Tony Hawk’s Pro Skater 3+4, c’est comme revoir ton skatepark d’enfance repeint au propre, avec des rampes solides, des vis bien serrées, mais les mêmes gars chelous assis sur les bancs. Lancé sur Xbox Series, le jeu m’a replongé direct dans mes souvenirs de PS2 — sauf que là, c’est en 60 fps bien propres, avec des reflets dans les flaques d’eau et une fluidité qui ferait rêver un fish-eye des années 2000. Dès le lancement, tu as l’impression que rien n’a changé… sauf que tout est plus net, plus rapide, et que ton pouce droit n’a plus l’endurance d’antan.
Les niveaux de Pro Skater 3 sont toujours là, fidèles au poste, avec leurs objectifs débiles mais cultes (salut, le mec avec le passeport dans l’aéroport). Le gameplay est aussi nerveux qu’à l’époque, les tricks s’enchaînent sans latence, et chaque combo raté te donne envie de tout relancer comme un ado frustré. En revanche, j’ai un peu levé un sourcil quand j’ai vu que le fameux THPS4 avait perdu sa structure en monde ouvert pour revenir au format “chrono deux minutes, et tais-toi”. C’est pas gênant pour scorer, mais ça perd un peu le charme de l’original, où on traînait tranquille avant qu’un PNJ nous demande de grinder une girafe en feu.
Sur Xbox Series, tout tourne comme un flip bien calé : pas une baisse de framerate à signaler, chargements rapides comme l’éclair, et même en enchaînant les sessions sans pause, le jeu reste ultra stable. C’est l’idéal pour ceux qui ont encore des réflexes, ou qui veulent les retrouver à coups de retry nerveux. Le contenu est massif : les deux jeux complets, les défis, les skaters à débloquer, le multijoueur local et en ligne, la création de parks, et même des niveaux bonus qui n’étaient pas là à l’époque. Il y a de quoi faire, et surtout de quoi râler quand tu n’arrives pas à faire le score pro sur San Francisco.
La bande-son, fidèle au poste, fait le taf avec un mélange de vieux morceaux et de nouvelles tracks, parfois un peu random, mais globalement dans l’esprit. Ça reste une playlist à base de sueur, de punk, de hip-hop et de sueur encore, et ça colle toujours aussi bien à la dégringolade d’un grind raté à trois mètres de la fin. Et puis si vraiment un morceau te sort par les trous de nez, tu peux toujours le virer du jukebox, comme dans la vraie vie quand tu éteignais MTV pour remettre ton CD gravé.
Ce remaster fait clairement le job : il rameute les souvenirs, il rend les tricks toujours aussi satisfaisants, et même si THPS4 a un peu perdu son âme en route, l’ensemble reste un kiff absolu pour tout fan de la série. C’est comme une bonne session nocturne au skatepark : tu sais que tu vas tomber, que tu vas râler, mais tu vas quand même recommencer jusqu’à ce que ça passe. Et bordel, quand ça passe, tu as encore ce sourire de gosse en baggy.
No responses yet