Quand j’ai lancé Rise of Industry 2 pour la première fois, j’ai eu ce petit frisson de nostalgie qu’on ressent quand un jeu de gestion réussit à mélanger sérieux et fun. Le décor est posé : on est dans l’Amérique des années 80, époque de grands patrons, de deals louches et de capitalisme assumé. Et ici, c’est moi qui dois endosser le rôle du magnat prêt à faire tourner les usines jour et nuit pour remplir les contrats les plus juteux. Autant dire que j’ai vite compris que ce ne serait pas une promenade de santé.

Le jeu propose deux grandes manières de s’amuser. D’un côté, la campagne avec ses scénarios bien ficelés qui posent des objectifs précis et parfois tordus, histoire de tester ta capacité à gérer la pression. De l’autre, le mode sandbox qui est clairement la tentation ultime pour ceux qui aiment tout contrôler et voir leur empire grandir à leur rythme. J’ai commencé par la campagne, histoire de comprendre les bases, mais rapidement je me suis senti attiré par la liberté totale du bac à sable.

Ce qui frappe dans Rise of Industry 2, c’est la précision des mécanismes. Chaque usine n’est pas juste un cube qui crache des produits, c’est une pièce d’un immense puzzle. Il faut gérer l’eau, l’électricité, les routes de livraison, les entrepôts, les flux logistiques, et veiller à ce que tout tourne sans accroc. Et comme si ça ne suffisait pas, il faut encore négocier des contrats commerciaux. Ceux-ci changent, évoluent, ajoutent des bonus ou de nouvelles conditions, et tu as toujours la menace de perdre ta réputation si tu échoues. Autant dire que je me suis senti plus d’une fois comme un jongleur qui a trop de balles en l’air.

Mais ce qui m’a surpris, c’est l’aspect social du jeu. Tu ne bosses pas dans ton coin comme un ermite : tu dois interagir avec d’autres PDG, les maires, et toutes sortes d’autorités locales. Ces relations ne sont pas décoratives, elles peuvent te donner des avantages, te faciliter la vie ou au contraire te mettre des bâtons dans les roues. On est presque dans une sorte de jeu de société grandeur nature, où ton carnet d’adresses peut valoir autant que ton réseau d’usines.

Visuellement, le jeu a du charme. Les couleurs flashy et les ambiances rétro rappellent vraiment les années 80, et ça donne un côté un peu stylisé qui empêche le jeu d’être trop austère. On ne va pas se mentir, quand tu passes deux heures à tracer des routes et à placer des pipelines, un peu de néon et de design stylé ça aide à garder la motivation. Et la musique suit bien cette atmosphère, un mix de modernité et de rétro qui colle à l’époque choisie.

Évidemment, tout n’est pas parfait. La complexité peut décourager au début, surtout si on n’est pas habitué aux jeux de gestion bien velus. Il y a beaucoup de paramètres, beaucoup de fenêtres et de chiffres, et on peut vite se sentir dépassé. En plus, sur les grosses parties, quand ton empire devient gigantesque, j’ai remarqué que le jeu peut ralentir un peu. Rien de dramatique, mais ça casse un peu le plaisir quand tu vois ton écran saccader alors que tu viens de réussir à monter un réseau logistique digne d’un film de science-fiction.

Malgré ces petits défauts, j’ai trouvé dans Rise of Industry 2 un jeu qui demande autant de patience que de vision. Ce n’est pas le genre de titre où tu brilles en dix minutes. Ici, il faut planifier, tester, rater, recommencer, et petit à petit tu sens que ton empire prend forme. Et c’est cette sensation, ce moment où tu vois tes usines tourner comme une horloge et tes profits grimper, qui rend le tout vraiment gratifiant.

Rise of Industry 2 n’est pas un jeu que je conseillerais à tout le monde, mais si tu as la fibre entrepreneuriale, si tu aimes les défis qui mélangent logique, stratégie et un brin de négociation sociale, alors tu trouveras ici de quoi te nourrir pendant des dizaines d’heures. Moi en tout cas, je sais déjà que je vais y revenir, ne serait-ce que pour tester encore une fois le mode sandbox et voir si je peux devenir le PDG ultime des années 80, celui dont tout le monde parlerait dans les journaux… au moins dans mon imagination.

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