Après des années à fantasmer sur une suite, Sucker Punch nous ramène au Japon féodal pour le face-à-face que tout le monde attendait : Ghost of Yōtei est-il le digne successeur de l’inégalable Tsushima, ou juste un beau 1.5 ? J’ai saigné le jeu sur PS5, et voici mon avis, brut de décoffrage.
Quand j’ai lancé le jeu, j’ai pris une claque. Franchement, la région d’Ezo (là où ça se passe cette fois-ci) est juste hallucinante. Oubliez la PS4, c’est clairement un titre pensé pour la PS5 : les textures, la distance d’affichage, cette gestion des éléments où le vent est ton seul guide… C’est simple, la direction artistique est si soignée qu’elle rend même Tsushima un peu fade. Je passais mon temps à faire des photos, c’est dire !
Mais voilà, le problème. Au bout de quelques heures, un sentiment étrange s’installe : l’impression d’avoir déjà fait ça.
Ghost of Yōtei est une « suite spirituelle » qui a joué la prudence. Le fond de jeu reste le même : libérer des villages, suivre des oiseaux d’or, couper des fleurs pour teindre ton armure… C’est efficace, ça marche du tonnerre, mais c’est pas la révolution qu’on espérait. J’aurais aimé plus de risques, une structure de quêtes un peu moins classique. Les missions secondaires sont cool, mais c’est souvent « va ici, parle à ça, coupe la tête à l’autre. »
L’histoire principale… Ah, l’histoire ! C’est le moteur qui m’a fait oublier que j’avais la flemme de chercher les sanctuaires. Ghost of Yōtei ne se contente pas de nous donner un nouveau terrain de jeu, il nous donne une nouvelle malédiction.
On quitte les plages ensoleillées de Tsushima pour l’austérité glaciale et montagneuse d’Ezo, et le ton change radicalement. L’ombre de Jin Sakai plane sur tout, mais on incarne ici Atsu, un jeune samouraï. Et croyez-moi, Atsu n’a jamais voulu du masque. Il n’hérite pas d’un titre glorieux ; il hérite du lourd secret que Jin a laissé derrière lui.
Le cœur du scénario, c’est justement ça : le fardeau. Atsu est déchiré entre le code d’honneur samouraï — qui, visiblement, n’a rien appris des erreurs passées — et l’efficacité brutale et sans visage du Fantôme.
C’est une ascension lente, poignante, vers une forme de rédemption qui n’a rien de joyeux, juste de nécessaire. La trame principale est sombre, adulte, et elle donne une vraie profondeur au voyage d’Atsu. Clairement, Sucker Punch a encore frappé très fort avec un récit qui nous tient en haleine jusqu’au bout.
Techniquement et visuellement, c’est oui, sans hésiter. Ghost of Yōtei n’est pas juste un joli jeu, c’est une véritable vitrine pour la PS5.
Le bond en avant par rapport à Tsushima est flagrant. Oubliez la PS4, ce titre a été pensé pour la nouvelle génération. La région d’Ezo est un chef-d’œuvre de direction artistique et de performance. L’ambiance glaciale apporte un vrai vent de fraîcheur : les tempêtes de neige sont époustouflantes, chaque flocon est rendu avec un détail absurde. Quand votre personnage se déplace dans la poudreuse, on ressent la friction, on voit la neige se tasser de manière réaliste.
Et parlons de la distance d’affichage ! Se tenir au sommet du Mont Yōtei et observer l’étendue glacée, c’est prendre une vraie gifle. L’herbe bouge au gré des vents, les forêts sont d’une densité incroyable, et les temps de chargement ? Quasi inexistants, merci le SSD de la PS5.
Ghost of Yōtei est plus grand, plus beau, et surtout, il est plus immersif grâce à cette performance technique au cordeau. Le jeu nous rappelle à chaque instant pourquoi on a fait le saut sur la next-gen.
Mais est-ce qu’il innove ? Non. Le jeu est tellement dans la continuité que certains vont le voir comme un gros Tsushima 1.5.
Pour moi, c’est le parfait exemple d’un studio qui a pris sa formule gagnante et l’a polie jusqu’à la perfection. Si tu as aimé Tsushima, c’est un achat obligatoire, une aventure qui te tiendra en haleine pendant 60 heures minimum. Le monde ouvert est à couper le souffle, et le combat, malgré le manque de surprise, est toujours aussi satisfaisant.
Graphismes / Technique⭐⭐⭐⭐⭐ (5/5)Ambiance / DA⭐⭐⭐⭐⭐ (5/5)Durée de vie⭐⭐⭐⭐ (4/5)Gameplay⭐⭐⭐⭐ (4/5)
NOTE GLOBALE : 17/20
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