PlayWay S.A. est passé maître dans l’art de prendre un métier de niche, d’y ajouter une dimension « bac à sable » et de le transformer en un produit numérique souvent ambitieux, mais parfois rudimentaire. Avec Used Cars Simulator, c’est le marché de l’occasion — et du marché noir — qui passe au banc d’essai. Le pitch est simple : bâtir un empire automobile en partant d’une vieille bicoque, quitte à flirter avec l’illégalité. Mais la route vers le succès est-elle aussi fluide que promise ?

Au cœur de Used Cars Simulator se trouve une boucle de jeu familière aux amateurs de simulation économique : acheter à bas prix, restaurer, et revendre avec profit. L’acquisition de véhicules se fait via des ventes aux enchères, des rencontres aléatoires avec des PNJ, ou, plus excitant, des activités d’acquisition illégale (le vol pur et simple). C’est là que le titre se démarque de son cousin, Car Mechanic Simulator, en injectant une dose d’action et de tension.

L’inspection des véhicules est d’une importance capitale. Il faut négocier, dénicher les vices cachés, puis passer à la phase de rénovation. Celle-ci va de la simple réparation de carrosserie et du changement de pièces à la personnalisation complète (peinture, jantes, intérieur). La dimension simulation est bien présente, mais elle est allégée pour ne pas verser dans l’austérité technique. L’objectif n’est pas d’être un mécanicien certifié, mais un opportuniste efficace.

L’un des arguments majeurs de DreamWay Games est l’intégration d’un monde ouvert à explorer, une ville abandonnée et ses environs désertiques. Cette structure permet de concrétiser l’aspect « bac à sable » promis. On peut, en dehors des transactions, s’adonner à la conduite, au drift, aux courses sauvages, et même à des activités annexes comme la recherche de trésors (avec un détecteur de métaux) ou, plus simplement, se détendre autour d’une bière virtuelle.

Ces activités annexes, souvent décousues, témoignent d’une volonté d’enrichir l’expérience au-delà de la gestion pure. Cependant, elles révèlent aussi les limites de l’Early Access. L’environnement, bien que vaste, manque encore de vie et de polish. La physique des véhicules, bien que fonctionnelle pour le drifting promis, peut se montrer capricieuse lors d’accidents ou de sauts, rappelant que nous sommes sur un titre de niche à gros potentiel mais aux finitions encore brutes. Les interactions avec la police, bien que fondamentales pour l’aspect « crime », nécessitent un meilleur équilibrage pour réellement menacer l’économie du joueur sans devenir frustrantes.

 L’ambition de mélanger la simulation de gestion avec l’exploration et l’action criminelle est louable.

Techniquement, le titre est correct sans être un foudre de guerre graphique. Le style est fonctionnel et détaillé là où il le faut (l’intérieur des voitures), mais les décors extérieurs manquent de personnalité et de diversité. Le plus grand défi du studio sera de densifier cet environnement et de peaufiner les innombrables systèmes (commerce, réparation, police, quêtes narratives) pour atteindre la qualité promise pour la version finale en 2025. 

Used Cars Simulator est un titre prometteur pour ceux qui aiment lier le cambouis à l’adrénaline, mais la prudence reste de mise.

On aime :

Used Cars Simulator séduit avant tout par son concept hybride, qui mélange avec succès la minutie de la simulation de mécanicien/gestion et l’adrénaline de l’action criminelle. L’aspect illégal — voler, « blanchir » les voitures et gérer les risques — apporte un piment bienvenu à la formule. Nous saluons également la profondeur de la rénovation, allant du diagnostic à la peinture, ainsi que la dimension RPG et progression qui permet de faire évoluer son garage et de débloquer de nouvelles compétences.

On n’aime pas :

En revanche, le titre souffre des maux de l’Accès Anticipé. Le monde ouvert est encore vide, manquant cruellement de densité, de vie et de PNJ pertinents pour vraiment justifier son exploration. La physique des véhicules, bien qu’amusante pour le drift, se montre trop rigide et imprécise lors des chocs. De manière générale, le statut Early Access implique que beaucoup d’optimisation et de polish sont encore à faire. Enfin, l’équilibrage police/risque et l’impact des activités illégales sur l’économie du jeu pourraient être mieux gérés pour offrir un défi cohérent.

 

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