le jeu dans son thème cyberpunk. Les bruitages sont percutants et participent au sentiment de puissance que l’on ressent manette en main.

Neon Inferno est un hommage parfaitement exécuté, qui ne se contente pas de copier ses influences, mais les sublime en proposant une hybridation de genres réussie. Le jeu est exigeant, mais jamais injuste, récompensant la patience et la dextérité.
Notre seul petit regret, inhérent au genre, pourrait être la durée de vie du mode Histoire, relativement courte.Zenovia Interactive signe ici un titre qui ravira les puristes de l’action rétro et prouve que le pixel art stylisé a encore de beaux jours devant lui. Si vous aimez la difficulté qui pique et les ambiances cyberpunk, c’est un achat incontournable sur PC.
Ce que nous avons aimé
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Le Concept de Gameplay Unique : La fusion du run-and-gun classique et du gallery shooter (tir sur deux plans) fonctionne à merveille, offrant une profondeur tactique constante.
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Le Système de Déviation/Bullet Time : Ce mécanisme est à la fois grisant et indispensable pour la survie, transformant la défense en une arme offensive.
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La Direction Artistique Sublime : Le pixel art 32-bit est maîtrisé de bout en bout, avec une atmosphère cyberpunk magnifiquement rendue par l’utilisation intense des néons et des détails.
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La Bande-Son Explosive : Le mix entre Synthwave et Heavy Metal est parfait pour galvaniser l’action et renforcer l’immersion.
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Le Mode Coopération Locale : La possibilité de doubler le chaos et la puissance de feu avec un ami est un véritable atout arcade.
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Le Challenge Pur Arcade : La difficulté exigeante, en particulier le Mode Arcade à un crédit, ravira les puristes.
Ce que nous avons moins aimé
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La Durée de Vie du Mode Histoire : Bien que rejouable, l’aventure principale peut être complétée relativement rapidement pour les joueurs aguerris.
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La Courbe d’Apprentissage Rigoureuse : La maîtrise du système de déviation demande un certain temps avant de devenir instinctif, ce qui peut frustrer les néophytes du genre.
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Musiques Parfois Répétitives : Certains thèmes peuvent tourner en boucle entre les phases d’action intense.

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