Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Bandai Namco quand ils se sont dit : « Et si on prenait Pac-Man, qu’on l’envoyait dans un monde post-apocalyptique avec une épée, et qu’on appelait ça Shadow Labyrinth ? » Mais honnêtement, je veux bien plus de réunions comme ça. Dès le début, le ton est donné : plus question d’ambiance colorée ou de petite mascotte joyeuse, ici c’est ruines brumeuses, lumière mourante, musique pesante, et un petit personnage muet qui tranche dans le tas. Et ça marche. C’est bizarre, mais ça marche.
J’y ai joué sur PlayStation, et franchement, le jeu tourne nickel. Aucun bug à signaler, des chargements rapides, et un gameplay assez fluide pour qu’on oublie qu’on est censé incarner une sorte de moine-guerrier amnésique accompagné d’un Pac-Man fantomatique nommé PUCK, qui a visiblement bouffé tous les circuits d’une borne d’arcade hantée. Ce dernier te suit partout et commente tout avec un ton passif-agressif qui m’a parfois fait rire, parfois donné envie de le muter pour toujours (dommage, pas d’option pour ça).
Le gameplay mélange exploration façon Metroidvania et combats à l’épée plutôt nerveux. On commence tout faible, puis on débloque au fil du temps double saut, dash, grappin, tout l’attirail classique. Les ennemis, eux, sont parfois plus résistants qu’un vieux meuble suédois, et les boss ne plaisantent pas. Petite astuce si tu joues comme moi : ne jamais t’éloigner d’un point de sauvegarde sans avoir fait le plein, sinon tu risques de revisiter les mêmes couloirs pendant 20 minutes, juste pour retenter un boss qui te renvoie à l’écran titre sans dire bonjour.
Mais ce que j’ai vraiment adoré, ce sont les moments où PUCK prend le relais. Là, tu fonces sur des rails comme une version stroboscopique de Sonic dans une rave party, en ramassant des orbes et en évitant des obstacles qui te tombent dessus sans prévenir. C’est frénétique, parfois flou, souvent injuste, mais c’est fun. Et puis il y a ces mini-niveaux à la sauce Pac-Man Championship Edition, version dark et speedée, où tu gobes des fantômes dans une ambiance électro bien agressive. Le genre de parenthèse arcade qui te fait oublier que tu es censé sauver le monde.
Artistiquement, le jeu a une vraie patte. Les décors sont riches, les effets de lumière bien gérés, et chaque zone a son ambiance propre, entre ruines mystiques et technologie déglinguée. On sent une influence rétro maîtrisée, avec quelques clins d’œil aux classiques Namco. L’histoire, elle, est volontairement floue : on parle de mémoire, d’oubli, de fragments, tout est à demi-mot… et pourtant, ça fonctionne. Je ne sais pas si j’ai vraiment tout compris, mais j’étais dedans. C’est comme un rêve étrange qui te reste en tête même après la manette posée.
Shadow Labyrinth m’a clairement surpris. Ce n’est pas le jeu le plus abouti, ni le plus accessible, mais il a un réel atttrait. Il ose combiner un hommage rétro, une atmosphère sombre et un gameplay exigeant dans un mélange qui ne devrait pas marcher, mais qui fonctionne quand même. Franchement, si Pac-Man s’était mis au métal progressif et avait eu une crise existentielle, je pense qu’il aurait créé exactement ce jeu-là.
No responses yet