Dark Atlas: Infernum n’est pas un simple jeu d’horreur. C’est une expérience sensorielle tordue, un voyage initiatique dans les limbes de l’occultisme où le surnaturel rencontre la psyché humaine. En incarnant Natalia Asensio, Grande Maîtresse du Conseil Nocturne, nous sommes pris au piège d’un monde post-apocalyptique ésotérique, hantée par une voix intérieure — le Verbe — et la perte de notre fils, Samuel. La promesse d’une histoire riche et immersive est tenue, mais le gameplay parvient-il à nous maintenir éveillés dans ce cauchemar éveillé ?
Dès les premières minutes, Dark Atlas impose sa patte. Visuellement, le titre de Night Council Studio est une réussite dans le genre de l’horreur indépendante. L’esthétique mélange le gothique classique (grandes bibliothèques, salles palatiales, façades torturées) avec un design cauchemardesque digne des rêves les plus flippants.
L’éclairage est une star à part entière : ombres vacillantes, lueurs spectrales et coins sombres créent une atmosphère oppressante et cinématographique. Les « Impressions », ces entités spectrales et translucides qui vous traquent, sont particulièrement bien modélisées, instillant un sentiment de menace constant.
L’immersion est portée par un design sonore exceptionnel. La bande-son originale, faite de synthés profonds et de sons ambiants inquiétants, agit comme un véritable outil de terreur. Chaque craquement de plancher, chaque écho lointain, chaque murmure du Verbe parvient à faire ramper la peur le long de l’échine. C’est un environnement sonore riche et oppressant qui est crucial pour la survie et l’exploration.
Dark Atlas: Infernum se positionne clairement dans la lignée des jeux d’horreur à la première personne axés sur la furtivité et l’exploration, tels que Amnesia ou Outlast. Oubliez les armes, Natalia est une occultiste, pas une soldate. Votre survie repose sur l’intelligence et la ruse.
Le cœur du jeu réside dans la découverte des environnements vastes et interconnectés. Vous devez dénicher des notes, des entrées de journal et des indices narratifs disséminés pour comprendre l’histoire complexe et débloquer de nouvelles zones. Le sentiment d’explorer des lieux autrefois habités par une grande puissance ésotérique est palpable, et la progression est satisfaisante grâce à la découverte de raccourcis.
L’ennemi, implacable, vous traque à travers les niveaux. Il faut user de cachettes, écouter attentivement les bruits de pas et analyser les mouvements de la lumière pour rester en sécurité. Cette phase d’infiltration est stressante et efficace… du moins la plupart du temps.
Le Clipípeo : L’instrument magique du jeu, le Clipípeo, ajoute une composante d’horreur psychologique et de puzzle bienvenue. Il permet de révéler des secrets cachés dans l’environnement et de repousser temporairement le mal. L’utilisation de cet outil, essentielle pour la progression, confère à Natalia un sentiment d’être plus qu’une simple victime, mais une actrice du drame occulte.
Malgré ses nombreuses qualités atmosphériques, le jeu n’est pas exempt de défauts qui, sur PC, nécessitent un peaufinage.
La partie la plus délicate concerne l’infiltration. Le pathfinding de l’IA est parfois imprévisible, rendant certains moments de furtivité frustrants plutôt qu’angoissants. Il arrive que l’ennemi agisse de manière un peu trop erratique, cassant temporairement l’immersion. De plus, pour un jeu PC, on note de légers hoquets techniques et des temps de chargement qui pourraient être optimisés, surtout dans les sections où la densité visuelle est la plus forte.
Enfin, l’aspect narratif, bien que riche, est parfois un peu trop dense, surtout dans la démo, avec des éléments d’histoire qui peuvent sembler sous-développés ou difficiles à suivre sans une concentration totale. La voix off et les sous-titres méritent également d’être clarifiés pour garantir que l’histoire ésotérique soit entièrement compréhensible.
Dark Atlas: Infernum s’annonce comme un titre incontournable pour les amateurs d’horreur psychologique et d’ambiances gothiques sombres. Il réussit là où il compte le plus : créer une atmosphère de terreur immersive et viscérale, soutenue par une direction artistique et un sound design de premier ordre.
Si le gameplay de furtivité et quelques points techniques nécessitent encore une couche de polish pour la sortie finale, l’exploration enrichie par l’occultisme et une histoire profondément tordue font de cette descente aux enfers une expérience qu’on ne souhaite pas interrompre.
Un jeu à surveiller de très près sur Steam pour tous ceux qui aiment avoir peur intelligemment.
Les Plus :
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Direction artistique sombre et esthétique gothique saisissante.
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Ambiance sonore oppressante et immersive.
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Narration riche et complexe, exploration satisfaisante.
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L’utilisation du Clipípeo introduit un mécanisme original.
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Fonctionnalités d’accessibilité soignées.
Les Moins :
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IA de furtivité parfois imprévisible et frustrante.
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Quelques légers accrocs techniques (stuttering, temps de chargement).
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L’histoire peut être trop dense par moments.

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