Atelier Ryza: Ever Darkness & the Secret Hideout n’est pas qu’un simple J-RPG ; il est le jeu qui a redéfini et propulsé la série Atelier vers un public bien plus vaste. Cette édition DX (Deluxe), testée sur la console de nouvelle génération, se présente comme l’expérience ultime de cette aventure initiatique. Si elle hérite du rythme lancinant des débuts et de la difficulté textuelle propre à la série, l’abondance de contenu supplémentaire, les ajouts en qualité de vie et la performance sans faille offerte par la PS5 en font la meilleure porte d’entrée pour découvrir – ou redécouvrir – l’histoire ensoleillée de Reisalin Stout. 

L’attrait immédiat de Ryza réside dans sa capacité à moderniser ses deux piliers ancestraux : le combat et, surtout, l’alchimie. Le système de synthèse est, sans conteste, au sommet de sa forme. Il utilise un passionnant schéma en arborescence : l’ajout méticuleux de matériaux permet de débloquer des « Nodes » (nœuds), ouvrant la voie à des améliorations de propriétés et à la création de compositions uniques. C’est un mécanisme brillant, profond pour le maître alchimiste et étonnamment accessible pour le novice. Il alimente un cycle de jeu délicieusement addictif : on collecte des ressources, on synthétise de l’équipement, on améliore les outils et les armes, puis on s’aventure plus loin dans l’exploration.

À cette complexité artisanale répond un système de combat d’une nervosité inattendue. Oubliez le tour par tour rigide des anciennes itérations. Ryza embrasse l’Active Time Battle (ATB) avec une dimension action prononcée. Les affrontements se déroulent en temps réel, mais exigent une gestion stratégique fine des « Action Points » (AP), essentiels pour enchaîner les compétences, et des « Tactics Levels ». Cette approche dynamique confère aux batailles un rythme soutenu, injectant une dose de timing et de tactique qui surprend agréablement dans ce genre de J-RPG.

L’édition Deluxe est bien plus qu’une simple compilation de DLC. Si l’ensemble des tenues, BGM et cartes additionnelles est inclus, c’est l’ajout de contenu narratif et de confort qui justifie pleinement son titre.

Cette version DX vient enrichir l’univers de Ryza en comblant des lacunes scénaristiques. L’intégration d’une nouvelle histoire annexe centrée sur le turbulent Bos et la mystérieuse Kilo étoffe le lore et offre un aperçu bienvenu de la psychologie des personnages secondaires. Mieux encore, l’ajout d’un nouvel épilogue agit comme un véritable pont narratif, faisant la liaison entre les événements du premier jeu et ceux de Ryza 2.

Les ajustements de Qualité de Vie sont par ailleurs des cadeaux inestimables. L’augmentation significative de la capacité du panier de collecte et du coffre est une bénédiction, simplifiant grandement la gestion des ressources qui pouvait être frustrante dans la version initiale. De plus, l’intégration de trois personnages jouables supplémentaires – Agatha, Kilo et Romy – donne une excellente excuse pour revisiter les combats et expérimenter de nouvelles compositions d’équipe. Le mode Combat Personnalisé vient parfaire l’expérience, offrant aux joueurs un outil puissant pour tester leurs builds d’équipement et leurs synthèses d’objets contre des monstres spécifiques et paramétrables.

Si Atelier Ryza n’est pas un titre nativement PS5, la console de Sony offre pourtant l’environnement optimal pour cette édition DX. La puissance du hardware permet au jeu d’atteindre une fluidité impeccable et stable, assurant très probablement un 60 images par seconde constant qui rend les combats encore plus vifs.

Cependant, c’est le SSD de la PS5 qui apporte la plus grande révolution de confort. Les temps de chargement, auparavant perceptibles entre les zones ou en revenant à l’atelier, deviennent quasi-instantanés. Cette suppression des frictions techniques renforce l’aspect addictif du cycle de jeu. On quitte et on revient à l’atelier sans y penser, permettant aux joueurs de se concentrer pleinement sur la richesse de l’alchimie et de l’exploration.

Malgré ce lifting, quelques aspérités d’origine subsistent. Le rythme de l’introduction est toujours très étiré ; l’histoire met près d’une dizaine d’heures à véritablement se lancer, noyée dans un tutoriel trop long. De plus, et c’est un point crucial pour le public francophone, l’absence de traduction française intégrale (traditionnellement, voix japonaises et sous-titres/menus en anglais) pour un J-RPG axé sur des systèmes textuels aussi complexes que l’alchimie, reste une barrière significative. Enfin, si les Character Designs sont superbes, on observe par moments un certain manque de variété dans les environnements et un recyclage visible de certains modèles de monstres.

Atelier Ryza: Ever Darkness & the Secret Hideout DX est la version définitive d’un J-RPG déjà excellent. Le contenu pléthorique de l’édition DX, combiné aux performances de la PS5 – notamment la suppression des temps de chargement – magnifie le charme de l’aventure, le dynamisme des combats et la profondeur de l’alchimie. C’est une œuvre mature, vibrante, et chaudement recommandée pour les amateurs du genre.

Les Points Forts

  • Alchimie Profonde et Intuitive : Le système de synthèse en arborescence est un succès, offrant une profondeur réjouissante pour le min-maxing tout en restant accessible aux débutants.

  • Combat Dynamique : La refonte de l’Active Time Battle (ATB) est une réussite, conférant aux affrontements une rapidité et une technicité très appréciées grâce à l’utilisation stratégique des Points d’Action (AP).

  • Version Définitive (Édition DX) : Le contenu additionnel, notamment l’histoire annexe (Bos/Kilo) et l’épilogue servant de pont narratif vers Ryza 2, offre une plus-value significative.

  • Confort PS5 : L’expérience est magnifiée par la puissance de la console, avec un framerate irréprochable et des temps de chargement quasi-instantanés (SSD).

  • Améliorations de Qualité de Vie (QoL) : L’augmentation des capacités de transport et de stockage des ressources est une bénédiction, simplifiant grandement la gestion des objets.

  • Direction Artistique des Personnages : Le Character Design de Ryza et de ses amis est jugé superbe, coloré et plein de charme.

👎 Les Points Faibles

  • Démarrage Poussif : Le rythme des premières heures est jugé terriblement lent, avec une introduction et des tutoriels trop étirés.

  • Barrière Linguistique : L’absence de traduction française intégrale (sous-titres et menus souvent en anglais) est un obstacle majeur pour un J-RPG aussi dense et textuel, surtout concernant l’alchimie.

  • Environnements Vides : Les décors en exploration manquent parfois de vie et de détails, signalant un manque de finition ou de variété dans certaines zones.

  • Bestiaire Répétitif : Le recyclage des modèles de monstres peut rendre les rencontres de mi-aventure génériques, malgré le dynamisme du système de combat.

Note finale : 18/20

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *