Il y a parfois des jeux qui vous happent sans prévenir, comme un cookie que vous croquez par curiosité et qui finit par disparaître en trois bouchées. Altheia: The Wrath of Aferi, je suis tombé dessus un peu comme ça, en furetant sur Steam pendant le Next Fest, entre deux jeux de gestion de ferme et un simulateur de coiffeur médiéval (oui, ça existe). Et là, paf : une ambiance à mi-chemin entre Ghibli, Zelda et un petit air de dessin animé du dimanche matin. Forcément, j’ai cliqué.
Le jeu vous propose d’incarner Lili et Sadi, duo improbable composé d’une guerrière taciturne et d’un moine qui semble avoir trop lu de bouquins mystiques et pas assez dormi. Leur mission ? Sauver Atarassia d’un mal étrange et gluant appelé le Void. Bon, sur le papier, ça ressemble à un scénar de fantasy classique, mais en jeu, ça fonctionne étonnamment bien. Leurs dialogues ont ce petit goût de chamaille entre vieux potes, et même si je soupçonne Sadi d’avoir un abonnement à un service de punchlines douteuses, je me suis surpris à sourire plus d’une fois.
Niveau gameplay, c’est un joli patchwork. Il y a du donjon à l’ancienne, des puzzles de leviers et de plateformes, des combats qui sentent bon la castagne arcade… et parfois une caméra qui décide de partir en vacances sans prévenir. La maniabilité demande un peu de patience – mon arc, par exemple, a décidé de ne plus répondre à l’appel en plein combat, un peu comme un vieux modem qui clignote sans raison. Mais au fond, j’étais tellement pris par l’envie de voir le prochain environnement ou d’essayer une nouvelle combinaison entre les deux personnages que j’ai continué, stoïque comme un joueur de Dark Souls qui a perdu sa 48e vie.
Esthétiquement, c’est doux, c’est coloré, c’est charmant. J’ai eu des flashbacks de mes heures passées sur Wind Waker, avec ce mélange de tons pastel et de musiques qui semblent sortir d’un rêve fait de feuilles mortes et de brise d’été. Les esprits à libérer ont chacun leur petite touche, et même si certains puzzles m’ont fait marmonner des insultes en langage elfique, j’ai rarement eu envie de ragequit. Bon, sauf ce passage avec les bombes chronométrées. Lui, il savait ce qu’il faisait. Sadique, mais méthodique.
Ce qui m’a vraiment marqué, c’est de sentir que le jeu est fait avec amour. Il a ses bugs, il a ses imprécisions, mais il a aussi cette flamme sincère, cette envie de proposer une aventure à taille humaine avec des personnages attachants, un monde cohérent et une envie de bien faire. Le studio derrière, MarsLit Games, c’est littéralement deux gars – des frères – qui ont tout construit eux-mêmes. Et franchement, en voyant la qualité globale de la démo, je me dis qu’ils méritent qu’on garde un œil (ou deux) sur eux.
Si comme moi vous aimez les jeux qui sentent la passion, avec un soupçon de maladresse mais un cœur gros comme un Mooglin, jetez un œil à Altheia. Ce n’est peut-être pas le jeu parfait, mais c’est exactement le genre de projet qui me donne envie de continuer à fouiller Steam dans l’espoir de tomber sur une autre perle. Et qui sait, peut-être qu’un jour, Sadi réussira à me convaincre que les chakras peuvent vraiment résoudre une crise géopolitique.
No responses yet