Atelier Ryza 3: Alchemist of the End & the Secret Key (ici dans sa version DX, l’édition définitive) n’est pas seulement un jeu, c’est l’adieu attendu à l’une des héroïnes les plus emblématiques de l’histoire du J-RPG moderne. Après deux opus acclamés pour leur accessibilité et leur atmosphère estivale, Ryza revient pour une dernière aventure qui se veut plus vaste, plus profonde et, surtout, plus émouvante. Gust s’est lancé le défi de conclure une saga tout en faisant évoluer ses mécaniques d’exploration et de synthèse. Le résultat, testé sur PS5, est un voyage final vibrant, qui réussit l’exploit de se sentir à la fois familier et révolutionnaire pour la série.

L’histoire reprend un an après les événements de Ryza 2. Ryza et ses amis mènent une vie tranquille sur l’île de Kurken jusqu’à l’apparition soudaine d’un archipel de nouvelles terres mystérieuses et l’apparition de ruines colossales. Au cœur de ce mystère se trouve la mécanique centrale de cet épisode : les Clés Secrètes.

Si l’intrigue globale peut parfois s’appuyer sur une béquille narrative typique du J-RPG (une menace mondiale imminente), c’est l’exécution et l’émotion qui priment. L’écriture se concentre magnifiquement sur les relations entre les membres du groupe, Ryza, Tao, Klaudia, Lent, etc. Cette réunion de la « bande d’amis » est le cœur battant du jeu, offrant des moments doux-amers et des dialogues authentiques. L’enjeu est simple mais puissant : trouver sa place dans le monde après l’aventure. Pour les fans de la première heure, Ryza 3 est une lettre d’amour et une conclusion pleinement satisfaisante, même si les nouveaux venus risquent de se sentir un peu perdus face à la richesse des liens déjà établis.

L’alchimie est toujours la reine, mais elle n’a jamais été aussi stratégique. Le système de synthèse par nœuds, déjà excellent, est peaufiné pour offrir une profondeur encore plus grande sans jamais devenir intimidant. Mais la véritable star est la mécanique des Clés Secrètes.

Ces Clés peuvent être découvertes en exploration, en combat ou via la synthèse. Elles possèdent des effets variés (pouvoirs de terrain, boosts en combat, accélérateurs de synthèse). Utiliser une Clé pendant la synthèse peut débloquer de nouveaux chemins et améliorer les qualités des objets de manière exponentielle, encourageant une expérimentation constante. C’est une excellente façon d’intégrer l’alchimie au cœur de l’exploration et du combat, brisant l’isolement du laboratoire.

Côté combat, l’action est toujours un hybride temps réel/tour par tour très dynamique, centré sur la gestion rapide des PA (Points d’Action) et des compétences. L’ajout des Clés permet ici de déclencher des effets puissants ou de changer le cours d’une bataille. C’est vif, tactique, et l’un des meilleurs systèmes de combat en temps réel que la série Atelier ait jamais proposés.

Si les précédents jeux Ryza présentaient des zones relativement découpées, Ryza 3 embrasse le concept de vastes cartes interconnectées. L’exploration est récompensée comme jamais. Ryza peut nager, grimper (à certains endroits) et utiliser un nouveau système de voyage rapide par Clé qui rend le monde immédiatement accessible.

C’est ici que l’expérience sur PlayStation 5 se révèle cruciale. Le jeu tourne avec une fluidité irréprochable (un framerate élevé et constant) et, surtout, les temps de chargement sont quasi-instantanés. Le passage d’une zone à l’autre, ou le retour à l’atelier, se fait en un clin d’œil, ce qui est essentiel pour un J-RPG axé sur le grind et le va-et-vient entre l’exploration et la synthèse. L’immersion est préservée et la boucle de gameplay devient incroyablement addictive.

Visuellement, le jeu est splendide. Les environnements sont variés, luxuriants, et le character design de Toridamono pour Ryza est plus mature et détaillé que jamais. La bande-son, comme d’habitude chez Gust, est entraînante et mélancolique, capturant parfaitement l’esprit d’un dernier été.

Atelier Ryza 3: Alchemist of the End & the Secret Key DX est l’apothéose que la trilogie méritait. En affinant son alchimie déjà excellente et en ouvrant son monde comme jamais, Gust a livré un J-RPG généreux, addictif, et poignant. Les fans trouveront ici une conclusion émouvante et substantielle, tandis que l’on est tenté de pardonner les quelques recyclages d’assets et les quêtes secondaires parfois répétitives face à la qualité du système de jeu.

Jouer sur PS5 assure que le rythme du jeu — crucial pour l’alchimie — est maintenu à une vitesse fulgurante. Si vous cherchez un J-RPG d’aventure centré sur l’amitié, la découverte et la création, ne cherchez pas plus loin : le dernier été de Ryza est une réussite totale.

J’aime 

  • Exploration des vastes zones addictive et fluide (notamment sur PS5).

  • Système des Clés Secrètes : innovation pour l’alchimie et le combat.

  • Conclusion émouvante et satisfaisante pour l’arc des personnages.

  • Système de combat vif et dynamique.

J’aime pas 

  • Scénario de la menace finale classique et prévisible.

  • Quelques textures datées dans les environnements secondaires.

  • Risque d’être écrasant pour les nouveaux joueurs de la série.

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